Je souhaite...

Conseils de psy

La compliance sociale au risque du printemps

/ Par Dimitri Haikin / Covid-19

La compliance sociale au risque du printemps

24 février 2021, une douce soirée qui sent bon le printemps et où des milliers de jeunes bravent les interdits pour se réunir, écouter de la musique, rire et chanter... Des rassemblements qui amènent à réfléchir et à se poser les bonnes questions car il est moins une...

L'histoire nous a démontré à de multiples reprises que le printemps est une saison par excellence qui donne des ailes aux mouvements sociaux et aux révolutions partout dans le monde.

En 1848, le "printemps des révolutions" gagne l'Europe. Le continent européen s’embrase de Vienne à Venise en passant par Prague et Berlin : c’est le « printemps des peuples », explosion simultanée de populations privées de nation et de droits politiques.
En France, pour contourner l’interdiction de réunion et d’association instaurée par la monarchie de Juillet, les partisans du suffrage universel, auquel s'oppose le roi, organisent des banquets qui se transforment en discours politiques. En dépit de l'interdiction du rassemblement parisien, les participants se rassemblent le 22 février et des troupes tentent de les disperser violemment.
En Autriche, la révolte commence le 12 mars. Comme à Paris, les manifestations sont réprimées et les cortèges macabres parcourent les rues. 

En 1968, le printemps de Prague marque une tentative de libéralisation du régime en Tchécoslovaquie quand le Parti communiste tchécoslovaque introduit le « socialisme à visage humain » et prône une relative libéralisation.

Le « Printemps arabe » est un ensemble de contestations populaires, d'ampleur et d'intensité très variable, qui se produisent dans de nombreux pays du monde arabe à partir de 2010 en Tunisie, puis en Egypte, en Syrie, en Algérie, en Lybie, au Maroc, au Yémen, et enfin à Bahreïn.

Dès lors, le printemps 2021 marquera t'il le début d'une nouvelle révolution en Belgique, initiée par une jeunesse asphyxiée par des mesures sanitaires qui étouffent toute velléité récréative ?  
Les rassemblements de milliers de jeunes constatés le week dernier un peu partout dans le pays et ce 24 février au Bois de la Cambre à Bruxelles et au parc de la Boverie à Liège signent un basculement dans un choix de non-observance de règles jugées liberticides qui durent depuis près d'un an et qui n'offrent que peu de perpectives.

Après la saga des masques, depuis quelques semaines, la gestion de la vaccination -  LA SOLUTION pourtant portée comme le saint graal par nos autorités - est pour le moins chaotique et accentue encore un peu plus le sentiment d'amateurisme dans la gestion de cette crise Covid-19. Logistique catastrophique au niveau des bases de données avec l'envoi de convocations qui n'arrivent pas ou arrivent pluseiurs fois, centre de vaccination qui ferme le lendemain de son inauguration, pénurie de vaccins,... La perte de confiance s'accélère de jour en jour et un fossé se creuse entre nos concitoyens et nos gestionnaires qu'ils soient politiques ou scientifiques.

La décision de prolonger le maintien de l'interdiction de voyager jusqu'au premier avril a été prise en catamini et est à l'opposé des légitimes attentes de transparence de la population. 

La récente communication télévisée du premier ministre, Alexander De Croo, à partir de projections mathématiques, à quelques jours du CODECO, vient également discréditer toute espoir de concertation et de débat autour des mesures de déconfinement.

Pour garder l'adhésion de la poupulation et sa vigilance c'est exactement l'inverse de ce que l'on est en droit d'attendre : de la transparence, de la pédagogie, de l'espoir, des perspectives claires avec un agenda de déconfinement secteur par secteur, de la confiance et de la responsabilisation de nos concitoyens.

A la veille d'un nouveau Comité de Concertation, ces mouvements sociaux actuellement "bon-enfant" sont des signaux très clairs que notre jeunesse envoie à nos responsables politiques. Il est moins UNE et il est de plus en plus évident que la compliance sociale touche à sa fin. Pour conserver un mimimum d'adhésion sociale, le gouvernement va devoir dépasser les promesses et les intentions et offrir de véritables ouvertures pour ramener un peu de vie dans cet atmosphère morose et cela commence par la fin de cette "bulle de un" totalement irréaliste.

Dès ce vendredi, le peuple attend de réelles ouvertures pour retrouver un vie qui respecte à minima les besoins psychologiques les plus essentiels : visiter un proche malade à l'hôpital, faire du sport, aller au théâtre, rencontrer en toute liberté quelques personnes, s'asseoir à distance raisonnable des autres et siroter un verre à la terrasse d'un café ou d'un restaurant pour réinventer le monde de demain...

Dimitri Haikin 
Psychologue clinicien
Directeur de www.psy.be    


Source : 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Printemps_des_peuples
https://www.scienceshumaines.com/printemps-arabe-la-chronologie-pays-par...