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Conseils de psy

Changer de vie à 50 ans : coup de tête ou courage ?

/ Par Dimitri Haikin / Bien vivre

Changer de vie à 50 ans : coup de tête ou courage ?

Changer de vie après 50 ans ?

Beaucoup y pensent, mais peu le font. Changer de vie, c’est une envie qui se produit en général entre
40 et 50 ans. D’après Dimitri Haikin, psychologue et psychothérapeute, c’est d’abord une question de maturité. « Il y a une période de la vie où on se pose vraiment cette question : qu’ai-je profondément envie de faire de ma vie ? De plus en plus de gens
sont en plein questionnement à cet âge-là », entame Dimitri Haikin.
Mais ce n’est pas donné à tout le monde et tout le monde ne passe pas non plus par là… « C’est d’abord l’émergence d’un désir de changement par rapport à de nombreuses insatisfactions.
Le fait d’avoir un métier qui ne convient pas ou plus, dans lequel il n’y a plus de plaisir, trop de pression, de stress. On peut être enfermé dans un sentiment de routine. »

De l’air frais dans sa vie !

Toujours d’après Dimitri Haikin, la crise accentue le phénomène. « Ils se mettent à rêver de plus d’autonomie et à développer un projet qui leur appartient vraiment. C’est quelque part aussi un besoin spirituel de l’homme que de laisser une trace sur la Terre, poser sa pierre. Pour certains il peut s’agir d’une crise, d’une urgence pour retrouver un équilibre. Pour d’autres, c’est plutôt un questionnement existentiel : on veut mettre de l’air frais dans sa vie, bouger. Le reste, c’est souvent une question de moyens. »

Change-t-on plus facilement de vie maintenant qu’en 1960- 70 ?

« La société permet ça aujourd’hui, on n’est plus traité de fou… Au contraire même, beaucoup trouvent ça plutôt chouette et encouragent les plus audacieux à franchir le pas. Et d’autres sont jaloux parce qu’ils n’osent pas le faire. Cela reste un choix difficile parce que c’est prendre des risques et renoncer à une certaine forme d’habitude pour s’ouvrir à de nouveaux horizons ; exactement comme Sabine Laruelle l’explique. Quand elle dit qu’elle quitte la politique pour ne pas devenir aigrie, il y a de ça. C’est dans l’air du temps, on a plusieurs chapitres de vie. »

En guise de conclusion, Dimitri Haikin conseille d’écouter ses rêves, même les plus fous, et d’en parler à ses proches. «Mais ne fuyez pas bêtement un bonheur que vous ne voyez pas ! »

PHILIPPE DE BOECK. Journal Le Soir du 23/10/13.