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Automutilation ou tentative de putsch ?

/ Par info psy.be / Enfants

Automutilation ou tentative de putsch ?

Comment comprendre les changements d'attitudes de votre fille ?
Généralement, l'enfant entre dans une phase d'opposition durant laquelle il dit « non » à tout vers l'âge de deux ans. Même quand il voudrait dire « oui ». Il prend conscience de sa personnalité et tente de s'affirmer comme sujet à part entière, ayant des désirs propres. Cette phase est normale et nécessaire au bon développement de l'enfant. Votre petite fille a-t-elle traversé cette phase l'année dernière où est-elle tout simplement entrain de la vivre un peu plus tard que les autres ? N'a-t-elle pas connu de changements marquants dans sa vie récemment : décès, séparation, déménagement,… ? S'il ne c'est rien passé de « traumatisant » dans ses repères habituels, rien ne sert de nous inquiéter outre mesure.

S'agit-il d'automutilation ?
Comme vous l'écrivez, cela y ressemble mais je pense que cela n'en est pas. Cela me fait penser davantage à une enfant qui essaye de prendre le pouvoir à ses parents en refusant systématiquement tout ce que vous lui demandé. L'enfant dans cette phase d'affirmation de son désir teste la manière dont les parents vont continuer ou non à affirmer leur autorité. Pour ce faire, l'enfant peut-être très créatif. Il va trouver un moyen de toucher votre sensibilité pour vous faire lâcher-prise par rapport à votre demande ou votre ordre. L'illustre Sigmund Freud parlait même à cet égard d'une phase où l'enfant devenait « un petit pervers polymorphe » dans le sens où il actionne le bouton de l'angoisse chez ses parents afin d'atteindre son objectif : jouir de sa prise de pouvoir.
Donc plutôt que de parler d'automutilation, je crois qu'elle nous indique qu'elle essaye d'inverser le rapport de force entre vous et elle.

Comment faire-face à cela ?
Ce n'est pas facile en tant que parents parce que nous sommes touchés par ces attitudes jusque dans notre chaire. Cela vous « arrache le cœur » écrivez-vous. Néanmoins, il s'agira dans la mesure du possible de ne pas céder par rapport aux limites que vous lui mettez. Il va falloir asseoir encore davantage le fait qu'à la maison, les patrons, sont vous, ses parents et que quoi qu'elle fasse, cela n'y changera rien. Vous pourriez par exemple, lui dire que « cela vous fait mal, que vous souffrez quand elle se frappe comme çà mais que vous ne pouvez rien pour elle. Que c'est elle de trouver les moyens d'arrêter cela » et vous allez vaquer à vos occupations avec néanmoins un œil discret sur la situation. Il faut qu'elle comprenne que vous n'êtes pas dupe de sa stratégie.
Peut-être pourriez-vous également lui demander d'aller faire sa crise de colère dans une autre pièce, adaptée, et qu'elle puisse revenir une fois calmée. C'est une manière de reconnaître et de légitimer sa colère et sa frustration tout en restant sur votre position.
Françoise Dolto disait que pendant cette période l'enfant avait besoin « d'un mur dur » qui puisse freiner les flambées de ses désirs immédiats plutôt que « d'un mur mou », peu fiable.
L'enfant appelle l'adulte à lui mettre des limites fermes.

Est-il nécessaire de consulter ?
Si vous arrivez à tenir cette position et que ces comportements d'auto agressions cessent endéans le mois, il n'est certainement pas nécessaire de consulter.

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