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Virginie Hocq : une comédienne et une humoriste extraordinaire !

Virginie Hocq : une comédienne et une humoriste extraordinaire !

Elle fait taire la rumeur qui veut que les comédiennes drôles et même comiques ne soient pas les plus jolies et sexy. Virginie Hocq vous parle d’elle, de sa nouvelle notoriété avec simplicité et sincérité. Récemment, la critique parisienne en a fait son chouchou. Lisez plutôt : «C’est tout moi», son dernier one woman show, est à son image : pétillant et tonique. Nouveau visage de l’humour, Virginie Hocq ose beaucoup. La puissance burlesque, la liberté de ton et la capacité de transformation n’appartiennent qu’à elle. (L’Express)
Cette piquante trentenaire prouve à ceux qui en douteraient encore qu’on peut être à la fois belge et intelligente. Et drôle...(Télérama)

Mais qui est donc Virginie Hocq ? 
Virginie est née en Belgique en 1975. Dès son plus jeune âge, elle profite des représentations scolaires pour se produire sur scène au plus grand bonheur d’un public sous le charme de cette petite bonne femme au caractère déjà bien trempé ! Du haut de ses huit ans, elle déclare donc pleine de certitude à ses parents qu’elle sera comédienne quand elle sera grande ! Grande, elle l’est assurément et c’est du haut de son mètre quatre-vingt qu’en 1996, elle passe les portes du Conservatoire Royal de Bruxelles où durant trois années, elle travaille d’arrache-pied car Virginie est une élève sérieuse et assidue. Son papa le lui a souvent répété : «Dans ce métier, il y a beaucoup d’appelés, peu d’élus !». Alors Virginie assure ses arrières en multipliant, en même temps que ses études, les petits jobs d’étudiant : elle vend des bijoux, travaille à l’infirmerie d’une maison de retraite, est serveuse dans une boîte de nuit... A 21 ans et son Premier Prix d’Art Dramatique en poche, elle décide de compléter sa formation en s’inscrivant à la Fédération Belge d’Impro Amateur.

 


Par ailleurs, elle accumule les démarches et les expériences, ce qui lui permet de décrocher un rôle dans «Les héros de mon enfance» de Michel Tremblais. C’est à l’occasion d’une représentation de ce spectacle que Dominique Haumont la repère et lui propose de se produire dans le Centre Culturel dont il est le directeur. Il y pose une condition cependant : il faut que ce soit un «seule en scène !». «Il faut que ça vienne de toi» lui dit-il. Et c’est ainsi qu’est né «Dis Oui», le premier spectacle de Virginie.
Parallèlement, elle intègre la Troupe du «Magic Land Théâtre» à Bruxelles.


Repérée par son directeur, Patrick Chaboud, au cours d’un casting pour la RTBF, Virginie y reste trois ans et participe aux différentes créations collectives.
Elle qui adore jouer en troupe, restera très favorablement marquée par son passage au «Magic Land».
Quelques mois plus tard, Lara Fabian lui fait la surprise de venir assister au spectacle et lui propose, elle aussi, d’assurer ses premières parties.
Si l’idée peut sembler étonnante, l’opération n’en est pas moins un succès et c’est ainsi que Virginie frôle pour la première fois les plus grandes scènes belges, françaises, et suisses.
Forte de ces expériences, Virginie s’attelle à l’écriture d’un troisième spectacle et s’entoure pour cela de Victor Scheffer, avec qui elle avait déjà écrit «Dis Oui».


Présenté pour la première fois en novembre 2005 à Bruxelles, le spectacle entame ensuite une tournée en Belgique, en Suisse et au Québec.
 «Et pourquoi pas Paris?» lui propose alors son producteur, Vincent Taloche.
Pourquoi pas en effet ? Virginie accepte ! Le 6 février 2007, elle se présente pour quatre mois au Théâtre de Dix Heures.
Elle reste cependant lucide et ne s’attend donc pas à se retrouver face à des salles combles... Erreur !
Portée par Patrick Sébastien qui la révèle au grand public, elle bénéficie également d’un coup de pouce de Laurent Ruquier et la salle du «Théâtre de Dix Heures» ne désemplit pas. 

 

La belle aventure est en route, le succès de Virginie est en marche. Pour www.psy.be, elle dépose ses valises, le temps de cet entretien exclusif !

On l’a lu précédemment, toute petite, vous aviez le comique dans l’âme. Etait-ce inscrit dans votre personnalité ?
J’ai toujours été sautillante, pétillante. Je pense que la bonne fée, qui s’est penchée sur mon berceau, m’a sans doute immédiatement mis un gros nez rouge. J’étais la petite rigolote déjà chez les scouts puis à l’école. J’ai toujours adoré cela. Dès l’âge de huit ans, je savais que la comédie m’attirait.
Honnêtement, pourquoi le théâtre et la comédie vous ont-ils immédiatement happé ?
C’est vraiment sur une scène à 8 ans, je participais à un spectacle de fin d’année où j’avais un rôle d’un clown lunaire qui sortait de l’imagination d’une petite fille. J’ai provoqué le rire dans la salle et je me suis dit : « C’est dingue, je fais rire et j’aime ça ». Les mamans venaient me pincer les joues en me disant: « C’était très bien et très drôle ». Et voilà, l’envie de faire ce métier m’a envahie. J’ai pris mon pied. Cela ne m’a pas posé de problème d’étudier des textes au contraire, j’étais contente des répétitions. C’était vraiment un bonheur.

Ca vous plait ce genre d’interview ?
Ooouuuiii.

Quand vous étiez petite, vous étiez déjà un peu coquine, un peu espiègle. Vous vous souvenez de certaines situations ?
Moi, je racontais des blagues de mon père. Il faut savoir qu’un enfant entend tout. Souvent, on pense qu’il ne fait pas gaffe quand il joue avec ses legos. Et pourtant ! A 5 ans, je racontais les blagues de mon papa, sans évidemment, en comprendre le sens. Je les répétais à l’école, ça m’a valu quelques petits ennuis. Il y avait le mot tennis qui devenait penis. Vous pouvez imaginer…


Virginie, vous êtes devenue le nouveau visage féminin de l’humour. C'est donc dans votre quotidien et vos souvenirs que vous avez tout naturellement été puiser votre inspiration. Au fil du spectacle, vous nous baladez à travers une impressionnante galerie de personnages que vous avez glanés tout au long de votre existence. Et sur scène, c'est tout un monde qui prend vie sous nos yeux. J’ai l’impression que vous avez laissé le temps au temps.

Toute cette réussite est-elle le fruit d’années de travail ?
Je trouve que votre question est chouette. D’habitude, tout le monde me dit : « bien voilà, ça marche depuis 3 mois ! ». Mais pas du tout, j’ai fait le Conservatoire, j’ai fait les choses petitement, tout doucement, j’ai fait la Ligue d’Impro. Je pense que le fait de passer à la télévision fait naître dans l’esprit des gens la facilité de débarquer dans un métier. Comme si j’avais commencé il y a 1 mois, je jure que non. (Rires…) Je ne suis pas un imposteur et le travail, il est là depuis longtemps.

Une juste récompense, en quelque sorte ?
Oui, tout à fait, mon père m’a toujours répété qu’il y a toujours beaucoup d’appelés mais peu d’élus. J’ai grandi avec ça. J’ai envie de jouer mais pas à tout prix. Heureusement, j’ai tenu bon. Ce serait chouette d’interviewer ma maman et mon papa. Ils vous diraient : « Elle n’a pas changé ». Je suis plutôt d’une nature optimiste et je me dis que tout ce qui m’arrive, c’est déjà fantastique. Je suis en bonne santé, j’ai des bonheurs simples, donc ça me permet d’être de bonne humeur. C’est con à dire, mais des fois, je bougonne. Je suis de mauvaise humeur, j’ai le cafard, mais ça va.

Qu’est-ce qui vous donne le cafard ?
Le cafard ? Je ne sais pas, ce sont des petits états d’esprit où, par exemple, à Paris, j’ai très envie de rentrer à la maison. J’ai besoin de mes petites affaires, de revoir mes copains et la Belgique. Mais un petit coup de téléphone et hop, ça va mieux !

 


Vous dites souvent : « J'ai envie de partager ces moments avec vous. Je vous préviens, ce sera tout simple et très convivial. » Sont-ce vos traits d’enfance qui rejaillissent dans cette nécessité de simplicité et de convivialité ?
Oh oui ! Mais alors, ça oui !  A tout prix. On ne peut même pas s’imaginer comme c’est indispensable pour moi. A Paris, c’est tellement convivial que les gens repartent en chantant la p'tite gayole.


C’est vrai ?
Oui, c’est vrai. Ils chantent la p’tite gayole. Les parisiens croient qu’on a tous un accent bruxellois et qu’on dit : « Bonjour, une fois » et qu’on va manger des moules et des frites. Je leur ai appris des mots wallons et ils ressortent en chantant la p’tite gayole. J’ai vraiment envie que ça soit simple et détendu.

 

Vous dévoilez toute votre personnalité sur scène. « C’est tout moi » est un spectacle « seule en scène » qui va jusqu’au bout de vos facettes. Est-ce une forme de thérapie ?
Non pas du tout. Je ne fais pas de thérapie sur scène et je n’en fais pas non plus dans la vie. Je me suis inspirée de choses qui m’avaient marquée, que je connais. On en parle d’autant mieux. J’ai travaillé, quand j’étais au Conservatoire, dans une maison de retraite et c’est devenu un sketch avec tous ses moments drôles et horribles. J’ai côtoyé des trisomiques. Il y a un sketch avec des trisomiques. « La liste de courses », ce n’est pas une autobiographie. J’aime le répéter au début de mon spectacle, je ne me fais pas attraper comme ça dans la cuisine. C’est juste un délire de copines. On se disait que, des fois, on n’avait pas envie de faire « crac crac » et que du coup, notre cerveau partait ailleurs.


Justement, à propos de «la liste », il y a quand même un peu de provoc. On peut le dire, c’est un peu osé ?
Je ne suis pas quelqu’un de vulgaire. La vulgarité me met très, très mal à l’aise. C’est la situation qui me plaisait. Cette nana qui écrivait, que ça tremblotait et qui n’arrivait pas à aller jusqu’à son frigo. Je n’ai pas envie de matérialiser ce qui se passe derrière moi. La première fois qu’on l’a jouée, le metteur en scène et le producteur étaient au fond de la salle et on ne savait pas comment ça allait se passer. Au début, les gens se demandent ce que je fais et puis, quand ils ont compris, tout part dans un grand éclat de rire et c’est bon. Je suis certaine que le rire est physique. Ce sont des petits soubresauts adorables et puis, ça évacue plein de trucs négatifs. Le rire est libérateur.
L’humour est une arme douce pour la séduction. « Femme qui rit et homme qui rit », vous connaissez la suite…

Qu’en pensez-vous ?
Si j’ai envie de rencontrer un garçon, il est clair que je ne vais pas lui taper dans le dos et lui raconter d’emblée une bonne blague. Je pense que je suis plutôt genre « je découvre », j’écoute les gens et puis après, ma nature refera surface. C’est comme ça qu’on apprend à se connaître. Je ne vais pas commencer par lui dire : je suis humoriste. Non.


Vous êtes partout, en Belgique, France, Francophonie, en télévision, à la RTBF aussi, avec « File-moi ta recette ». La notoriété, la célébrité, ça vous gonfle ou pas ?
Je n’ai pas envie que ça me change en tout cas. C’est surtout très positif. Il y en a qui passe à la télévision et qui se font lyncher. Je ne dois pas me plaindre.

Une vie de famille avec des bébés, vous y  songez ?
Ah oui, c’est primordial. Pour l’heure, c’est absolument impossible. J’ai du boulot. On a commencé en février l’année dernière, ça va faire juste un an que je suis à Paris. Donc, pas de précipitation pour la vie privée. Je vous rassure, je ne suis pas encore complètement blette (Rires…). 


Tout le mal qu’on puisse vous souhaiter, c’est que ça aille très, très loin. Surtout ne changez pas.
Vous aussi. Je voulais aussi vous dire : « J’adore votre voix ».