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Notre invitée est Nathalie Maleux !

Notre invitée est Nathalie Maleux !


En avril de l’année dernière, Nathalie Maleux a été choisie pour succéder à Anne Delvaux* à la présentation du JT de la RTBF. Les téléspectateurs ont découvert un des visages connus de la chaîne. Depuis 2000, elle a, en effet, alterné reportages sur le terrain pour le journal télévisé et présentation de celui-ci, aussi bien en journée que lors de la grand-messe du soir. Ses présentations ont donc convaincu la direction de la RTBF. Entrée dans la grande maison en 1996, du côté de Liège, Nathalie, également maman d'un petit Matisse, peut être fière, à 34 ans, d'accéder à une fonction très convoitée et très regardée. La presse quotidienne se faisait d’ailleurs écho des impressions de la toute nouvelle désignée : « Tout va très vite. On n'a pas vraiment le temps d'être surpris... Je n'ai eu que quelques heures pour faire un choix. J'ai forcément hésité car une telle décision ne s'improvise pas, elle a des conséquences sur ma vie familiale. Mais je crois que l'on ne peut pas refuser une telle opportunité. C’est une vraie preuve de confiance que de me proposer ce poste ».
Ou encore : « Je n'en rêvais pas car, d'une certaine façon, je le faisais déjà lors d'événements spéciaux. J'avais une vie de journaliste très complète, très variée car j'adore être sur le terrain ».
D’insister : « Je veux garder mon côté naturel. J'espère que le spectateur me suivra dans cette direction. Je ne cherche pas à faire mieux ou aussi bien qu'Anne Delvaux. Je ferai à ma manière... J'espère que ça plaira. Mais on a tous un style, on ne l'invente pas. Je n'en changerai en tout cas pas parce que je suis devenue titulaire... » Au téléspectateur de se faire son opinion désormais.
*Anne Delvaux a rejoint le CDH.+

Pour www.psy.be, Nathalie Maleux feuillète son carnet intime tout en préservant son jardin secret. Entretien :

Vous aimez la discrétion. Votre vie privée est un petit trésor que vous désirez par-dessus tout protéger. Vous paraissez fragile et forte à la fois, nuancée mais terriblement jusqu’au-boutiste, séduisante voire même troublante. Remontons le temps, parlez-nous de vous, petite ?
Papa travaillait à Cockerill. Maman était infirmière. J’ai été fille unique pendant 8 ans et puis un petit frère est arrivé. Je suis née le 4 juillet 1973 dans la région liégeoise où je vis toujours. J’ai vécu une enfance classique sans difficultés majeures, une vie de famille marquée par de longues ballades dans la campagne. La maison était belle, bien mise dans un cadre agréable.

Vous avez grandi dans un milieu ouvrier, moyen (et ce n’est pas péjoratif, que du contraire ! ).
Très vite, vos parents vous ont inculqué la valeur de l’argent. Avez-vous ressenti, toute gamine, cette éducation de « petit écureuil » ?
Nous ne vivions pas à Uccle dans un château. Les rentrées d’argent étaient moyennes. On devait faire attention. On ne partait pas forcément en vacances chaque année. Mais, c’était plutôt bien. Je n’ai jamais eu de privations. C’est clair, nous savions ce que valait l’argent.

Nathalie grandit. Comment s’est déroulée votre adolescence ?
Rien de très particulier, une adolescence marquée par des trajets en train tous les matins pour aller à Waremme, au collège Saint-Louis. Ces petits moments en train avec les copains, ces longues marches à pied pour arriver au collège et puis, aussi un mouvement scout où on se fait quantité d’ami(e)s, où on rencontre même son futur mari, c’était merveilleux. Je ressens en moi une douce nostalgie quand je vous évoque tout cela, un peu comme des petits bonheurs mis bout à bout.

Vous touchez à une valeur qui m’est très chère dans ces entretiens : l’amitié.
C’est important. Je n’ai pas 25 ami(e)s mais mes ami(e)s, ce sont des vrai(e)s. Je les connais depuis très très longtemps, bien avant que je ne travaille en télévision. Ce sont des gens à qui je tiens, avec qui j’ai des contacts réguliers. Ce sont des liens qui remontent à mon adolescence. C’est sacré, pas touche !
Je souhaite au plus profond de moi que vous ayez un ou des amis à qui vous pouvez vous confier, avec qui débattre de toutes les joies, de toutes les peines que l’on peut ressentir. L’amitié est un sentiment privilégié de la vie. Pouvoir parler de rien, de tout, sans craindre la parole blessante, le mauvais jugement. Ecouter un ami, c’est justement ne pas le juger et l’aider quand il a un problème.

Une autre valeur à laquelle je tiens dans chaque interview, c’est la pudeur. Rencontrer une personne pour www.psy.be veut dire aussi « entrer » dans son existence. Avec vous, Nathalie, c’est sur la pointe des pieds et avec beaucoup de décence que j’évoque une période triste de votre vie : votre père et votre mère se séparent ! Ca fait mal ?
La famille explose. Mes parents ont réussi à former un couple puis ils se sont séparés. J’avais 15 ans. C’est évidemment un constat d’échec. Il vaut parfois mieux se séparer plutôt que de prolonger une vie qui n’est plus agréable pour personne. Lorsque vivre sereinement et en parfait équilibre avec l’autre devient impossible, la séparation est salutaire.

Au-delà de la tristesse, ce fut un déchirement pour vous ?
C’est inévitable. Quand un couple se déchire, c’est d’abord entre le père et la mère que cela se règle. Les enfants subissent. Le cœur se brise mais on rebondit. On s’appuie sur les individualités. Il reste d’un côté l’un, d’un côté l’autre, le petit frère et les amis. Parfois, on a tendance à se refermer. Je vais vous faire sourire. J’avais un chien qui a eu beaucoup de secrets dans les oreilles. C’était Youki.

Désormais à la barre des éditions du week-end du JT, revenons à votre passion : le journalisme, la communication. Vous vous sentiez faite pour ça ?
L’envie de parler. Déjà en secondaire, j’étais fan d’expression orale. J’étais la première à vouloir prendre la parole, à réciter des textes, à écrire des rédactions, à déclamer des poèmes. C’était un vrai besoin d’expression. Je m’imaginais professeur de français pour m’exprimer devant une classe ou alors faire du théâtre. Et pourquoi pas le journalisme ? La radio me tentait… Sur les conseils de ma prof de français, j’abandonne par moi-même l’idée de devenir prof de français. C’est décidé. Je m’inscris à l’ULB, en journalisme. Je m’éloigne de Liège, pour des raisons personnelles. J’avais, sans doute, besoin de quitter la famille qui n’en était plus trop une. Je vis en kot à Bruxelles. Je fais mes 4 années de journalisme à l’ULB et j’ai aimé cela. Le désir d’appréhender un événement et arriver à le raconter pour qu’il intéresse un maximum de personnes est quelque chose de formidablement enrichissant.

Fermez les yeux. Sans trop réfléchir, pouvez-vous me citer trois objets qui vous définissent le mieux ?
C’est bête, je dirais un stylo puisque la parole n’est pas un objet. C’est le petit objet qui m’accompagne toujours. Dès qu’il y a une idée, un changement à faire dans les textes, une interview à faire, une prise de note. C’est la communication. Et puis, hop, un petit post-it pour un message collé au frigo.
J’ai presque envie de dire aussi un agenda parce que j’en ai besoin, c’est fou. J’ai un côté « tête en l’air ».
Je dirai enfin une photo. Dans mon portefeuille, il y a la photo de mon fils et puis il y a la photo de nous trois, de notre famille à nous.

Si je vous dis : «  Shopping ? »
C’est le côté nécessaire des choses mais une perte de temps pour moi.

On vous reconnaît dans la rue. L’impact de la télévision vous fait-il peur ?
Ce sont des sourires, des petits bonjours. Il n’y a rien de dérangeant là-dedans, rien de perturbant, rien d’intrusif.

Comment arrive-t-on à gérer la notoriété ?
En n’y faisant pas attention. On la gère, elle arrive petit à petit. Elle n’a pas été soudaine. Les gens ont appris à me connaître en télévision. J’ai fait des reportages, des directs. C’est arrivé doucement. En restant simplement soi-même, on gère mieux les choses.

Si je vous dis : «  j’aime et j’aime pas ! »
J’aime un rayon de soleil le matin, le sourire de mon enfant, les petits bonheurs qui font que la vie peut être agréable
J’aime pas l’hypocrisie, les gens qui calculent, le côté superficiel des choses. Les paillettes, le strass, je n’apprécie pas trop. Ca fait, forcément, partie de la vie d’une personne qui devient publique. C’est comme répondre à une interview, c’est un exercice.
A partir du moment où on ne doit pas livrer trop de soi-même, je suis partante. Je tiens à préserver mon histoire. Je trouve, que pour vous, j’en ai dit beaucoup. Je comprends que les gens chez qui on s’invite, veulent savoir qui est ce visage, qui s’y cache derrière. Quand on présente le journal, le but n’est pas de faire passer nos émotions mais plutôt l’intérêt du reportage et les émotions d’autres personnes. Donc, on doit s’effacer.


Si je vous dis «  blessure ».
On en reviendrait à la famille.

Jalousie ?
Ce n’est pas beau. J’envie parfois ces personnes qui ont un pouvoir d’adaptation facile, face à certaines situations.

Qu’auriez-vous envie de dire à quelqu’un qui vous découvre en parcourant cet article sur www.psy.be ?
Qu’à nouveau, on ne livre ici qu’une partie de ce que l’on est. Heureusement, parce que si on livrait tout, il n’y aurait plus d’intrigue et de mystère. Que je suis heureuse ! Que Matisse est mon grand bonheur !