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Conseils de psy

Thérapie de couple… « ah, faut venir à deux ? »

/ Par Christine Henseval / Problèmes de couple

Thérapie de couple… « ah, faut venir à deux ? »

La première démarche thérapeutique que j’ai faite était motivée par un problème de couple mais à l’époque, personne ne m’a proposé un travail de couple. Je me suis donc engagée dans un travail individuel… et n’ai jamais résolu mon problème de couple. Parce que dans un couple, il y a deux personnes… et leur relation.

Au fil de mon travail personnel, je me suis intéressée au métier de thérapeute, ai décidé de m’y former et ai choisi une méthodologie qui m’a littéralement séduite : La Gestalt. (Voir l’article « la Gestalt », sur ce site)

Lors de ma formation, j’ai tout de suite été rattrapée par le couple : j’ai baigné dans la thérapie relationnelle et la thérapie de couple, l’institut que j’avais choisi pour me former étant dirigé par un couple de thérapeutes, couple dans la vie et couple professionnel, féru de thérapie de couple !

Dès mes premiers pas de thérapeute sur le terrain, j’ai reçu des couples… j’ai parfait mes compétences en la matière par des formations complémentaires, de la pratique et une supervision avec un vieux routier de la thérapie de couple.

Je voudrais vous offrir un regard un peu différent sur le travail avec des couples, en partageant avec vous une partie de mon expérience et comment ma passion de les accompagner continue à me porter au fil de ce travail parfois difficile, remuant, sensible, explosif, bouleversant, amusant aussi, et toujours, toujours tellement intéressant.

Je tente de me remémorer mes premiers instants avec ces couples qui s’en sont remis à moi. Je crois que bien souvent, ils ne savent pas à quoi s’attendre en passant le pas de ma porte… et moi non plus, d’ailleurs ! Chaque couple est tellement particulier !

Ce qui m’anime au moment de les rencontrer, c’est un grand respect pour leur difficile démarche, une curiosité ouverte, un peu d’appréhension (Les liens de confiance vont-ils se nouer ? Le contact passera-t-il ?) et le désir de les rencontrer dans la souffrance qui les a amenés jusqu’à moi afin d’en saisir les rouages et de les aider à mettre en place, au fil des séances, un mode relationnel plus fluide, plus juste, moins douloureux.

Ils arrivent… ils sont là.

Mon premier souci est de les entendre, chacun dans sa propre perception de la situation et dans sa souffrance. Dans un tel travail, j’ai à « prendre soin » de chacun d’entre eux ainsi que de la relation en elle-même : le couple.

Je vais porter mon attention sur ce qui souffre là, maintenant, sous mes yeux, entre eux, sur comment cette difficulté s’est immiscée dans leur relation, sur leur histoire de couple, sur comment ils interagissent douloureusement et leur en faire prendre conscience, je vais poser des hypothèses, les vérifier avec eux, dégager des possibles, proposer des pistes…

Au fil des séances, ensemble, nous décortiquons les différents aspects de leur lien, nous apaisons ce qui souffre ainsi que les dynamiques qui génèrent la souffrance, nous expérimentons de nouvelles modalités de contact et de relation, et nous construisons une relation qui leur ressemble et leur convient à eux, un peu comme du « sur mesure ».

Il n’y a pas UNE bonne façon d’être en couple, il y a une façon d’être en couple pour chaque couple, celle qui va leur convenir à tous 2, en fonction de leurs sensibilités, de leurs valeurs, de leurs goûts, de leurs personnalités, de leurs projets, celle dans laquelle ils vont pouvoir exister et s’épanouir.

De la même façon, il n’y a pas deux suivis identiques et je ne sais jamais à l’avance vers quoi nous allons, puisque nous avons à le construire ensemble. Cela dépend d’eux.

Je n’ai pas non plus de présupposé sur ce qu’est ou « devrait être » un couple : j’accueille et accompagne toute relation se définissant comme un couple, hétéro ou homo, sans jugement sur leur sexualité, exclusive ou non, ni sur leurs identités sexuelles. Ce n’est qu’en les accueillant dans ce qu’ils sont que je vais être à même de les aider à trouver leur place dans la relation, sans quoi le travail sur la relation elle-même n’est pas possible.

C’est probablement l’une des choses qui nourrit le plus mon amour de ce travail : la multiplicité des expériences, la spécificité et l’unicité de chacun et de chaque relation, et la richesse de la collaboration.

Je sais qu’une démarche de cet ordre est loin d’être facile. Vu de l’extérieur, elle est même effrayante !

Peur d’être jugé, de ne pas être entendu ni respecté, peur de se dévoiler, peur de l’inconnu… C’est une des multiples raisons pour lesquelles bien des couples en crise ne feront pas la démarche, ou la feront très tard et parfois même trop tard.

Je ne peux pas faire grand-chose contre cela mais je voudrais inviter les réticents à tenter un coup de fil, à contacter le/la thérapeute, à poser des questions, à le tester, à l’éprouver, afin de se donner une chance de sentir si la confiance est possible. Personnellement, je tiens à entendre ces réticences. Nous avons tous le droit d’avoir peur, de douter, et d’avoir besoin d’être rassurés.

Si le coup de fil passe, tentez un premier rendez-vous ! Il n’y a pas à s’engager d’emblée, certainement pas. Faites juste un pas de plus. Vous déciderez de la suite après, en connaissance de cause…

Votre couple en vaut la peine, non ?

Christine Henseval, Psychothérapeute