Je souhaite...

Conseils de psy

Les grands-parents et l'enfant

/ Par info psy.be / Bien vivre

Les grands-parents et l'enfant

Pourquoi les grands-parents sont-ils tellement importants pour l'enfant ?
Généralement, la présence des grands-parents offre beaucoup d'amour aux enfants. Un « autre » amour que celui des parents ; celui d'une autre génération qui occupe une autre place dans le système familial de l'enfant. La proximité des parents à l'enfant doit être différente de la proximité des grands-parents à l'enfant. Cela ne signifie pas qu'il ne peut pas y avoir beaucoup d'amour dans les deux cas, mais un amour différent.
A ce propos, Françoise Dolto écrivait qu'un enfant avait besoin de prendre conscience de trois générations afin d'asseoir son identité ; la sienne, celle de ses parents et celle de ses grands-parents.
S'inscrire à travers les générations lui permet de comprendre que ses parents eux-mêmes ont été des enfants et ont eu des parents qui les ont élevés. C'est fondamental car cela permet de donner du sens au rôle « d'éducateur » des parents mais également, lorsque l'enfant rentre dans la phase oedipienne, d'intégrer la loi de l'interdit de l'inceste à travers les générations.
Tout comme l'enfant intègrera son appartenance à deux lignées de filiation ; l'une dont il porte le nom de la famille et l'autre dont sa mère porte le nom de jeune fille.
Par rapport aux noms, F. Dolto insistait beaucoup sur l'importance de différencier chaque grand-parent en utilisant des surnoms différents (mamy, nanny, grany, papy, papou, grapy, etc,…) afin que l'enfant puisse situer chacun. Même quand l'enfant ne connaît pas un grand-parent (par exemple parce qu'il est décédé), il est important de lui en parler, de le personnifier par des photos ou par des mots.
Etre clair par rapport à cela, c'est permettre à l'enfant de situer sa place au sein de sa famille.

L'autorité des parents et l'autorité des grands-parents, comment gérer les différences ?
Dans votre récit, vous évoquez que les grands-parents de Zoé sont trop « coulants » et que vous n'arrivez plus ensuite à faire respecter votre autorité.
Pour un enfant de moins de trois ans, il est néanmoins nécessaire que les limites posées ne soient pas contradictoires en fonction des personnes qui s'occupent régulièrement de lui car cela l'insécuriserait.
Au-delà de trois ans, l'enfant arrive généralement à faire la part des choses. Il sait plus ou moins ce qui est permis chez les uns et pas chez les autres. Ces différences – pour autant qu'elles ne touchent pas des valeurs fondamentales- lui seront utiles afin de comprendre le monde qui l'entoure et pour construire sa personnalité singulière.
Au fond, les règles à l'école sont parfois fort différentes de celles de la maison et l'enfant intègre généralement assez facilement ces différences.
Dans le cas d'un enfant de 18 mois qui va rentrer dans « une période d'opposition » et d'affirmation de sa personnalité, il est important que vous et les grands-parents aient une franche discussion afin de poser néanmoins quelques règles fondamentales, incontournables et que vous les fassiez respecter !
Avoir « un grand cœur », donner beaucoup d'amour cela consiste aussi à donner des repères et des limites à l'enfant et donc à dire non à certains de ses désirs intempestifs !
Dans votre lettre, vous ne précisez pas combien de temps l'enfant passe en moyenne chez ses grands-parents ? Il importe de ne pas mélanger les rôles. Quand un enfant est gardé toute la semaine par ses grands-parents, le risque de confusion des places de chacun s'accroît ! L'enfant devient en quelque sorte, l'enfant de ses grands-parents au lieu de rester l'enfant de ses parents. C'est pour cette raison que je pense qu'il vaut mieux conserver ne fusse qu'alternativement un type de garde professionnelle pour l'enfant. Cela évite à l'enfant d'éventuels conflits de loyauté d'amour entre ses parents et ses grands-parents.

Existe-t-il des moyens de se documenter sur le rôle des grands-parents ?
Il existe de nombreux livres qui traitent de ce sujet ainsi que des groupes de discussions spécifiques pour les grands-parents à l'école des parents et des éducateurs (EPE).
Par ailleurs de nombreuses crèches et écoles se plaignent d'un manque criant de personnel. Face à cette réalité, je crois qu'il serait vraiment intéressant pour l'enfant de pouvoir compter sur l'intégration de personnes du troisième âge dans ces structures. Il faudrait bien sûr qu'elles reçoivent une petite formation et que leurs rôles soient clairement définis.
Je pense vraiment que la présence de personnes d'une autre génération permettrait de sortir de la dualité « enfants – éducateurs » et permettrait grâce à cette différence de génération, de trianguler les relations. Une piste à explorer contre la montée de la violence ? Moi, j'y crois.

info psy.be -  Psychologue, Psychologue clinicien(ne), Psychothérapeute, Coach, Sexologue, Praticien(ne) bien-être

info psy.be

Avenue Oscar de Burbure, 151 - 1950 Kraainem
Articles publiés : 477