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Conseils de psy

Plaisir de vivre et plaisir d’apprendre : la connaissance de soi par la relaxation et la sophrologie est une école de vie pour les enfants et les adolescents.

/ Par Goffaux-Dogniez Corinne / Enfants

Plaisir de vivre et plaisir d’apprendre : la connaissance de soi par la relaxation et la sophrologie est une école de vie pour les enfants et les adolescents.

Pourquoi la relaxation en tant que la technique corporelle est-elle l’indication de choix chez les enfants dans certaines situations ?

1) Apprentissages 

L’apprentissage scolaire est dans son but premier l’acquisition de savoir-faire et de compétences de base.

Il est aussi la mise en situation sociale donnant  la possibilité de côtoyer d’autres enfants et de faire avec eux des expériences relationnelles.

Ces expériences seront très heureuses ou plus conflictuelles. La résolution de ces conflits permettra l’accession à davantage de maturité et à de nouveaux apprentissages.

La situation scolaire permet aussi la rencontre avec d’autres adultes que ceux de la famille et de découvrir en eux d’autres guides, ou d’autres facettes de l’autorité. 

Afin d’être dans les meilleures conditions pour réaliser le but premier de sa scolarité, l’enfant devrait arriver en classe dans un bon état de santé physique et psychologique.

L’école devrait pouvoir l’accueillir également dans de bonnes conditions physiques et psychologiques.

La bonne santé psychologique est un concept comportant plusieurs facettes et est très fortement liée à la personnalité de l’enfant. La psychologie de l’enfant est déjà une réponse à toute l’éducation antérieure à son entrée en classe…

Dans la bonne santé psychologique, chez le jeune enfant du fondamental, parlons surtout de la bonne santé émotionnelle : la confiance en soi, la motivation sont des notions d’ordre émotionnel avant de devenir secondairement psychologiques.

La confiance en soi : elle est liée au calme et donc à la faculté de poser son attention et de la maintenir durant un temps suffisant. Elle permet aussi de mieux résister aux situations de stress et aux frustrations.

La motivation : c’est cette merveilleuse conviction du bien-fondé de l’école, de la chance que nous avons de pouvoir venir étudier auprès de Maîtres qui eux-mêmes ont travaillé et sont donc compétents et respectables. C’est aussi cette envie, cet appétit de renouveler les expériences amusantes et intéressantes, excitantes parce qu’elles sont agréables pour soi, et pour « les amis et amies… ».

Avec ces notions de confiance en soi et de motivation, c’est-à-dire une bonne base émotionnelle, la mémoire peut être comme une bibliothèque accueillante, lumineuse, prête à l’usage.

Le cerveau cognitif, chez le petit, dans l’idéal va se modeler magnifiquement, si l’émotionnel y est bien préparé et reste en bonne forme durant toute la durée de l’année scolaire…

Ce sont les expériences faites qui vont réellement par leur réalité, structurer l’intelligence.

Le côté positif de l’expérience donne une énergie nouvelle pour la continuer   ( motivation à la réussite ),  son côté négatif enlève de l’énergie et peut donner envie de l’arrêter : démotivation ). 

Le cerveau cognitif, analyse régulièrement notre situations et tire ses conclusions de manière synthétique, il retiendra un résumé, une tonalité générale… : il stocke les connaissances, les organise afin de pouvoir, en fonction des situations, tirer parti au mieux des apprentissages : on parlera alors de compétences. 

Concernant notre état émotionnel, il hisse les couleurs, à la manière d’un drapeau au haut d’un mât.

Ce drapeau qui définit notre tonalité émotionnelle, est fondamental : il définit notre capacité de pouvoir ou non prendre appui ( physiquement parlant ) vers un avenir.

Il est important de développer chez l’enfant la capacité de « voir ce drapeau » et de pouvoir le décrire. Lorsqu’il est petit, ce sont normalement ses parents qui remplissent ce rôle.

Il est fréquent que cet apprentissage ne soit pas effectué chez l’enfant.

Devenu adulte, il serait alors tout-à-fait démuni devant des situations relevant de l’intelligence émotionnelle. 

 

2) Crise et catastrophe : attention à la bannière de pirates…

Malheureusement, inévitablement, la vie n’est pas toujours le long fleuve tranquille espéré…

Le conflit non résolu, à l’école ou en classe peut saper étonnamment dangereusement le bel appui émotionnel si nécessaire et ainsi compromettre le projet scolaire.

Il est extrêmement fréquent que l’on nie ou que l’on sous-estime ce point : 

Ce sont des conflits niés, refoulés, et donc non-traités.

Le fait de ne pas traiter un conflit peut parfois d’ailleurs être un mode de gestion : on espère que le temps va aplanir les choses ou apporter des solutions. Cela arrive parfois en effet.

En réalité, l’important est la cognition permanente que le cerveau place, en bannière sur son émotionnel qui est déterminante :

En effet, quand un état émotionnel a tendance à s’installer de manière chronique : on est triste, ou en colère par exemple, ou tout à fait découragé…le cerveau rationnel traite cette information comme il traite toutes les informations et «  hisse les couleurs » sombres de la défaite ou de l’état de guerre visibles par tous…

On peut aussi voir dans de telles couleurs ainsi arborées un signe d’alarme à prendre en compte impérativement.

Par exemple, l’enfant hisse comme bannière : « La maitresse ne m’aime pas, cela ne sert à rien que je travaille , d’ailleurs personne ne m’aime…», ou «  L’école, c’est pas ce qu’on m’avait dit, c’est une prison, une galère totale », ou encore «  Je ne sais pas avoir des bons résultats, c’est que je ne suis pas à la hauteur, je ne vaux rien, … »… 

L’importance de voir ce signal d’alarme, comme pourrait être également un signal d’alarme une baisse de rendement scolaire ou un désintérêt important…est d’amener une prise en charge de la crise et de la catastrophe.

Si la bannière ainsi hissée est négative et que l’on n’y prendrait pas garde, on pourrait amorcer une spirale négative, de catastrophisme au cours de laquelle un échec en entraînerait un autre, obéissant à cette injonction muette : « Ca ne va pas, ça n’ira plus et ce sera de pire en pire…».

Le travail de substituer cette « bannière de pirates » par le « drapeau de la victoire et de la noble cause » pour laquelle on se mobilise avec passion et avec idéal en se connaissant, en ayant confiance en la réalité de ses capacités et avec quelques bonnes personnes autour de soi est un point crucial.

C’est le point autour duquel s’articule la démarche « d’être dans le bon », « d’aller de l’avant ». C’est le moment où on cesse de manger son pain noir, et où on peut commencer à manger son pain blanc…C’est une guérison au sens où la conscience de soi et même de la réalité se repositive, et ainsi se ré-énergétise..

La confiance et l’estime de soi, ainsi que le calme donnent un appui stable pour marcher vers le but à atteindre…

 

3) Effets sur l’apprentissage

Si la crise émotionnelle perdure et que la « bannière catastrophe » reste hissée, c’est la perte de la motivation, de la confiance en soi, l’inactivation de la mémoire ( parce que l’énergie émotionnelle est complètement monopolisée par une gestion insuffisamment efficace de l’émotion négative )…le bonnet d’âne est tout proche…

Si la situation est mal ressentie par les parents, ceux-ci peuvent parfois cristalliser ce bonnet d’âne :

«  Mais quel idiot, tu es vraiment nul, tu n’arriveras jamais à rien, … ».

Attention aux dégâts, ne pas s’emballer, excès de gaz, d’emballement, trop vite ! Risque d’accident et de séquelles à vie : freiner, et puis s’arrêter, se calmer, réfléchir :

Le remède serait de descendre au plus vite la « bannière catastrophe »…

De se refaire une santé émotionnelle.

De re-hisser la bannière « motivation et pensée positive  ». 

C’est un apprentissage également de se calmer, de se connaître, de gérer son temps et sa vie, ses émotions, ses énergies, ses besoins de communication.

 

4) Nécessité d’une prise en charge systémique

Cet apprentissage de se calmer, de se connaître, de gérer son temps, sa vie, ses émotions, ses énergies, est l’apprentissage de toute la famille.

Le lien affectif positif intra-familial est de toute première importance.

La compréhension systémique est très utile.

Si la famille entière est à l’écoute positivement, qu’elle soit toute entière en difficulté ou que ce soit uniquement l’enfant, le travail sera bien accueilli, bien compris et pourra, grâce à cette nécessaire empathie, développer toute son efficacité qui sera ainsi suivie de résultats positifs et même de plus en plus positifs au cours du temps, puisque les premiers résultats seront des encouragements 

 

5) Le repos sur l’île aux papillons

La métaphore que j’aime utiliser lors de mes séances de relaxation et de sophrologie avec les enfants est « l’île aux papillons ».

La séance permet un isolement calme et un retrait hors du stress dans un lieu calme

Ensuite, nous allons intérioriser ce lieu calme : il sera à l’intérieur de soi.

Sur l’Ile aux papillons, nous pouvons aussi parler sans danger de ce qui fait peur dans « le vrai monde », nous pouvons tuer cette peur, ou mieux la regarder, en parler, pour la connaître et devenir compétent pour la manier quand elle reviendra . 

Les exercices physiques de tension et de détente, d’équilibre, d’appui, de respiration…sont des émotions agies et ressenties et ainsi des outils directs de reprise du calme et de la pondération, donc de la qualité attentionnelle. 

Nous développons ainsi ensemble la conscience de soi, très directement liée à la gestion du stress et des émotions. Elle permet la distinction entre la personnalité et l’émotion même chez un enfant très jeune et évite l’identification systématique avec l’état émotionnel, étape indispensable de départ à une gestion émotionnelle. 

Très vite, nous retrouverons le lien avec la motivation, et la confiance ne soi, appuis de l’apprentissage.  L’émotionnel positif réactive la mémoire et l’apprentissage au sens premier.

 

6) Repartir vers de nouvelles aventures

L’Ile aux papillons sera quittée par le jeune à un moment choisi ensemble en fonction de ses besoins…

Il pourra venir s’y entraîner à la relaxation ou à la sophrologie, ou revenir à des séances individuelles ou de groupe selon ses besoins et ce qui se présente comme difficultés dans sa vie personnelle et sa scolarité.

L’approche étant familiale, les parents peuvent également venir se détendre en individuel ou dans les groupes.

 

7) Conclusions

Dans la situation de crise sociétale actuelle, certaines violences catastrophiques ou monstrueuses médiatisées de plus en plus souvent sont des expressions paroxystiques de stress négatifs.

Le malaise ressenti à la vue de ces informations médiatiques officielles courantes et le risque de contagion les accompagnant pourraient  amener de dramatiques pertes d’éthique, ou des démotivations massives ou encore des identifications aux conduites violentes ce qui ne ferait que renforcer le côté sombre des choses.

Cela m’a donné envie d’écrire cet article.

Je le souhaite porteur d’un état d’esprit salvateur positif et j’espère que c’est lui qui sera le plus contagieux…. !

J’ai la conviction de l’effet papillon merveilleusement porteur d’une présence positive, attentive, et d’une technique qui meuble l’intériorité et développe la conscience positive de chaque petite personne, futur adulte responsable de notre société de demain…..

 

Corinne Goffaux-Dogniez

Avenue des Hospitaliers de Saint-Jean, 22

1410 WATERLOO

goffauxdogniez.corinne@waterloo.eu

Les groupes du jeudi après-midi et soir sont destinés aux enfants et aux jeunes de tous niveaux de scolarité, du fondamental à l’Université.

Les consultations permettent un travail individualisé.