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Mère célibataire, que dire du père à l'enfant

/ Par info psy.be / Enfants

Mère célibataire, que dire du père à l'enfant

D'abord, sachez que je trouve votre lettre très touchante car vous êtes une jeune mère célibataire de 20 ans et que je trouve fantastique vous vous posiez ces questions tellement essentielles. Cela dénote d'un grand sens des responsabilités, de beaucoup de courage et de grandes compétences de mère !
Maintenant, je vais essayer de vous répondre le plus précisément possible de manière à vous aider un petit peu.

Parler ou non du père à l'enfant ?
Sans aucun doute, oui ! Il est fondamental que vous parliez à votre petite fille de deux ans de son père de naissance ! Tout comme elle a besoin de connaître le nom de sa mère, pour arriver à repérer sa place dans sa famille, elle doit savoir le nom de son père géniteur.
Pour reprendre une image mathématique, il s'agit de l'abscisse et de l'ordonnée du plan de sa vie.
Il est très important que l'enfant connaisse cette vérité le plus tôt possible et en tout cas avant d'entrer à l'école primaire où il sera très certainement confronté au fait de devoir décliner l'identité et la profession de ses deux parents ! Cela permet d'éviter de le plonger dans de très fortes angoisses, qui plus est, en plein milieu de ses petits camarades d'école.

Comment parler du père de l'enfant, en tant que mère célibataire ?
En repartant du nom de famille que porte l'enfant. Dans votre cas, expliquez-lui qu'elle porte votre nom de jeune fille car son père de naissance n'a pas pu lui donner le sien pour des raisons qui sont les siennes. Que son père de naissance n'a pas pu l'élever et s'occuper d'elle pour ces mêmes raisons. C'est essentiel que votre petite fille entende cela de votre bouche de maman. Sinon tôt ou tard, elle risque de présenter des symptômes psychologiques : problèmes de langage, troubles affectifs ou sociaux. Son père existera symboliquement par vos paroles.

L'enfant ne peut construire son identité que s'il sait cela.
Expliquez à votre petite fille, la relation que vous avez eue avec son père et – si vous le savez- pourquoi il n'a pas pu, être présent à elle. Même si vous êtes en conflit avec cet homme, ne le descendez pas en flèche car votre fille a besoin de conserver une image suffisamment positive de ce père qu'elle ne connaît pas mais qui sera néanmoins le sien jusqu'au bout de sa vie !

A elle seulement, reviendra le droit de juger un jour son absence, si elle le souhaite.
Si vous avez des photos de son père, montrez-les-lui, cela lui permettra de se le représenter afin qu'elle soit outillée à faire le deuil et s'en passer s'il ne change pas d'avis.
Dîtes que peut-être un jour, elle le rencontrera si son père ou elle, le souhaitent. Que les enfants quand ils sont adolescents ou jeunes adultes, souvent, cherchent à rentrer en contact avec le parent absent.

A-t-elle besoin de figures masculines pour grandir ?
Certainement. Il faudrait que votre fille puisse être en contact avec des figures masculines : un oncle, un grand-père, un parrain,… Cela facilitera la mise en place de son identité sexuée en tant que femme. Cela permettra également de « trianguler » la relation binaire qu'elle a avec vous. Il est essentiel que vous continuiez à mener une vie sociale, en évitant de vous repliez dans une vie à deux avec votre fille, dans un lien d'exclusivité. Qu'elle soit souvent en contact avec d'autres enfants.
Pour sa sécurité intérieure, il est nécessaire également qu'elle sache que s'il devait vous arriver quelque chose, ce sera telle ou telle personne qui s'occupera d'elle au quotidien.

Mère célibataire, ce n'est pas facile, où en parler ?
C'est difficile mais cependant si vous dîtes la vérité à votre fille et que vous essayez de mener une vie la plus « riche » possible, cela peut très bien se passer. Un enfant peut très bien grandir avec un seul de ses parents s'il connaît la vérité de son identité.

Je ne sais pas dans quelle région vous habitez, mais il existe en Belgique et en France, des lieux d'accueils parents-enfants de 0 à 4 ans, gérés par des professionnels de la petite enfance, et qui sont ouverts à tous. Vous pourriez vous rendre dans un de ces lieux avec votre fille pour parler de ce que vous vivez. Ce ne sont pas du tout des lieux de thérapie mais des lieux d'écoute.

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