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Conseils de psy

L'enfant zèbre au sein de la famille.

/ Par Sophie Mercier / Enfants

L'enfant zèbre au sein de la famille.

Tous les enfants naissent différents, il y a une multitude de petites merveilles qui ne demandent qu’à s’épanouir. Notre société en transition commence à réfléchir à cette multitude de possibles et à la manière d’éduquer différemment et accompagner nos enfants qui présentent tous des particularités lumineuses.

Je m’attarde aujourd’hui sur ces enfants « zatypiques », les hypersensibles, après avoir lu ce livre très intéressant de Audrey Akoun et Isabelle Pailleau.

Cet enfant a un fonctionnement psycho-affectif et cognitif particulier. Il réagit de manière différente et très impressionnante aux stimulis extérieurs. Ce qui rend très souvent son champ relationnel difficile. L’entourage ne le comprend pas toujours, et lui même a du mal aussi. 

Imaginez un être sans peau qui sort à l’extérieur. C’est ce que vit l’hypersensible dans son corps, son mental et son coeur. Il est attaqué de partout.

Au niveau physique : Il a ce qu’on appelle l’hyperesthésie. Les bruits, les odeurs, la lumière, les sensations lui arrivent de façon très agressante et disproportionnée. Son cerveau a donc beaucoup de travail à calmer tout cela, à gérer toutes les sensations en même temps, et il peut être plus fatigué que la moyenne. 

Il peut aussi avoir besoin de calme et de retrait, de solitude, pour retrouver de la zénitude. Il peut réagir avec des émotions très fortes, car il est envahi d’agressionsextérieures et ne peut pas toujours les analyser posément ; il réagira alors de façon pulsionnelle (colère, tristesse, peur, repli, excitation, hyperactivité, cri, etc…)

Au niveau cognitif, il a un sens différent de l’observation, plus souvent subtil, intuitif et dans le détail. Il aborde très souvent les matières intellectuelles de façon globale et sensorielle.

C’est aussi un capteur émotionnelincroyable ; il est submergé et constamment envahi par ses émotions mais aussi celles des autres. En public, il peut être en difficulté, car il reçoit les émotions des autres en lui. 

Il peut aussi souffrir de solitude dans sa différence mais aussi d’isolement (qui serait une réaction aux stimulis mais pourrait l’affecter).

 

Dans un système scolaire tel que nous le rencontrons habituellement et dans notre société de compétition, il est très souvent confronté à une norme jugeante qui risque de le déstabiliser. L’enfant, dans ces normes jugeantes (qui valorisent la ressemblance entre pairs et la compétition) va avoir son ego fragilisé (je suis moins bien que les autres) et réagira peut être en victime : «  je serai toujours moins bien que les autres, c’est comme cela, je ne peux rien faire » (pôle dépressif)  ou développera une protection égotique surdimensionnée : «  je me sens différent alors suis supérieur » ou s’isolera pour ne pas ressentir ces difficultés.

Il pourrait développer des dérives ; peur de ses propres réactions, vulnérabilité et auto-critique démesurée (manque de confiance), révolte contre l’injustice, protection contre l’amour et l’amitié, sauver les autres…

Il est donc important, voir indispensable, en tant que parent, éducateur, enseignant de comprendre et d’accompagner au mieux ces découvertes sur l’enfant et de réagir avec une attitude adaptée, afin qu’il puisse comprendre qu’il a un don, que cette particularité est merveilleuse et qu’il peut la développer pour vivre au mieux cela.

 

Quelles sont les pistes ?

Il va d’abord falloir définir les besoins de notre enfant hypersensible et de lui apporter les outils de développement, et encourager toute la famille à respecter les besoins de chacun.

Ne cherchez surement jamais à endurcir son hypersensibilité, vous risqueriez de créer chez lui une anesthésie possible des émotions à travers des addictions (notamment la nourriture et donc les problèmes de poids), de développer un égo « de travers » et une carapace émotionnelle.

Il faudra donc se demander comment calmer l’hyperesthésie, accueillir les émotions et comprendre leurs messages pour y répondre adéquatement, valoriser l’intelligence émotionnelle (faire de la place à son hyper empathie, sa sensibilité, son intuition, développer son vocabulaire et ses habilités émotionnelles) …

Beaucoup d’outils en neurosciences peuvent aider l’hypersensible qui pourrait développer plus de cortisol que la moyenne (hormone du stress):  Méditation, sophrologie, kinésiologie, EFT, hypnose, relaxation, massage et je vous invite très sincèrement à vous y interesser. 

Sophie Mercier

 

A lire : « Les zatypiques » Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, Leduc éditions.