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Les angoisses de séparation d'une petite fille de 7 ans

/ Par info psy.be / Enfants

Les angoisses de séparation d'une petite fille de 7 ans

Comment comprendre les angoisses de votre fille ?

A partir de ce que vous relatez, il me paraît presque évident qu'Anissa exprime à travers ses attitudes, de très fortes angoisses liées à la séparation d'avec vous ainsi que des angoisses de mort.
Je pense que votre raisonnement par rapport à votre tentative de suicide passée est partiellement erroné. Si j'admets volontiers que depuis ce moment, Anissa puisse avoir peur qu'il vous arrive quelque chose et pense probablement à vous protéger, je crois que ce qui est davantage moteur de son angoisse, c'est sa peur que vous ne lui disiez pas les choses telles qu'elles sont.
Le fait – légitime, je comprends bien que vous étiez fragilisée – d'avoir tenté de lui épargner la souffrance en lui cachant la réalité des évènements a probablement créer un problème de confiance d'elle à vous. Il y a eu un non-dit important entre vous, révélé par son père qui a dû vraisemblablement la déstabiliser.

L'enfant sait toujours intuitivement la vérité écrivait Françoise Dolto. Ce n'est pas l'évènement en tant que tel qui est traumatisant mais bien l'absence de mots vrais autour de celui-là.
C'est comme cela en tout cas, que j'entends ses peurs d'être loin de vous et je pense sincèrement qu'il s'agit là d'une piste de travail à envisager en psychothérapie ; reparler avec elle de votre tentative de suicide, de ce qui s'est produit là, pour vous, dans votre vie, en lui expliquant pourquoi il vous était impossible à ce moment là de lui dire la vérité.
De plus l'épisode de séparation de ses parents demande probablement à être retravaillé avec le thérapeute.

Peut-on parler pour autant de dépression ?

Il n'est pas possible de répondre à cette question sans avoir vu et écouté au moins quelques fois votre enfant. De plus la dépression chez l'enfant est un diagnostic très difficile à poser tant elle prend bien souvent des allures très différentes de celle des adultes. En effet, il s'agit souvent de comportements d'hyperactivité liés à un manque de désir de faire des choses, une incapacité à jouir du présent et à prendre du plaisir dans le quotidien.
Donc, ne vous fixez pas sur cette question. Ce n'est pas parce que votre fille s'identifie à vous que c'est problématique, au contraire ! Même si elle très angoissée, cela ne signifie nullement qu'elle est dépressive ! Elle m'a l'air d'ailleurs très éveillée à tout ce qui se passe autour d'elle, avec vous et son père, ce qui montre qu'elle est vraiment bien vivante !

Comment gérer ce genre de situations ?

Comme vous le pourrez et comme vous le faites déjà depuis un certain temps en attendant qu'elle commence une psychothérapie ! Je crois qu'il ne sert à rien d'adopter tout d'un coup une fermeté draconienne car son angoisse occupe encore trop de place. Donc pas de torture morale. Le rôle du psychothérapeute sera également d'amener progressivement Anissa à une décision personnelle de changement, à comprendre les fonctions de cette angoisse et à la responsabiliser par rapport à celle-ci. Il s'agira de négocier avec elle un peu plus de choses de séance en séance afin qu'elle retrouve en toute sérénité sa place, c'est à dire qu'elle réintègre sa chambre et qu'elle accepte d'y rester grâce à quelques simples moyens dont elle pourrait disposer afin de gérer seule son angoisse si elle devait apparaître. Quand un enfant y arrive, progresse et qu'il éprouve de la fierté à faire face tout seul, c'est le signe que la partie est pratiquement gagnée.
Personnellement, je suis optimiste par rapport à Anissa car je sens bien à travers votre lettre, toute votre détermination à l'aider.

Où vous rendre pour consulter ?

Je vous conseille de vous adresser à un ou une psychothérapeute spécialisé dans le travail avec les jeunes enfants. Il existe des centres de guidances un peu partout et des psychothérapeutes qui travaillent en privé ; vous en trouverez dans les annuaires de Psy.be

N'hésitez à en rencontrer deux ou trois afin que votre fille puisse sentir avec lequel elle se sentira le plus en confiance et elle aura envie de faire ce travail.

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