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Les victimes des manipulateurs

/ Par info psy.be / Etre ado

Les victimes des manipulateurs

D’abord, il existe deux types de situations : Celles où nous choisissons d’établir une relation avec quelqu’un qui nous manipule, même si au moment du choix nous n’en avions pas vraiment conscience, tel un mariage par exemple, puis celles où les circonstances nous mettent en relation avec un manipulateur, en dehors de tout choix de notre part, par exemple dans une équipe de travail.

Mais de deux choses l’une : il y a un moment où le malaise se fait sentir, qu’on l’ait prévu ou non. La prise de conscience devient évidente : nous ne sommes pas du tout confortables dans cette relation, nous ne nous sentons pas respectés, pas reconnus, voire niés. La difficulté tient au fait que le lien est fort. Par exemple, parce que nous sommes tenus par un contrat de travail et nous craignons les conséquences d’une plainte ou d’un départ. Parfois il s’agit de quelqu’un qui par ailleurs nous a plu, nous plaît encore, nous tient sous son emprise parce qu’il sème le chaud et le froid, ce qui veut dire qu’après chaque crise, la douceur revient, avec les demandes de pardon, les tentatives de raccommodage… C’est difficile de s’en sortir, de se défaire de ce lien qui nous fait tant souffrir, mais qui déjà fait tant partie de notre vie. Plus dur encore quand le manipulateur est un parent, dont nous dépendons encore. Nous reparlerons dans un autre article de ce cas particulier, qui a des conséquences profondes sur la construction de la personnalité des enfants.

La première étape consiste à prendre conscience : le mal-être que nous vivons plus ou moins confusément, n’est pas de notre fait. Nous sommes victimes d’un manipulateur. Le regard des autres peut parfois nous aider dans cette prise de conscience, mais nous pouvons aussi nous sentir bien seul et incompris. Tous les moyens sont bons pour nous aider à comprendre : lectures, émissions radio ou TV, séminaires et bien sûr le soutien éclairé d’un thérapeute expérimenté.

Deuxième étape : choisir soit de lutter pour faire valoir ses droits, son point de vue, pour se faire respecter comme on en a besoin, ce qui est une démarche honorable, psychologiquement vitale, mais souvent épuisante, voire vaine. Tout dépendra de l’enjeu, de l’ampleur des symptômes et de sa propre motivation. Je pense que cette voie nécessite plus que toute autre, l’aide de ses amis et sans doute d’un thérapeute. Soit on choisira que « le jeu n’en vaut pas la chandelle » et on préférera la paix au combat. Facile à dire, mais souvent très pénible, parce qu’on aura l’impression de devoir renoncer à ses droits, de se faire avoir une deuxième fois, de devoir abandonner son besoin existentiel d’être compris, reconnu, de devoir renoncer à la lumière sur la vérité, mais ce deuil est peut-être le prix à payer pour vivre enfin !

Troisième étape : comprendre ce qui nous a mis dans cette situation, pourquoi on y est resté si longtemps, quelle leçon on doit en tirer pour que cela ne se reproduise plus. Cette étape est cruciale tant il est vrai que de nombreuses victimes de manipulateurs risquent de retomber dans une même relation d’emprise, parce sous des carrosseries bien différentes, se cache parfois le même moteur et ce ronron-là leur est familier…

Quatrième étape : se reconstruire. En effet, la période durant laquelle on a été sous emprise peut avoir eu un effet très destructeur, tant sur sa vie concrète que sur sa confiance en soi, et ce d’autant plus que la relation a probablement pris racine sur un terrain qui était déjà assez vulnérable. Il est donc plus que nécessaire de se retrouver, de refaire connaissance avec soi-même, de découvrir ses vrais besoins et d’apprendre à nouer des relations de qualité, équilibrées, satisfaisantes et respectueuses.
 

Marie Andersen

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