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La rétorsion douce
Evidemment cela peut aussi nous aider à ne plus accepter ces manœuvres douteuses à notre égard, de la part de qui que ce soit.
1. Faire attendre l’autre : C’est simple, discret et efficace, d’autant plus qu’on a une série d’excuses à portée de main. Embouteillages, enfant malade, patron débordé, téléphone intempestif, bref une panoplie d’empêchements « indépendants de notre volonté ». Il importe évidemment de ne pas prendre conscience que ces bâtons dans les roues sont légions, connus de longue date, fréquents et évitables. Il importe aussi de maintenir l’idée qu’on en est les seules victimes. Si les autres n’accusent pas de retard, c’est seulement parce qu’ils n’ont aucune difficulté, eux, à arriver à l’heure… Les autres n’ont ni travail, ni patrons, ni téléphones, leurs enfants n’ont pas de fièvre et leur voiture n’est jamais en panne. Et bien-sûr, ils ont tous les feux verts ! Evidemment !
2. Ne pas répondre aux messages : Toutes les bonnes raisons qui couvrent nos retards peuvent ici être réutilisées. Pour éviter d’entrer dans les détails, résumer d’un bon « J’ai pas eu le temps » ! Le temps qu’on n’a pas est de loin l’excuse la plus facile, elle est très tendance ! Il est en effet de notoriété publique que quelqu’un d’important a toujours un horaire surchargé, est toujours attendu quelque part pour une raison très importante, parce qu’il a, lui, de lourdes responsabilités. Cette charge qui pèse sur ses épaules lui vaut bien quelques égards…
3. Déformer les propos de l’autre : Très efficace et hautement agaçant ! Parce que rien n’est plus difficile à déceler que des raisonnements glissants, jamais tout à fait faux mais pas vraiment vrais. Jongler avec des demi-vérités est un talent qui frise la jouissance et qui fait perdre le cap à son interlocuteur. On n’a proféré aucun vrai mensonge, mais l’autre se sent trahi et incapable d’analyser rapidement pourquoi. Il s’empêtre dans les filets des assertions tordues, rétorque qu’il n’a jamais dit ça et en attendant, on n’aborde pas le cœur du sujet, bon débarras !
4. Nier tout ce qui est improuvable : « Moi ? Mais je n’ai jamais dit ça ! Vous avez mal compris ! Oh, oui, on en avait peut-être parlé, mais on n’a jamais rien signé ! Vous dites que j’avais donné ma parole ? Non, jamais je ne ferais ça ! Moi, je n’ai qu’une parole et je ne la donne pas pour n’importe quoi ! » Super facile, il suffit de se persuader soi-même. On se drape dans une fierté outrée, on peut même se montrer un peu blessé, ça culpabilise, l’autre recule, c’est très efficace !
5. Sous-entendre : Laisser planer les menaces sans jamais les proférer, c’est l’élégance des sournois ! On ne se mouille jamais, on ne prend aucun risque, mais on anesthésie l’esprit de l’autre par de vagues promesses aussi floues que tentantes, tout en l’empoisonnant par la peur des représailles ! Ni les promesses d’heureux dénouements, ni les menaces de rétorsion ne sont dites, en aucune manière, on fait comme si « on se comprenait, n’est-ce pas », et l’autre, pour emboîter cette apparente élégance, s’y conforme sans détours. C’est dans la poche ! Et s’il a le malheur de poser quelques questions destinées à éclairer sa lanterne, on le toise en fronçant les sourcils ou on lui sourit avec condescendance, pour lui clore le bec d’un bon « On en parlera plus tard », comme si ces viles précisions étaient un détail encombrant. On a perçu la menace, mais comme rien n’a été dit, on se sent un peu idiot d’avoir eu peur, on s’accuse ou on s’en veut, mais en attendant, la peur a fait son effet.
6. Devenir froid : C’est simplissime, il n’y a pas grand-chose à faire ni à dire, il suffit de se taire, d’afficher un air distant, préoccupé, arrêter la conversation naturelle qui créait le lien, laisser le silence s’éterniser, répondre par monosyllabes, ça marche tout seul. L’autre se sent puni, mis à l’écart, coupable ou inintéressant, c’est radical !
A nous de jouer maintenant, à nous de comprendre que ces attitudes sont évidemment malsaines, destinées à prendre discrètement le pouvoir sur l’autre, à le déstabiliser en douce pour le manipuler plus aisément, consciemment ou non.
Lorsque nous ressentons ces manœuvres, nous n’avons pas nécessairement un être machiavélique en face de nous, ce ne sont peut-être que de pathétiques (et très humaines) tentatives pour assurer ses arrières, mais tâchons de les décoder, de les empêcher tant elles sont annonciatrices de problèmes ultérieurs. Osons les questions claires, osons la franchise, osons dire « Non » si notre petite voix intérieure tente de nous alerter, si nous sentons intuitivement qu’il y a quelque chose de pas vraiment net, même si cela semble n’être que du détail. La peur, en ces circonstances, est souvent très mauvaise conseillère.
Marie Andersen
info psy.be
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Type :
Psychologue , Psychologue clinicien(ne) , Psychothérapeute , Coach , Sexologue , Praticien(ne) bien-être
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