06.05.2020 / Par Christine Henseval / Covid-19

L’entreprise familiale et le chaos du coronavirus.

Depuis plus de 10 ans, j’accompagne des familles qui ont créé et/ou dirigent une entreprise. Ces systèmes humains très particuliers sont complexes et aussi très puissants quand bien rodés. Notamment, la proximité des membres des organes décisionnels leur permet une réaction rapide et efficace aux situations de crise, ce qui est particulièrement utile dans une situation telle que celle que nous traversons.

Je ne peux que le constater : majoritairement, les familles en entreprise qui ont effectué préalablement un travail sur leur système famille-entreprise et sur leurs modalités de gestion, de gouvernance et de prise de décision traversent la crise actuelle avec une certaine facilité, une bonne gestion de l’angoisse et, corollaire, une capacité de prise de décisions aiguisée.

Cependant, nous traversons une situation sans précédent, qui balaye nombre de nos repères antérieurs et qui peut faire surgir des éléments de tensions, des impasses ou des conflits complètement nouveaux, inédits.

Je reçois actuellement des informations ou des demandes de personnes, de couples ou de familles en entreprise, ou d’organes décisionnaires (indépendants, administrateur unique, administrateurs multiples, organe de gestion collégial) qui ont des difficultés à assumer correctement leurs responsabilités pour diverses raisons :
- leur capacité d’analyse est brouillée par l’anxiété
- l’angoisse face à l’inconnu est plus grande qu’habituellement
- des tensions relationnelles plus fortes surgissent parfois, qui entravent la qualité de communication et donc de décision.
- la méconnaissance du nouveau Code des Sociétés et des Associations (CSA) et des mesures impératives, applicable depuis le 1^er janvier 2020, qui concernent notamment les organes d’administration de l’entreprise et en corollaire, la responsabilité des administrateurs.
- la méconnaissance des règles qui s’appliquent en cas de crise (CSA ou Arrêté Royal de Pouvoirs Spéciaux n° 4 du 9 avril 2020) ou la difficulté à les mettre en œuvre.
- La difficulté parfois à faire clairement la distinction entre les responsabilités professionnelles (dont certaines ont été nouvellement édictées par le CSA) et les rôles privés.
- A cela peuvent s’ajouter des différends familiaux susceptibles d’envenimer la situation.
- …

Les étapes progressives du déconfinement vont à nouveau nécessiter des capacités fines d’ajustement et de décision, et le temps de la résilience arrive, pour se redresser, qui nécessitera toutes nos forces et attention.

J’invite donc les personnes, couples et familles d’entrepreneurs se reconnaissant dans certains de ces points à envisager la possibilité de faire appel à un accompagnement, si possible par un professionnel qui cumule les compétences de coaching et de psychothérapie émotionnelle, relationnelle et systémique. Y adjoindre des conseils juridiques peut s’avérer précieux.

Pour ma part, outre le coaching classique et la thérapie relationnelle et systémique, étant licenciée en droit, je propose un coaching juridique et stratégique, qui ajoute une lecture légale de la situation. Je travaille en collaboration directe avec un juriste spécialisé notamment en droit des affaires et droit notarial (droit des sociétés, droit commercial, droit social, droit des biens, droit des personnes, et de la famille) et je renvoie vers des spécialistes pour les questions complexes dans des domaines plus spécifiques (comptabilité, fiscalité, contentieux, …).
Certains coachs travaillent directement en collaboration avec des juristes ou cabinets d’avocats pour les aspects légaux.