
/ Par Sally Das / Mal-être
Je mange mes émotions
"Je mange mes émotions" est une action plus fréquente qu'on ne le pense. Manger par plaisir, par faim, ou de manière émotionnelle est tout à fait différent.
Nous nous questionnons rarement sur le pourquoi nous mangeons au moment où nous pratiquons cette activité: par faim? par besoin? par envie? parce que nous ressentons des émotions qui nous donnent envie de nous jeter sur un paquet de chips, une barre de chocolat ou un paquet de biscuits.
Il est important de distinguer les différentes absorptions de nourriture et de nous interroger sur nos envies profondes.
Certes, manger est un besoin primaire et il est important de le faire au moins trois fois par jour. L'idée ici, serait de se questionner avant de manger et de pratiquer la pleine conscience pendant le repas.
Comment faire? Avant d'ingérer quoi que ce soit: se poser la question: ai-je faim? de quoi ai-je envie? Ma faim est-elle liée à un moment normal de ma journée? Ma faim est-elle liée à une émotion que je viens de ressentir?
Par exemple: vous vous levez le matin, vous prenez le petit-déjeuner: jusque-là, tout est normal: le moment du petit déjeuner est important et mérite de prendre le temps de le faire avant de commencer la journée avec toute l'énergie que cette nourriture va apporter à votre corps. De plus, il s'agit d'une activité habituelle liée au lever et à la préparation de la journée avec son premier repas.
Autre exemple: il est 16heures, vous venez de passer une journée horrible: dispute avec votre collègue, enfants difficiles à la reprise de l'école: vous avez envie de manger, mais vous ne mangez jamais à 16heures. Une envie de chips vous vient subitement. Il ne s'agit pas ici d'une faim mais d'une émotion négative qui vous donne envie de compenser par de la nourriture pour faire disparaître cette émotion. Lorsque nous mangeons par émotion, il est rare d'avoir envie de se jeter sur une pomme ou un yaourt: ce sont toujours les ingrédients "réconfortants" qui nous font envie: du sucré ou du salé mais rarement des choses saines.
Manger ses émotions risque de faire diminuer l'émotion négative pendant quelques instants mais risque également de faire apparaitre la culpabilité ensuite. D'autant plus, si cette activité de compulsion alimentaire vous arrive souvent, si vous faîtes attention à votre poids ou si vous avez mangé beaucoup plus que d'habitude durant cette faim émotionnelle. Cette culpabilité va devoir être gérée ensuite, vous vous sentirez encore plus mal et vous risquez également de tomber dans des dérives de troubles alimentaires par la suite (anorexie, boulimie,...).
Une façon de ne pas tomber dans ce piège est avant de commencer cette compensation alimentaire, de se poser la question suivante: "ai-je faim?". Si la réponse est non: alors choisissez une autre activité pour éliminer l'émotion négative: écrivez votre ressenti quelques instants au calme, allez courir, faîtes quelques exercices sportifs au sol, écoutez votre musique préférée, appellez une personne proche pour lui faire part de votre mésaventure,...Plein de choses sont possiblement réalisables pour vous éviter cette prise de nourriture.
Si vous n'arrivez pas à vous empêcher ce craquage: alors, mangez en pleine conscience: c'est-à-dire: faîtes comme si ce paquet de chips était le dernier du monde: savourez chacune d'elle, fermez les yeux, ressentez tous les goûts et toutes les sensations procurées par ce que vous mangez, presque de manière orgasmique! Cela vous évitera certainement de finir le paquet car votre corps comprend qu'il mange au bout de 20 minutes et à ce rythme d'absorption alimentaire, il y a fort à parier que vous n'aurez pas terminé 20 minutes plus tard. Prenez du plaisir à cette compulsion si vous ne pouvez l'éviter, cela est important et moins culpabilisant.
Je conseille également aux patients: un carnet des compulsions: indiquer le jour, l'heure, ce qui a été mangé et l'émotion associée. Si à chaque fois que vous mangez, c'est lorsque vous êtes en colère, alors, il faut travailler l'émotion colère et remplacer la nourriture par une autre activité, saine pour vous. De plus, le fait de devoir noter ce que vous mangez à chaque fois, risque de vous empêcher de craquer.
Il est aussi important de travailler vos émotions et de pouvoir les accueillir et les gérer: un travail psychologique sur vos émotions peut être une bonne idée et vous permettre d'aller mieux, par conséquent, de ne plus être dans ces comportements compulsifs.
Pour les enfants, des outils tels que les cartes d'émotions peuvent être utilisées comme ils ne peuvent pas toujours verbaliser leur ressenti par la parole, ce petit cahier peut aussi être utilisé avec eux.
A bientôt :-)
Sally Das
Rue Enfer 42 - 7120 Estinnes au Val
Articles publiés : 52
Type :
Psychologue , Psychologue clinicien(ne) , Psychothérapeute , Coach mental , Sexologue
Spécialités :
Communication non violente (CNV) , Guidance parentale , Prévention et traitement du Burn-out , Soutien , Soutien , Testing , Tests d'orientation , Thérapeute du couple , Thérapie brève , Thérapie brève systémique , Thérapie centrée sur la personne , Thérapie cognitivo-comportementale , Thérapie orientée solution
Problématiques :
Addictions , Problèmes d’éducation , Problèmes liés au travail , Problèmes scolaires , Stress , Stress post-traumatique , Tabagisme , Traumatismes , Troubles alimentaires , Troubles de l'attachement , Prise de parole en public , Troubles du sommeil , Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) , Problèmes de couple , Phobie , Dépression , Angoisse d'abandon , Angoisses , Anorexie , Anxiété , Assertivité , baby-blues , Boulimie , Burn-out , Confiance en soi , Deuil , Emotion , Estime de soi , Fatigue chronique , Harcèlement , Haut potentiel , Hypersensibilité , Infertilité
Publics :
Adulte , Ado , Enfant , Couple , Famille
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