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Le désamour du petit dernier... où comment « ranimer un feu qui semblait éteint »
Dans les consultations de thérapies conjugales que je tiens avec ma collègue Catherine Lemoine, je suis frappé par le nombre important de couples qui viennent nous trouver au moment où leur plus jeune enfant (et généralement celui qui est considéré comme le dernier) atteint un âge situé entre deux et quatre ans.
Un peu comme Véronique et Michel, âgés de 35 ans environ, mariés depuis près de 8 ans, et parents de Adrien (6 ans) et Adeline (3 ans). Ils viennent nous voir en nous disant qu'ils s'inquiètent pour l'avenir de leur couple: disputes de plus en plus fréquentes, lassitude sexuelle, absence de complicité dans la vie quotidienne, manque de tendresse...
Pourtant, ils ont à peu près réalisés tous les espoirs et les projets du temps de leurs jeunes amours: fonder une famille, avoir une maison à soi, des boulots intéressants, un partage des tâches ménagères, des activités sociales. Aujourd'hui, Adeline a trois ans. Elle va à la crêche , se socialise à l'extérieur de la famille et devient moins demandeuse d'attention permanente de ses parents. Cela laisse du temps et de l'énergie pour Véronique et Michel. Et ils l'ont immédiatement ré-investi dans des projets professionnels (reprise du travail à temps plein pour Véronique, promotion impliquant plus de travail pour Michel) ou sociaux (ils ont repris ensemble la responsabilité d'une unité scoute en difficulté, ce qui leur demande beaucoup de temps sur leurs loisirs).
Pour arriver à mener de front sa vie de maman et sa vie professionnelle, Véronique a appris à « s'organiser ». Elle planifie la moidre tâche, depuis la vaisselle jusqu'au grand nettoyage, en passant par le bain des enfants et l'histoire avant le coucher... Elle a même réalisé un tableau: quelles tâches seront accomplies par qui, et quels jours. Les lessives pour Michel, le repassage pour Véronique, la cuisine pour lui, le couchage des enfants pour elle, etc... Mais tous les soirs, Véronique monte se coucher à 22h00, épuisée, et Michel la rejoint entre une et deux heures plus tard, après avoir encore rédigé quelques emails pour le travail...
Aujourd'hui Michel reproche à Véronique de ne pas savoir « lacher » son planning pour faire quelque chose de différent, et Véronique trouve que Michel n'a plus aucun geste de tendresse à son égard. Mais en y regardant de plus près, on découvre vite que plus Véronique essaie de planifier les choses pour pouvoir trouver du temps pour le couple, plus Michel à l'impression que « tout est devenu prévisible », ce qui lui enlève tout désir d'aller vers Véronique. En planifiant plus pour créer de l'espace pour le couple, Véronique attise ce qui en elle irrite Michel, et en répondant par plus d'absence, Michel semble forcer Véronique à planifier encore plus. Le cercle vicieux est enclenché.
A un moment donné, la peur de courrir à la catastrophe du couple est devenue trop forte. Ils sont donc venu en parler à des psy. Ils arrivent même à trouver deux heures toutes les deux semaines pour nous rendre visite. Comment ont-ils pu libérer un moment aussi long de leur planning infernal ? « Sauver notre couple est plus important que tout » nous disent-ils. Réalisent-ils qu'en venant nous voir, ils commencent déjà à s'offrir à nouveau du temps pour eux deux ? Lorsqu'une chose est vraiment importante, on arrive à lui donner la place qui lui revient.
Comment pourrions nous planifier des moments de tendresse ? C'est typiquement le moment qui doit être spontané me direz-vous ? Et c'est sans doute vrai qu'un moment de tendresse spontané est encore meilleur que celui que l'on a programmé, mais entre pas de tendresse du tout et un moment programmé, vous choisissez quoi ? Très rapidement d'ailleurs, nous avons constaté que Véronique et Michel ont solutionné pour eux mêmes ce problème.
Désormais, leur planning inclut chaque semaine deux plages « privées », une est fixe et toujours prévue, c'est de la « tendresse programmée », l'autre est une tâche « tendresse » qui peut se remplacer n'importe quelle autre. Plus spontanée, il leur arrive de l'oublier, mais il leur reste toujours celle qui est « fixée » pour leur rappeler combien il est bon d'être ensemble et de se retrouver.
Dominique Foucart
info psy.be
Avenue Oscar de Burbure, 151 - 1950 Kraainem
Articles publiés : 477
Type :
Psychologue , Psychologue clinicien(ne) , Psychothérapeute , Coach , Sexologue , Praticien(ne) bien-être
Publics :
Adulte , Ado , Enfant , Couple , Famille , Groupe
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