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Difficulté de concentration : comment ça se passe de l'intérieur

/ Par Michaël Devilliers / Comprendre son ado

Difficulté de concentration : comment ça se passe de l'intérieur

Le piège de la concentration, c’est le dialogue interne. Il se met en route quand nous nous parlons dans notre tête. Nous n’utilisons pas nos cordes vocales mais nous entendons notre voix dans notre tête. Ce dialogue interne peut être utilisé par exemple en lisant ou en réfléchissant.

Il y a 5 aspects du dialogue interne qui en font un piège redoutable.

Le premier aspect est le plus important : le dialogue interne est incontrôlable. Nous partons en dialogue interne sans le décider. Il est automatique. L’expérience que beaucoup ont déjà vécu est de lire un livre et, une fois arrivé en bas de la page, de n’avoir aucune idée de ce dont cette page parle. Pourtant nos yeux ont bien parcouru chaque ligne. Nous étions ailleurs à penser à d’autres choses. Il a suffi d’un mot ou d’un son extérieur pour activer une suite de pensée.

Le second aspect, très lié au premier, est que nous perdons souvent la notion du temps. Les plus sensibles au dialogue interne peuvent y rester jusqu’à 15-20 minutes sans s’en rendre compte. Très stressant le jour de l’examen.

Ensuite, contrairement aux idées reçues, celui qui « rêvasse » n’est pas en train de faire une pause au terme de laquelle il sera frais pour se remettre au travail. Le dialogue interne est fatiguant. Il suit le fil de la pensée sans devoir prendre le temps de verbaliser chaque idée. Il va donc très vite. C’est un bruit de fond constant qui nous fatigue. Un peu comme une hotte de cuisine dont on ne prend conscience qu’une fois qu’elle s’arrête.

Le quatrième aspect ne vient pas du dialogue interne en tant que tel mais du jugement qu’on lui porte. Trop souvent hélas il s’accompagne de sentiments négatifs tels que la culpabilité, la frustration ou la peur. Des émotions peu propices à l’apprentissage.

Le dernier aspect est en fait une force. Car, malgré le terrible tableau que je viens de décrire de lui, il a une place extrêmement importante dans l’apprentissage. En fait, il y a une chose qu’il est le seul à savoir faire et sans lequel aucun apprentissage n’est possible : il sait poser des questions. Ce qui est la porte d’entrée de tout apprentissage. Toutes les stratégies de réflexion sont faites de dialogue interne.

Mais parfois poser des questions n’est pas la bonne chose à faire. Dans la mémorisation par cœur par exemple. Imaginons un mot de vocabulaire que nous n’arrivons jamais à orthographier. « C’est un m et deux p ? Ou un m et un p ? Non c’est l’inverse… ». Poser des questions devient douter. Car si le dialogue interne pose des questions, ce n’est par contre pas lui qui répond. Il peut imaginer toutes les possibilités mais c’est le visuel et le ressenti qui pourront répondre.

 

Mais alors comment gérer ce dialogue interne si celui-ci est incontrôlable ?

La première chose à faire est de ne surtout pas chercher à l’arrêter. Car celui qui essaie d’arrêter son dialogue interne ne pourra pas s’empêcher de se dire : « Allez ! Il faut que je me concentre. Je dois arrêter de rêvasser. ». Et ça, c’est un dialogue interne.

En fait, le cerveau ne connait pas la négation. C’est un paradoxe pour lui. Ne pensez pas à une voiture bleue et celle-ci apparait immédiatement. La seule manière de contourner le problème de penser à autre chose.

De la même manière, nous n’allons pas arrêter le dialogue interne mais le remplacer par d’autres opérations mentales. La pédagogie PNL nous apprend qu’il existe trois opérations mentales : le visuel, l’auditif et le kinesthésique (les émotions). C’est en travaillant sur les aspects visuels et kinesthésiques de l’apprentissage que nous allons pouvoir progresser sur le dialogue interne.

Il faut bien comprendre que si le dialogue interne est un piège, il n’est par contre pas résistant. Il prend juste de la place dès qu’il y a une zone de flou (notion incomprise, stress trop important, manque de confiance en soi, etc.).

Un accompagnement grâce aux outils de la pédagogie PNL et/ou de la gestion mentale permet de développer les opérations visuelles nécessaires à la concentration. Développer son intelligence émotionnelle est également une piste intéressante pour accueillir les aspects kinesthésiques de l’apprentissage.

Michaël Devilliers
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