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Halloween une fête crée pour faire peur aux enfants ?

/ Par Dimitri Haikin / Enfants

Halloween une fête crée pour faire peur aux enfants ?

Interview de Dimitri Haikin, psychologue clinicien en cette période d'Halloween

Des cris, des pleurs, il y en aura sans doute ce soir pour Halloween. La légende autour de cette fête celtique raconte que pour chasser les esprits des défunts, il fallait les repousser en se déguisant en monstres effrayants. Halloween, fête celtique qui s’est américanisée et que beaucoup d’enfants adorent. Ils vont se déguiser, et ils vont avoir peur, mais ce n’est pas grave, d’après Dimitri Haikin, psychologue et directeur de psy.be. " Non, ce n’est pas grave, parce que les enfants aiment beaucoup jouer à se faire peur. Le verbe " jouer " est évidemment important. Ce qu’on peut constater aussi, c’est qu’ils aiment bien jouer à se faire peur quand ils sont au minimum à deux, avec un bon copain ou en groupe, mais rarement quand ils sont tout seuls. Pourquoi? Justement parce qu’il y a un côté challenge à défier la peur et c’est au fond à ce moment-là où on part sur les chemins du courage et la fierté de dépasser la peur."

C’est aussi une peur joyeuse, parce qu’on sait qu’elle va se terminer, et qu’après tout va redevenir normal. " C’est une peur cadrée, maîtrisée par un scénario qu’on connaît à l’avance. Quand on regarde un film, quand on fait un jeu tel que celui-là ou quand on va plonger dans les rues pour vaincre les monstres, on sait que tout ça va bien se terminer. C’est donc quelque part très différent que quand on est surpris par quelque chose d’inattendu", affirme Dimitri Haïkin. "Ça nous donne une certaine illusion d’un pouvoir sur les choses, sur la vie, et même pouvoir montrer aux autres qu’on arrive finalement à dépasser certaines peurs. " Même pas peur ", disent les enfants. Ça génère donc de la fierté et ça alimente bien sûr l’estime de soi", ajoute-t-il.

La peur, moteur de la croissance de l’enfant

Avoir peur fait aussi grandir l’enfant. "Ça le fait grandir, ça lui fait comprendre aussi les limites du monde dans lequel il vit et ça va lui permettre, par cette fonction préventive et adaptative de la peur, de mieux maîtriser son sujet. C’est une manière d’apprendre à dédramatiser beaucoup de choses. La mort est peut-être un sujet plus complexe qui mériterait une émission entière, parce que c’est tout au long de la vie qu’on va finalement aller vers ce chemin d’acceptation." Pour autant, les enfants n’associent pas la fête d’Halloween à la mort, mais simplement à un grand jeu de rôle ludique, rempli d’images de joie, avec des déguisements inhabituels et très colorés.

Retrouvez également l'article : A l'écoute des peurs de l'enfant de Dimitri Haikin, Psychologue clinicien