Je souhaite...

Conseils de psy

Communiquer avec bienveillance, sans violence

/ Par info psy.be / Relation d'équipe

Communiquer avec bienveillance, sans violence

Le Dr. Marshall B. Rosenberg, né en 1934, est le fondateur d'un processus de communication appelé “Communication non violente” (CNV)

Communiquer avec les autres n’est pas nécessairement confortable. Depuis l’enfance, nous baignions dans un mode empreint de jugements et de comparaisons. Les étiquettes, les jugements, les dénigrements, les reproches ou les insultes nuisent gravement à la qualité des relations.
« Ta sœur elle au moins… ». « C’est toujours pareil avec toi, c’est chaque fois la même chose ». « Tu es encore de mauvaise humeur ! ». « Tu, tu, tu »… les tu qui…tuent.
Quand il se sent agressé par l’autre, l’être humain réagit souvent selon ce que les anglo-saxons définissent comme le Fight (se battre) or Flight (fuir). L’escalade symétrique ou la fuite ne permettent évidement pas d’avancer sur un chemin relationnel constructif.

Comment savoir si notre réaction émotionnelle à une situation est adaptée ou non ?
• D’abord, il convient de vérifier que l’on a pas émis de jugement ou de dénigrement de l’autre
• Ensuite, on mesure si notre réaction est ou non décalée ou disproportionnée face à la situation. Si c’est le cas, cela signifie que l’on est dans ce qu’on appelle les sentiments parasites. Concrètement, cela veut dire que notre communication est inconsciemment polluée par certaines histoires de notre passé que nous n’avons pas encore digérées.
• Enfin, posons-nous la question : « est-ce que la façon dont j’ai dit les choses à l’autre est audible pour lui ? » Est-ce entendable si je me mets à sa place ?

Pourquoi certains sentiments parasitent-ils les relations ?
Nous avons tous vécu des évènements associés à des émotions fortes. Ces souvenirs nous ont marqués souvent profondément et douloureusement. Quand une personne se retrouve dans une situation analogue (que se soit dans l’événement ou dans son ressenti), elle vit la situation présente avec une intensité qui dépasse la réalité présente car s’y mêle le souvenir « sensation émotion » de la situation passée. Elle perd donc l’objectivité de la situation présente et entre dans une souffrance disproportionnée par rapport à l’événement. C’est comme si les émotions passées étaient attachées avec un élastique et revenaient en boomerang.

Quels sont les sentiments parasites ?

Les réactions élastiques
Ce sont des réactions émotionnelles qui sont en fait une réactivation d’une émotion refoulée dans le passé. Elles surgissent lorsqu’une situation ou une personne nous rappelle de près ou de loin l’événement ou la personne qui l’a suscitée dans le passé.

Les sentiments de substitution
C’est un sentiment que l’on exprime à la place d’un autre lorsque pour des raisons diverses
(peur – morale – culturelle) nous ne nous autorisons pas ou nous ne pouvons pas exprimer une émotion ou un sentiment.

Les mécanismes de projection
Elles consistent à attribuer à autrui le sentiment, le problème, le défaut que nous refusons de voir en nous. Un jugement, une insulte parle en fait de celui que les formule. Derrière chaque insulte ou chaque jugement se dissimule un besoin insatisfait ou une blessure non réparée. Il est important de savoir que souvent ce que nous disons aux autres est en fait l’expression de soi. Ce sont des mécanismes de défense.

La collection de timbres
C’est l’accumulation de toutes les petites blessures, frustrations, émotions non exprimées et refoulées.  Une « collection » peut se constituer sur des semaines, des mois, des années. Quand le bol est plein, une petite goutte fera déborder le vase et ce sera l’explosion. Cette explosion surviendra en principe de manière inattendue et  incompréhensible pour les autres, souvent disproportionnée par rapport au motif de déclenchement. Certaines personnes n’exploseront pas mais « imploseront » dans la maladie physique ou psychique.

Les transmissions transgénérationnelles
Nous héritons tous d’un « bagage » inconscient lié aux émotions refoulées et non exprimées de nos parents et de nos aïeux.
« Nous sommes des réponses à des questions non résolues de nos ancêtres », Carl G. JUNG. 
Dans le ventre de notre mère nous sentons et ressentons toutes ses émotions et jusqu’à 2 ou 3 ans nous sommes dans une relation fusionnelle avec notre entourage. Nous répétons parfois les « scénarios » de nos  ancêtres, dans le but inconscient de réparer ou de prendre en charge leur souffrance.

Les contagions
On peut être « contaminé » par les émotions d’autrui lorsqu’elles rentrent en résonance avec des émotions refoulées en nous. Nous sommes d’autant plus vulnérable à la contagion émotionnelle que l’on a du mal à ressentir et exprimer ses propres émotions.
 
Traiter l’élastique consiste à :
Savoir que le phénomène existe
Repérer les moments ou l’exagération est manifeste
Découvrir le souvenir associé à la situation
Supprimer le lien artificiel mis entre la situation présente et le passé
Vivre la véritable émotion du présent.

LES 4 TEMPS DE LA COMMUNICATION NON VIOLENTE

L’efficacité de la CNV tient ensuite dans 4 étapes simples qui la composent :

1. Observer la situation : cette étape implique d’apprendre à distinguer l’évaluation de l’observation. Cela consiste à remplacer généralisations et jugements par une description circonstanciée et précise des faits.

2. Reconnaître le sentiment : il s’agit ici de prendre conscience du ressenti provoqué par la situation précédente, et de le nommer en utilisant tout le registre du vocabulaire affectif.

3. Identifier le besoin sous-jacent : prendre conscience et verbaliser le besoin qui engendre le sentiment permet en retour de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour le satisfaire.

4. Exprimer une demande négociable : l’objet de la demande est d'expliquer dans un langage clair les actions que nous aimerions voir mener pour satisfaire le besoin.


En complément de ce processus qui s’applique à soi, la CNV a été enrichie par M. B. Rosenberg par une autre dimension : l’empathie. Elle nous apprend alors à accorder, dans le dialogue, le temps et l’espace dont l’autre a besoin pour s’exprimer et se sentir compris.

 

info psy.be -  Psychologue, Psychologue clinicien(ne), Psychothérapeute, Coach, Sexologue, Praticien(ne) bien-être

info psy.be

Avenue Oscar de Burbure, 151 - 1950 Kraainem
Articles publiés : 477