29.10.2012 / Par info psy.be / Etre soi

Bilan de vie

Puberté et adolescence
Peu d’adolescents prennent l’initiative de nous consulter. Ce sont souvent les parents ou des enseignants qui engagent leur adolescent à consulter un psychothérapeute, car ils s’inquiètent du comportement opposant ou trop passif de leur fils ou de leur fille. Ils se posent des questions sur la prise de drogues ou du désintérêt pour l’école. Le décrochage scolaire est parfois un problème. Certes, les parents peuvent nous consulter et être aidés. Il ne faut cependant pas sous-estimer la souffrance des jeunes. Ils se posent des questions sur eux-mêmes, sur leur sexualité, le désintérêt pour les études et pour leur avenir. Les relations difficiles avec leurs parents, par exemple, sont parfois, souvent même l’expression de problèmes de développement déjà présents dans l’enfance et peu inquiétants pour l’entourage à cette phase de vie, mais qui à l’adolescence deviennent plus intenses. Il est évident que les adolescents peuvent consulter un psychothérapeute, même s’ils n’ont pas une demande d’aide bien claire. Notre travail avec ceux-ci, s’ils consultent, sera de rendre cette demande plus claire et non pas de rejeter cette non motivation ou ce manque demande d’aide floue.

Début de l'êge adulte
Entre 20 et 30 ans, la souffrance psychique se porte sur la prise d’indépendance par rapport à aux parents, à trouver sa voie d’étude et professionnelle, aux difficultés d’établissement d’une relation sexuelle, affective et stable de type conjugal. Beaucoup d’angoisses et de déceptions vont être vécues dans la recherche du travail et dans les relations sociales. Il faudra trouver sa place et dans les relations d’intimité et dans les relations sociales plus vastes. Trouver sa place en sentant d’être heureux de ce que l’on est et de ce que l’on fait. C’est tout un programme, mais avec de nombreux écueils. Lors de difficultés, certaines personnes auront tendance à attribuer la cause de leurs difficultés aux autres (à l’employeur, au conjoint, aux parents) en ayant difficile à s’assumer responsables d’eux-mêmes. La relation confiante à un psychothérapeute peut s’avérer utile.

Age adulte
Certains adultes restent encore empêtrés dans un vécu anxieux et dépressif en rapport avec des problèmes qui ont leur origine dans l’enfance. Le psychothérapeute pourra aider ces personnes à sortir de leur embourbement dans les conflits infantiles non résolus.

Certains autres adultes ont une vie que les autres qualifient de normale (bonne santé, bon mariage, enfants, profession satisfaisante), mais il y a une certaine insatisfaction, un manque d’espoir, un certain ennui. Certains adultes ont construit une personnalité sociale de surface et n’ont pas accès à un moi profond et personnel. Le « true self » si bien écrit par le regretté Winnicott. La psychothérapie et en particulier la psychanalyse pourra être proposée à ces personnes.

L'age mûr et la vieillesse
Après déjà une longue vie personnelle et professionnelle, certains se posent souvent des questions sur le bilan de leur vie ? Leur vie conjugale a-t-elle été heureuse pour soi-même et pour son conjoint. Les enfants sont grands et ont déjà quitté la famille. Les ai-je aidés à devenir des adultes heureux, créatifs et responsables ? Dans ma profession ai-je été à la hauteur ?

C’est une période où coexistent satisfaction de la vie accomplie, mais également des doutes et l’affrontement parfois difficile du vieillissement.

La vieillesse est également une période de deuil et de séparation. Epreuves normales, mais parfois difficiles à assumer. 

Michel Graulus