Je souhaite...

Conseils de psy

L'encoprésie - expression d'un mal-être ?

/ Par Dimitri Haikin / Enfants

L'encoprésie - expression d'un mal-être ?

Ne confondons pas l'encoprésie avec l'état d'un jeune enfant qui en est aux prémisses de l'apprentissage de la propreté et qui dérape de temps à autre ; ce sont là des accidents de parcours habituels et normaux qui indiquent qu'il n'est pas encore tout à fait prêt.
On ne parle d'encoprésie qu'une fois la propreté durablement installée.

Physiologiquement, l'encoprésie est la conséquence d'un état de constipation. Votre pédiatre le traitera bien souvent comme tel.

Néanmoins, l'encoprésie exprime bien souvent un mal-être psychologique. Il convient dès lors de le considérer comme un symptôme par lequel l'enfant tente de nous signaliser quelque chose qu'il a difficile à vivre ou à dépasser.

Comment écouter et comprendre ce type de symptôme ?
Un symptôme est avant tout un mécanisme de défense construit par l'enfant pour se protéger de l'angoisse. Il a une fonction importante de signal que quelque chose tente de se dire.
Il permet d'attirer l'attention de l'autre.

Faire tomber un symptôme sans tenter de l'écouter et de le comprendre, revient à le nier et généralement il se déplacera pour s'exprimer autrement. Respectons-le !
Bien évidemment, il n'existe pas d'explication univoque quant à l'apparition de ce genre de symptôme. Cependant, comme l'énurésie, l'encoprésie marque une forme de régression à un état antérieur.
Refus momentané de grandir ? Désir de retrouver un statut de bébé dont on s'occupe ? Moyen de mobiliser son entourage ?

Même si toutes ces hypothèses interprétatives s'entendent couramment et sont intellectuellement bien tentantes, ne nous risquons pas à tomber pas dans le piège de la facilité.
Non, la compréhension de l'encoprésie ne peut passer que par une analyse sérieuse et minutieuse de ce que vit l'enfant dans son quotidien, dans son rapport à l'autre et tenant compte de tous les changements éventuels dans son environnement familier.

L'annonce d'une grossesse de la mère, la naissance d'un petit frère ou d'une petite sœur, des tensions familiales, des conflits dans la fratrie, à la crèche ou à l'école, une modification importante dans les repères de l'enfant, une séparation non parlée, un état d'insécurité affective ou le décès d'un proche sont autant d'exemples parmi d'autres, susceptibles d'amorcer ce type de problématique.

Comment intervenir face à l'encoprésie ?
Si les conseils de votre pédiatre ne suffisent pas à régler le problème et que le symptôme persiste, il vous sera sans doute conseiller de consulter un psychologue spécialisé dans le travail de thérapie avec les enfants.
En tant que parent, ce n'est pas un symptôme facile à vivre, à accepter et à gérer au quotidien.
Remettre ou non des langes pendant un certain temps ? Parlez-en avec votre enfant et faites confiance à ce que vous ressentez.

Face à un symptôme, il convient surtout de ne pas s'obstiner en se focalisant tout le temps dessus, d'éviter toute forme de chantage, de récompense ou d'humiliation. Ne centrons pas tout autour du symptôme sinon il risquera de se renforcer !
Au contraire, en dédramatisant la situation, en écoutant et en parlant avec votre enfant, vous l'aiderez certainement à « traverser son symptôme » et à sortir de cette difficulté toujours passagère, parfois avec l'aide nécessaire d'un thérapeute, parfois sans. Certains symptômes s'en vont comme ils sont venus, du jour au lendemain, parce que l'enfant arrive à pouvoir faire sans. L'inconscient travaille inlassablement et ne révèle pas tous ses secrets…