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Corinne Boulangier: le charme, l'élégance et le talent !

Corinne Boulangier: le charme,  l'élégance et le talent !

Quatre ans en philologie romane à Louvain-la-neuve, combinés à une licence théâtrale au CET (Centre d'études théâtrales), quatre ans à l'IAD dans la section théâtre et puis ce casting passé à la RTBF qui la fait succéder à Maria del Rio pour l'émission Bingovision… Depuis lors, le parcours de Corinne n'a cessé de tourner autour des médias. La télévision, elle y avait déjà goûté durant ses humanités, pour Antenne Centre, une TV régionale de La Louvière. A la RTBF, c'est le secteur divertissement qui la happe. Hôtesse dans "Pour la Gloire", elle va ensuite se lancer dans la grande aventure de "Génies en herbe" aux côtés de Thomas Van Hamme. En radio, Corinne Boulangier nous a parlé de musique classique à travers ses plus grands compositeurs et ses meilleurs interprètes (le classique des classiques). 

Votre parcours d’études a quelque peu connu des chemins de traverse. Vous étiez hésitante quant au bon choix à faire ?
J’ai commencé par étudier la philo romane à Louvain-la-Neuve et j’ai enchaîné avec l’IAD, option théâtre. En parallèle à ma licence de philo, j’avais entamé le Centre d’Etudes Théâtrales, toujours à Louvain-la-Neuve. Je n’ai pas remis de mémoire, donc je n’ai pas terminé le processus.

Pourquoi vous êtes-vous tournée vers l’IAD après cette licence ?
Depuis l’adolescence, j’avais envie de me consacrer au théâtre. Mes parents n’étaient pas trop d’accord et voulaient un diplôme sérieux à la base. La littérature et la langue française au sens large m’intéressant, je me suis alors lancée dans les romanes. Au début, je me disais : « Je fais une année et ensuite, on verra ! » Finalement, j’ai adoré ces études. Comme cela se déroulait extrêmement bien, j’ai continué le parcours vu qu’il n’y avait aucune raison d’arrêter. Ensuite, l’occasion s’est présentée et je me suis retournée vers le théâtre. D’abord par le CET qui offrait une approche universitaire et intellectuelle du théâtre et ensuite, l’IAD qui est une approche plus practicienne de la profession.

Le théâtre compte beaucoup dans votre vie. Pas de regrets à ce niveau-là ?
Pendant mes romanes, j’ai fait du théâtre en amateur, que ce soit via le théâtre universitaire ou d’autres activités comme la Ligue d’Impro. Le théâtre a toujours été présent dans ma vie.

Votre chemin se dessine tout doucement. Vous laissez le théâtre un peu de côté. La télévision vous fait les yeux doux. Sentez-vous, à ce moment-là, qu’il faut prendre le train en marche ?
Oui. C’est un peu le hasard et les rencontres qui en ont décidé ainsi. En humanités, j’ai eu l’occasion d’entrer en contact avec une télévision locale de la région de La Louvière. C’étaient mes débuts en télé***. J’ai alors continué de bosser avec eux épisodiquement durant toutes mes études. Pendant ma troisième année à l’IAD, j’ai passé un casting pour la RTBF qui a signé mon entrée dans la grande maison. Les choses se déclenchaient. Je ne pouvais les refuser. Alors que je faisais tout doucement le deuil d’une carrière théâtrale, la télé, au même moment, m’a ouvert les bras et m’a laissé entrevoir d’autres possibilités. Tout cela en parfaite harmonie avec moi-même. Il y a encore en moi un immense amour et une immense passion pour la chose littéraire, la chose théâtrale, l’opéra, le cinéma…

En télévision avant "C’est la vie en +", vous avez souvent présenté en duo : avec Jacques Mercier, Thomas Van Hamme… Est ce pour vous un exercice difficile, ce partage d’antenne ?
Le duo est une grande force, c’est beaucoup plus rassurant quelque part de pouvoir compter sur quelqu’un de fiable à côté de soi. Quand un duo est bien formé, ce sont deux forces qui s’augmentent l’un l’autre, deux personnalités différentes qui s’enrichissent. J’ai toujours eu la chance de connaître des duos qui fonctionnaient bien, où chacun laissait sa place à l’autre et où l’équilibre se trouvait harmonieusement. Pour moi, cela a toujours été un bonheur, mais j’imagine que lorsque l’on vit un duo qui se passe plus mal, on doit avoir un autre a priori sur la question.

On a beaucoup dit de vous dans la presse que vous étiez le nouvel atout charme de la RTBF. Vous vous êtes imposée comme la valeur montante de la chaîne. Votre fraîcheur et votre élégance ont vite fait mouche auprès des téléspectateurs qui vous le rendent bien. Votre réaction ?
En tant que femme, c’est effectivement quelque chose de flatteur. En tant que féministe, sans pour autant passer pour une « emmerdeuse », c’est un peu énervant. On ne dira jamais d’un homme qu’il est l’atout charme d’une chaîne. Pourquoi le dit-on d’une femme ? Il ne faut pas non plus jouer sa chienne de garde pour tout et n’importe quoi, non plus. Je sais que cela part d’une bonne intention et qu’il n’y a pas la volonté de rabaisser mes compétences au seul charme. Tant que cela reste sympathique, je le prends pour un compliment.

Le charme est une chance en télévision. Il vous donne une assurance que les autres n’ont pas. C’est un bel outil de communication, pour vous ?
Les critères qui font que l’on est télégénique ne sont pas spécialement des critères de beauté.
En revanche, la télégénie permet de jouer sur l’empathie, la douceur, la compréhension. Je ne suis pas Miss Univers. Je ne pense pas utiliser la séduction comme arme d’approche. Je suis naturellement quelqu’un d’ouvert, encline à la rencontre, à aller vers l’autre. C’est sans doute le plus attirant chez moi. Je ne calcule pas.
J’ai tendance à essayer de concilier les points de vue de façon constructive plutôt que de se quitter dos à dos, en mauvais termes. C’est peut être une attitude bien belge (Rires…).

Vous vivez depuis peu une nouvelle aventure : vous êtes maman !
Au début, cet événement m’a fait beaucoup gamberger. Ca nous remet dans une perspective nouvelle par rapport à la famille, la société, le monde. C’est une fameuse responsabilité éducative. C’est bouleversant mais j’en suis tellement heureuse. Louis n’a qu’un an et demi mais il a déjà ses exigences. Il est tout mignon. Je dois l’aider à se construire. C’est l’enjeu d’une vie, de son équilibre dans une éducation citoyenne, de la stabilité psychologique de cette petite personne en devenir.

Quel type d’éducation avez-vous reçu ?
J’ai perdu mon papa toute petite. Une situation familiale donc a priori déséquilibrée. Mais une famille, finalement, ouverte, qui a eu à cœur de protéger le rythme et la personnalité de l’enfant. J’ai reçu très tôt les outils pour m’épanouir, pour affronter les difficultés de la vie. J’ai appris à préserver ce que je suis sans entraver la liberté des autres. C’est plus facile lorsqu’on est amené à devoir faire des concessions entre ce que l’on est et ce qu’il y a autour de soi.

Je suis certain que beaucoup de visiteurs de ce site www.psy.be se disent mais qui est ce monsieur qui fait craquer Corinne Boulangier ? Qu’est-ce que j’aimerais être à sa place ! (Sourires…)
Mais personne, Serge, ne sera jamais à sa place !
Il y a entre nous une grande complicité intellectuelle. On échange beaucoup de choses dans l’accord et le désaccord. Nous avons de nombreuses passions communes, beaucoup de centres d’intérêts à partager. Une énorme complicité nous unit. Je me sens épanouie. J’arrive à combiner de front et avec sérénité ma vie de famille, de mère, de compagne et mon boulot. Ma vie a changé. J’ai mon petit Louis. Je tente de mener à bien l’équilibre nécessaire entre mon travail et ma famille. La télévision et la radio sont deux media complémentaires. La plus grande difficulté qu’on me demanderait maintenant serait de choisir entre l’un et l’autre. Ce mélange est vraiment quelque chose d’harmonieux. Il nous donne l’expérience et la rigueur du métier. Il y a parfois trop de choses dites n’importe comment. J’aime trop les mots et la langue de chez nous !

***Souvenir amusant : J’avais 15 ou 16 ans. C’était un job d’étudiante genre speakerine. J’annonçais une série documentaire sur les hydrocarbures. Ca m’est resté en tête pendant très longtemps. La télé régionale est quelque chose d’ancré et de très présent parmi la population visée. Je garde des souvenirs extraordinaires de cette période. J’allais à pied de chez mes parents à la chaîne après mes heures scolaires. Je sais qu’un jour, sur le chemin, j’ai croisé un vieux monsieur qui s’est retourné plusieurs fois et qui a fini par me dire : « Vous, c’est le pétrole ! ». Ca reste un de mes meilleurs souvenirs.