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Héminégligence

/ Par info psy.be / Solitude

Héminégligence

L’héminégligence est  « l’incapacité pour le patient de rendre compte, de réagir à et de s’orienter vers des stimulations signifiantes ou nouvelles présentées dans l’hémi-espace controlatéral (opposé) à une lésion cérébrale » (Paillard et Badan, 1997). L’hémi-espace négligé est dans une grande partie des cas, l’hémi-espace gauche (conséquence d’une lésion de l’hémisphère droit du cerveau)

L’héminégligence est un trouble qui est généralement associé à une lésion du lobe pariétal droit. C’est le trouble spatial le plus fréquent chez les patients cérébrolésés car il est présent chez environ 20 à 30% dans cette catégorie de patients (Adam, Allain, Aubin & Coyette, 2009).

Un patient avec une héminégligence gauche (c’est-à-dire qu’il néglige l’espace gauche) se comportera comme si cette hémi-espace n’existait pas. Toutefois, il ne s’agit pas d’un déficit sensoriel de type visuel primaire. Il peut en effet « voir » ou tenir compte de choses se trouvant dans cet espace là lorsqu’on y attire son attention. Un patient avec ce type de déficit préfèrera traiter l’information qui est de l’autre côté. Ce déficit peut être observé dans toutes les modalités sensorielles : auditive, tactile, visuelle, gustative et olfactive (les deux dernières modalités étant moins souvent observées et moins facilement testables).

Quelques exemples peuvent permettre une meilleure compréhension. Ainsi un patient héminégligent ne réagira pas lorsqu’un son provient à sa gauche ; il peut aussi ne pas réagir lorsqu’une personne touche sa main gauche (en cas de lésion droite).

L’héminégligence peut également toucher la mémoire, c’est-à-dire que le patient lors d’un exercice de remémoration d’une place touristique par exemple, ne pourra rappeler que les éléments se trouvant à droite de l’image visuelle qu’il se fait.

Ce trouble de l’attention se présente sous deux formes. La phase aigue juste après la lésion cérébrale et une phase chronique (au-delà de six mois). Dans la majorité des cas, ce trouble diminue voire disparait dans les six mois qui suivent la lésion.

Certains troubles peuvent y être associés comme l’anosognosie (le fait que le patient ne prenne pas conscience de ses déficits), l’hémiplégie (paralysie d’un demi-corps), l’allochirie (le patient pense que le stimulus est du côté droit du champ visuel alors qu’il est situé dans l’hémi-espace gauche), et la négligence motrice (il utilise moins le demi-corps situé dans l’espace négligé).

Comment peut-on le diagnostiquer ? Il existe une batterie de tests spécifiques à l’héminégligence appelée BEN (Batterie d’évaluation de la négligence unilatérale du Geren). Ce bilan est constitué entre autres de tests de recherche de cibles parmi des distracteurs (test des cloches par exemple), des copies de figures, des bissections de lignes, d’écriture,…

Il existe de techniques permettant d’encourager les personnes héminégligentes à orienter leur attention vers l’hémi-espace négligé. Par exemple, mettre un point rouge devant chaque ligne qu’il doit lire et le forcer à retourner au point rouge avant de continuer sa lecture (sans cela il ne retournera pas au début de la ligne suivante mais recommencera sa lecture au milieu de celle-ci).

 

Adam, S., Allain, P., Aubin, G., & Coyette, F (2009). Actualités en rééducation neuropsychologique : études de cas. Marseille : Solal.

Paillard, J., & Badan, M. (1997). A propos de l’héminégligence: bilan et perspectives. Annales de Réadaptation et de Médecine Physique, 40, 503-518.

 

Jill Maes
Neuropsychologue au CTP Molière

www.ctpmoliere.be

 

 

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