/ Par Christine Henseval / Mal-être
De l’importance de légitimer la souffrance
Louis, la trentaine, que j’ai déjà suivi précédemment, m’appelle.
Il souhaite reprendre un rendez-vous avec moi.
Nous trouvons aisément un créneau horaire qui nous convient à tous deux. Le jour choisi, il arrive à mon bureau, ponctuel.
Le début de la séance est étonnant : Louis a beaucoup de difficultés à me dire ce qui l’amène.
Petit à petit, il parvient à m’expliquer qu’il estime qu’il n’a pas le droit de venir me consulter, que sa vie va bien, qu’il a tout pour être heureux mais…
Sa souffrance ne lui semble pas légitime et il a honte de venir me demander de l’aide. Pourtant, elle le déborde, le hante et le ronge.
Je suis heureuse qu’il soit passé outre sa honte et ait décidé de m’appeler « quand même ». Je le lui dis, je lui partage également mon admiration pour son courage et sa démarche.
Louis n’a pas de conscience préalable de la richesse des questions existentielles qui l’amènent à moi, ni de la satisfaction que j’ai à envisager ce nouvel accompagnement. Je lui pose des questions, valide son ressenti, le lui explique. Je reformule ce que je crois saisir de ses affres afin d’être certaine de bien comprendre.
Il repart de cette séance soulagé et délesté de sa honte. C’est un premier pas.
J’ai également rencontré cette honte de soi récemment, au sein d’un couple.
Là, c’est Steve qui a profondément honte de lui-même, de son couple, de sa famille, de sa vie. Honte, aussi, de ne pas "y arriver tout seul".
Faire le récit de ce qu’il vit et endure lui coûte des efforts incroyables.
Cette honte aurait pu l’empêcher d’entamer ce travail avec son épouse.
Mais le couple parvient à faire équipe: Marie prend le relai lorsque le désespoir et la honte figent Steve, et le couple peut avancer et progressivement trouver son chemin.
Dans un couple, il n’est pas nécessaire que les deux partenaires soient en souffrance pour que le couple ait besoin d’aide. Dans certains cas, seul un des conjoints souffre et il est important de ne pas négliger de considérer la dimension relationnelle même si celui qui ne souffre pas peut penser qu’il n’est pas concerné.
Depuis les premiers jours de mon travail de terrain avec des personnes en souffrance, j’ai une grande admiration pour chacun des patients et clients qui passent le pas et m’appellent. Il faut parfois beaucoup de courage pour demander de l’aide.
Toute souffrance mérite d’être entendue, considérée, reconnue comme légitime et importante.
C’est particulièrement vrai en ces temps de crise, qui fragilisent nos systèmes de régulation psychique.
Il est possible que vous ne compreniez pas pourquoi vous vous sentez fragile, vulnérable, en souffrance, et ce n’est pas grave.
Ce qui semble ne pas avoir de sens pour vous en aura pour votre psychothérapeute.
Christine Henseval
rue Schmerling 9 - 4000 Liège
Articles publiés : 9
Type :
Psychothérapeute , Coach
Spécialités :
Gestalt-thérapie , Thérapeute du couple , Thérapie familale systémique , thérapie systémique
Problématiques :
Problèmes liés au travail , Problèmes sexuels , Stress , Stress post-traumatique , Traumatismes , Troubles alimentaires , Troubles de l'attachement , Troubles de l'identité sexuelle , Problèmes de couple , Dépression , Angoisse d'abandon , Angoisses , Anxiété , Assertivité , Burn-out , Confiance en soi , Dépendance , Deuil , Emotion , Estime de soi , Harcèlement , Haut potentiel , Hypersensibilité , Jeu pathologique
Publics :
Adulte , Ado , Couple , Famille , Groupe
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