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Conseils de psy

Qui est donc notre « Enfant Intérieur » et pourquoi l’écouter ?

/ Par Elivia Haffner / Etre soi

Qui est donc notre « Enfant Intérieur » et pourquoi l’écouter ?

Lorsque sa présence est positive, elle peut se manifester par notre capacité à écouter nos désirs et besoins les plus fondamentaux. Nous arrivons alors à accepter, comprendre, écouter ces besoins, parfois saugrenus aux yeux de l’adulte que nous sommes aujourd’hui.  Et nous parvenons à leur donner une place dans notre vie d’adulte sans que cet enfant que nous avons été ne vienne court-circuiter notre réalité.  Il s’agit pour cela d’instaurer un dialogue entre notre « Enfant Intérieur » et l’adulte que nous sommes aujourd’hui.  Lorsque cette harmonie s’opère, on profite d’une forme de  « sublimation » de cet « Enfant Intérieur », ce dernier nous insufflant son énergie.

 Mais le monde moderne et souvent hyper rationnalisé dans lequel nous vivons ne nous permet que difficilement d’écouter et d’accompagner cette partie de nous même. Nous avons rarement le temps, la place, dans nos vies chargées, d’accorder l’attention nécessaire à cet « Enfant Intérieur ». Ce dernier ne demandant pourtant, pour notre propre bien-être, qu’à être écouté et compris. Un peu trop ignoré, réprimé, il risque de prendre une place bien moins agréable.  A l’image d’un enfant à qui l’on dirait « non » sans l’écouter, sans lui expliquer les raisons de ce « non », l’ « Enfant Intérieur » risque de se révolter,  de gronder, de se débattre, de taper du pied. Allant parfois jusqu’à nous faire trébucher, tomber, à force d’avoir été trop souvent rejeté ou dénié, et ce dans l’espoir que nous l’écoutions enfin. Il a en effet beaucoup à nous dire, beaucoup à nous raconter sur nous-mêmes, sur qui nous sommes. Il s’agit de fait d’une partie de notre histoire,  une partie de nous!

Aux prises avec notre « Enfant Intérieur », il peut nous arriver d’avoir des réactions qui pourraient être perçues comme excessives, disproportionnées ou dépourvues de réflexion. Face à des situations anodines, nous faisons alors preuve d’une affectivité excessive, infantile, sans que nous puissions y apporter une explication logique ou rationnelle. Nous sommes débordés par nos émotions et avons beaucoup de mal à prendre la distance nécessaire pour les aborder avec objectivité. Ces situations viennent en fait réveiller en nous, sous l’action de notre « Enfant Intérieur », des peurs ou des angoisses refoulées.

L’ « Enfant Intérieur », lorsqu’il est contrarié, peut nous faire souffrir, engendrer chez nous un sentiment d’instabilité, d’insécurité, un mal-être indéfinissable, lancinant, envahissant. Il peut provoquer chez nous un fort sentiment d’ambivalence. Nous nous sentons alors désarçonné, tiraillés entre deux pensées, deux envies, deux « Moi », l’un adulte, rationnel, l’autre enfant, irrationnel et irrépressible ; comme deux voix intérieures qui  viendraient s’entre choquer, se contredire.

 Mais ce qui petit à petit nous épuise, nous vide de notre énergie et de notre vitalité, ce ne sont pas tant ses tentatives d’entrer en contact avec nous que notre réflexe inconscient à redoubler d’énergie pour rejeter et combattre ce qu’il essaie d’éveiller en nous. Nous amplifions malgré nous la puissance de ses manifestations en les affrontant de pleine face, à bras le corps. Incapables de nous distancier de celles-ci, nous ne sommes plus vraiment en mesure de nous en protéger.

Ce qu’il est important de garder à l’esprit, c’est que ce n’est finalement pas l’adulte que nous sommes aujourd’hui qui souffre mais l’enfant que nous avons été : l’ « Enfant Intérieur » que nous abritons. Pour apaiser notre « Moi Enfant » et l’aider à se réconcilier avec notre « Moi Adulte », il est souvent nécessaire d’accepter d’un peu regarder en arrière. Il nous faut alors retourner dans notre passé et essayer de « changer de lunettes ». Essayer de regarder ce que nous avons vécu sous un autre angle pour pouvoir comprendre ce qui aurait pu amener cet enfant à vouloir aujourd’hui, avec tant d’énergie et d’ardeur, nous livrer un message. Il faudra d’une certaine façon arriver à refaire le récit de notre passé, pour pouvoir nous distancier de ce dernier et panser nos plaies.                             Il faudra accorder un peu plus de place et d’attention à notre « Enfant Intérieur », l’écouter sans jugement ou culpabilité et le prendre par la main. Il faudra que l’adulte que nous sommes guide l’enfant que nous avons été, qu’il apaise ses peurs et ses craintes pour qu’il puisse nous faire part de ces dernières en tout sécurité. Il n’est donc pas question de nous replonger dans nos souffrances tête baissée, de remanier tout notre passé, d’en refaire le récit exhaustif. Mais finalement, plutôt d’accepter son passé pour devenir adulte et vivre son présent en paix.

Il peut donc vous arriver de connaître, sans le savoir, des difficultés liées à votre Enfant Intérieur. Le fait de décider de consulter un professionnel pourrait vous aider à y voir plus clair. Il ne s’agit bien sûr pas là d’une démarche facile. Mais si elle est faite dans l’écoute et le respect, elle peut se dérouler en douceur, à votre rythme, parfois non sans douleurs mais dans le respect de vos limites.  Je terminerai sur cette phrase à méditer : « Avance sur ta route, car elle n’existe que par ta marche. » Saint-Augustin. 

Elivia Haffner 
Psychothérapeute, Art-Thérapeute et Coach

 

Elivia Haffner -  Psychothérapeute, Coach

Elivia Haffner

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