26.09.2007 / Par Dimitri Haikin / Enfants

Mon enfant rentre à l'école maternelle !

Comment se préparer à cette première grande séparation ?
Pour de nombreux enfants qui ont été élevé à la maison et qui n'ont jusqu'ici connus les joies de la vie communautaire en crèche ou ailleurs, il s'agit d'une première grande séparation avec leurs parents. Idem pour ces derniers pour qui ce passage vers l'école n'est pas toujours facile à accepter !
Cependant, pour mieux la vivre, une séparation cela se prépare en douceur et cela se parle. Cela permet aux deux parties concernées : l'enfant et ses parents d'accepter qu'elle soit nécessaire et utile pour grandir et que contrairement à la rupture, on part vers « du bon à prendre sans l'autre », quelque chose de réellement positif qui ne remet en rien le lien qui nous unit en péril.
Une séparation réussie est la résultante d'une acceptation bilatérale qui consiste à faire confiance dans les capacités de l'autre à vivre les choses sans que l'on soit présent.

Comment faciliter la séparation ?
Dans les dix dernières années de sa vie, Françoise Dolto créa à Paris un lieu d'accueil enfants-parents appelé : « La Maison Verte ». Ce lieu accueille des enfants tout-venant, de 0 à 4 ans accompagnés d'un adulte familier. Ce n'est pas un endroit de garde d'enfants puisque l'adulte en présence ne peut s'absenter du lieu. Des professionnels de l'écoute sont là pour accueillir toute question. Ce projet vise la socialisation précoce de l'enfant, en présence d'un parent. Il permet, notamment, à l'enfant sécurisé par la présence de son parent, d'aller, librement, à la rencontre d'autres enfants et d'autres adultes. Des lieux de ce type se sont développés en Belgique ; « La Maison Ouverte » à Woluwé-St-Lambert, « Les p'tits pas » à Stockel ou encore « Le Gazouillis » à Saint-Gilles. Il en existe également dans d'autres provinces.
Fréquenter ces lieux de prévention, permettra de préparer en douceur l'entrée de votre enfant à l'école et de « travailler » mutuellement à cette nécessaire séparation.

A partir de quand lui parler de l'école ?
Pas trop longtemps à l'avance car le rapport au temps de l'enfant ne lui permet de se projeter loin dans le futur. Deux ou trois semaines avant son entrée officielle, parlez-lui de l'école. Montrez-la-lui. Idéalement, essayez de passer un petit peu de temps avec votre enfant et son futur enseignant. Cela permet de « mamaïser » l'école et l'enseignant comme le soulignait Françoise Dolto. Cela signifie que votre enfant se sentira sécurisé par le fait d'avoir vu sa mère et la personne qui va s'occuper de lui, parler ensemble, sereinement, en confiance, dans l'école.
A ce titre, le choix de l'école est primordial. Choisissez une école dont le style et l'environnement cadrent le plus à la personnalité de votre enfant !
Allez acheter ensemble son premier cartable. Confectionnez le avec votre enfant. Mettez-y l'un ou l'autre objet qu'il souhaite avoir près de lui, son doudou notamment. Quelques photos des membres de sa famille et de son poisson rouge l'apaiseront dans les moments difficiles.

L'heure H est arrivée…Comment se quitter ?
Ce qui importe c'est que votre enfant vous sente en confiance et convaincu que cette séparation est bonne pour lui et pour vous. A partir de là, même si c'est toujours vécu différemment d'un enfant à l'autre, cela devrait bien se passer !
Evitez de partir à la sauvette, prenez le temps de lui dire au-revoir, de l'embrasser et de lui dire l'heure à laquelle vous viendrez le rechercher.
N'éternisez pas vos au-revoir non plus ! Autorisez-vous et votre enfant à être triste et en parler ! « Oui, je suis triste de ne plus t'avoir près de moi à la maison mais je suis convaincu que tu seras bien à l'école avec Madame Nicole, que tu vas découvrir plein de nouvelles choses et qu'il est bon que tu sois avec d'autres adultes que moi. »
Parfois, dans des situations de séparations un peu plus difficiles, il vaudra mieux éviter des premières journées trop longues afin que votre enfant s'adapte progressivement à son nouvel environnement.

Bonne rentrée à tous et à toutes !

Dimitri Haikin, Psychologue