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Conseils de psy

Restaurer la connivence sociale pour ne pas sombrer psychologiquement

/ Par Dimitri Haikin / Moi et les autres

Restaurer la connivence sociale pour ne pas sombrer psychologiquement

La maladie et la mort font partie des plus grandes peurs universelles. En mars dernier, le COVID-19 est entré violement comme par effraction dans nos vies et a activé consciemment ou inconsciemment une forte angoisse de mort chez de nombreuses personnes. Cela génère de puissants mécanismes de défense comme le rejet, le déni et du clivage. Tout cela bien sûr a été largement accentué par une communication extrêmement chaotique et de nombreuses injonctions paradoxales : je prendrai un seul exemple : port du masque inutile, port du masque vital…

 

Nos repères sont désarticulés, la proximité interdite : être ensemble, se toucher, s’approcher apparaît désormais comme dangereux. La relation humaine physique est interdite et bannie jusqu’à nouvel ordre. La distanciation sociale nous empêche de nous rassembler. Alors qu’on nous vend une société du « sans contact », penser rationnellement dans ce contexte devient difficile, voire impossible.

 

Aujourd’hui, j’observe d’importants dérèglements émotionnels chez des personnes qui jusque-là étaient plutôt stables. Plus encore que le sentiment d’être en mode survie, je crois que ce sont surtout les sentiments d’impuissance, d’imprévisibilité, la perte de nos repères, de nos habitudes et l’absence de contrôle sur la situation qui accentuent ce dérèglement émotionnel et les comportements qui y sont associés : rupture du lien social, repli sur soi, rejet de l’autre, jugements, dénigrements, jusqu’à la violence où l’on perd le contrôle de soi, on est « hors de soi ». 

 

C’est un travail que nous avons chacun à faire que de reprendre le contrôle de nos émotions et remettre un peu plus de dignité dans les comportements humains. 

 

Comment faire ?
 

  1. D’abord en mettant de la respiration de nos vies – au sens propre, comme au sens figuré – RESPIRONS. Oxygénons nos pensées, décentrons-nous de l’actualité anxiogène et des réseaux sociaux qui sont plus toxiques que jamais. Marchons dans la nature.
     
  2. Il faut sortir de la prison de l’EGO et posez des comportements altruistes et solidaires. Tourner son attention vers le bien-être d’autrui, cela passe par prendre soins des personnes âgées autour de nous qui n’ont pas souvent appris à demander de l’aide quand elles ont besoin. C’est par exemple, mettre un petit mot dans leur boite aux lettres avec son numéro de téléphone ou affichez un cahier des disponibilités dans le hall de son immeuble. Chacun y indique ce qu’il peut offrir aux autres comme petit service. Il est indispensable de remettre la SOLIDARITE et la CONNIVENCE au centre de nos vies pour garder la tête hors de l’eau. Et si L’EMPATHIE était la solution ?
     
  3. Si l’on reste enclavé dans les pensées négatives, dans la frustration et/ou dans un état de déprime, il faut absolument se tourner, sans tarder, vers une aide psychologique professionnelle.

 

Prenez-soin de vous et aussi des autres.

 

Dimitri Haikin

Psychologue-Psychothérapeute

Directeur de www.psy.be