03.12.2010 / Par info psy.be / Problèmes de couple

Quand et pourquoi faire appel à une conseillère conjugale ?

Elle permet surtout à la personne ou au couple à côté d’elle de réfléchir comment mettre en mouvement ce qui devient difficile à vivre et qui a tendance à se cristalliser.

Le lieu où elle reçoit peut être considéré comme un “laboratoire” qui permet d’expérimenter, d’avancer par essais et erreurs, de toucher à des sujets ou des problématiques difficiles à traiter dans l’intimité du couple ou la famille, avec une garantie de secret professionnel et de respect des personnes.

Il est courant d’entendre que la conseillère conjugale et familiale aide les couples qui ne veulent pas divorcer. C’est faux. La conseillère conjugale n’est pas « la sauveuse de la dernière chance » quand le couple va mal. Elle accompagne autant les couples qui se séparent que ceux qui se reconstruisent, mais aussi les couples ou les personnes qui se sentent relativement bien et qui voudrait aborder certains sujets qui sont problématiques (enfant, parents, beau parent, sexualité, désir d’enfant, stérilité, deuil, maladie…)

Ou encore un nouveau couple face à des difficultés de recomposition familiale (beaux-parents, loyauté des enfants, les “ex”, différences éducationnelles, place de chacun, les fratries)

Ou encore l’envie de se protéger des travers qui ont perturbé le premier couple et qu’on peut retrouver dans le second.

Ou encore un adolescent en souffrance dans ses relations.

Qu’on vienne seul, à deux, ou à plusieurs dans ce lieu, c’est toujours un lieu où le respect de la personne est primordial. Le travail s’oriente surtout sur ce que les personnes vivent comme difficultés relationnelles au présent. Sans exclure le passé, On va surtout chercher ensemble ce qui est bon pour vivre ensemble aujourd’hui et trouver les façons de mettre en place ces solutions. Il est important de changer nos reproches en demandes.

Le travail relationnel est très souvent axé sur la communication : Voici quelques pistes de travail :

Comment se dire?

Exprimer ce que je n’ose pas dire,

Dire ce qui est difficile,

Comment traverser le conflit pour en faire un plus pour chacun de nous? (Le conflit est souvent un moyen de confronter nos désaccords, ceci dit, comment le traversons-nous, afin d’en faire quelque chose de meilleur?),

Comment entendre ce que l’autre me dit? Quelles sont nos représentations respectives (nos façons personnelles de voir le monde) qui nous empêchent de nous entendre de façon bienveillante?

Comment être et rester en harmonie?

Quels bilans faire de nous?

Quels sont les jeux inconscients de nos relations (bénéfices à rester dans une façon de faire, reproductions de figures parentales)

Quels sont nos langages, comment communique t’on ensemble, que communique t’on ensemble?

Quelques domaines à questionner, pour lesquels il y a parfois des désaccords = les enfants, les tâches ménagères, nos relations sexuelles, nos relations amicales, nos professions, l’argent… Mais aussi : Me reconnais tu? Me respectes tu? Me valorises tu? M’aimes tu ? Me désires tu?...

Dans beaucoup de relations, on peut observer certaines idéalisations qui ont tendance à les alourdir. Croire que l’autre est ce qu’on voudrait qu’il soit, représente souvent un frein et faire surgir de nombreuses frustrations, lourdes à porter pour chacun des membres de la relation (Pour moi qui n’aie pas ce que je désire et pour l’autre qui n’est pas ce que je désire !). Accompagner les personnes dans le deuil de ce qui ne peut être et à juger la réalité en réfléchissant sur l'intérêt du vrai plutôt sur l’impossible idéal, semble permettre plus de sérénité et de fluidité. On ne vit pas cette idéalisation que dans le couple. On peut le vivre dans une famille aussi. (Cela est parfois le cas des jeunes homosexuels qui n’osent exprimer leur choix amoureux car ils ne seront plus dans l’idéal des parents).

Les approches des Conseillères conjugales peuvent varier selon leurs écoles, leur expérience et leurs vécus. Chacune ou chacun (il y a aussi des hommes conseillers conjugaux) a une signature personnelle particulière. Car c’est avant tout une personne. C’est pourquoi il est important de choisir sa Conseillère en fonction de ses affinités, de ses approches, du ressenti face à elle. (ou à lui).

Mon approche est teintée de l'expérience de Carl Rogers (approche centrée sur la personne) et de systémique. (Je regarde le couple ou la famille comme un système et explore mes hypothèses en mettant en relation les éléments du système: dans quel jeu joue t’on, quels sont les règles de ce jeu).

Je suis aussi très attentive au langage non verbal qui parle beaucoup de lui même, c’est pourquoi je ne prends pas de note en séance.

Je me concentre aussi sur les émotions qui sont exprimées avec les récits, qui sont pour moi très importantes à laisser venir. Comme un nécessaire besoin de s’exprimer au delà des mots, pour avoir la vision plus claire, alléger ce qui pèse.

Vivre en couple ou en famille harmonieuse nécessite parfois un travail, une nécessaire réflexion. Les conseillères conjugales sont les accompagnatrices de ce travail.

 Sophie Mercier