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Conseils de psy

le burn out maternel

/ Par Sophie Mercier / Vivre ensemble

le burn out maternel

Il y a des siècles, les femmes grandissaient dans une société patriarcale où la domination masculine était acquise. Les rôles étaient déterminés, chaque personne avait une fonction au sein du couple et de la famille, inscrit et appris : tout le monde avait des repères. Suivre le modèle était sécurisant.

Depuis mai 68, les femmes ont acquis des droits. Elles ont demandé de pouvoir choisir leur vie, leur sexualité, d’avoir les mêmes droits que les hommes et ont voulu partager le territoire de façon égalitaire. Elles sont sorties de leur maison, devenues plus indépendantes. Elles ont gagné énormément de choses à travers cet avènement du choix. Le choix de procréer ou non, le choix de travailler, de divorcer… 

Elles pouvaient déroger aux modèles, se réaliser en tant que personne singulière, sans être l’épouse d’un homme : une fonction perpétuée depuis longtemps.

Et par là, les femmes sont confrontées à de nouvelles situations, inconnues souvent, donc sans repères et insécurisantes:

La première serait la puissance du regard de la société : « toi, femme, tu es faite pour procréer et tu as 40 ans, et tu n’as pas d’enfant : tu aurais choisi ton développement personnel plutôt que de participer au développement de la race  humaine? »  Combien de femmes qui ont choisi cette situation ne souffrent pas du regard et du poids de la culpabilisation de la société, voir même de leurs proches ? 

Une autre difficulté résulte de la demande de perfection que la société et l’entourage envoie ; les femmes sont invitées à être des Superwomen, et puisqu’elles ont le droit de tout avoir (être mère, être femme, être épouse, être belle, avoir une sexualité) il est question de faire tout cela parfaitement. Elles se mettent donc une pression immense sur les épaules en voulant réussir tous ces domaines à la fois. Elles se disent aller bien, car dans cette société de compétition,  elles doivent réussir pour être considérées et reconnues. Elles n’osent dès lors pas se reconnaître en souffrance, et développent la honte et la culpabilité dans les difficultés qu’elles ressentent. Combien de femmes n’ai je pas entendu se dire être des mauvaises mères, car elles ne se sentent plus à la hauteur, elles s’énervent un peu trop vite, n’ont pas envie de lire une histoire aux enfants, ni de faire l’amour, ni de faire le ménage etc… ?

Or, auparavant, quand nous vivions en clan, toutes ces tâches et ces fonctions étaient réparties entre les personnes du clan. Et la maman avait des relais possibles. 

Maintenant que nous vivons en famille nucléaire, il n’y a que deux parents (et même parfois un seul suite à un divorce) pour s’occuper de tout le quotidien familial, ce qui rend la situation très lourde.

La femme a aussi acquis des compétences ménagères dans son éducation, et pourrait dans son couple, ne pas considérer son conjoint comme apte à l’aider. Ce qui, par gain de temps ou d’efficacité, alourdit encore un peu plus la sienne. Elle est donc co-créatrice de son malheur. En voulant aller plus vite, elle zappe la période d’apprentissage (mettre tout le monde au travail à sa place)  et elle prend en charge, et s’alourdit d’avantage.

Le burn out maternel arrive à ce moment là. La surcharge des tâches ménagères, l’intendance excessive qu’elles prennent naturellement, leur désir d’être à la hauteur dans tous les domaines, la non reconnaissance personnelle de leurs difficultés, de leurs fragilités, la honte, la culpabilité, la comparaison avec les autres, les mènent vers l’effondrement d’elles mêmes.

Elles en arrivent à développer un regard sur elles très négatif, d’incapables à y arriver, elles perdent leur repères internes. 

En acte, elles peuvent développer de la dépression, une énorme fatigue, du ras le bol, elles croient ne plus aimer personne, ni même leurs enfants, tout devient insupportable à vivre. Elles expriment juste le besoin d’être en boule dans un coin d’une pièce et d’être seules.

Elles se sont vidées de leur essence même, elles ne voient plus le sens de leur vie et ne se sentent pas heureuses, malgré tout ce qu’elles ont construit. 

Parfois même on observe des « dégâts collatéraux « ; enfants en difficultés, troubles conjugaux qui ajoutent encore et encore du poids à toute la situation. Parfois même on les observe grossir, ou dériver vers des assuétudes, seule alternative bien être pour elles, et même, seules anesthésies possibles de leurs émotions qui essaient d’imposer leurs messages !

Tout est langage, il me semble, et le message est bien véhiculé à travers cela : il est temps de s’occuper de soi ! Help, SOS, si un tel vacarme n’est pas entendu, on prend de sérieux risques pour soi.

Avant de donner tout aux autres, pour être et paraître parfaite, il est temps d’être soi même et de s’aimer !

L’amour des autres passe par l’amour pour soi.

La femme en burn out est vide, brûlée de l’intérieur et ne sait plus donner, elle doit recharger ses batteries.

Elle doit apprendre à se recentrer sur elle avant tout. 

Lorsqu’elle aura fait le plein, lorsqu’elle sera nourrie elle même, lorsqu’elle aura mis son propre masque à oxygène, elle pourra accomplir l’accompagnement des autres. 

Comment l’aider ? Lui permettre de l’espace de remplissage, de resourcement, selon ses envies : formation, thérapie, accompagnement, coaching, massage, voyage… tout ce qu’elle peut faire pour s’apporter du soin ! 

En ce début d’année, à l’heure des bonnes résolutions, prenons soin de nous « m’aime » !


Sophie Mercier

Coach en Mincithérapie®
Thérapeute