/ Par Dimitri Haikin / Mal-être
Les TOCS, qu'est que c'est ?
Les TOC se caractérisent par l'apparition récurrente de pensées intrusives et obsédantes qui se répètent de plus en souvent dans le quotidien, d'où la notion de compulsion.
Ces compulsions sont des séries de gestes reconnus comme irrationnels par le patient mais qui sont néanmoins répétés de façon automatique, ritualisée.
En fait, le patient a besoin de vérifier et de revérifier des tas de choses pour tenter de diminuer son niveau d'angoisse engendrer par ses pensées obsédantes.
Pourtant des traitements existent...
Parmi les principales obsessions, figurent:
La crainte récurrente des infections ou de la saleté, qui entraîne comme rituel de se laver les mains des dizaines de fois par jour, de ne pas pouvoir serrer la main des gens, de nettoyer son bureau ou son habitation en permanence ;
Les doutes chroniques à propos de l'action qu'on vient pourtant d'effectuer : « Ai-je bien fermé la porte à clef avant de quitter la maison ? Ai-je bien éteint la cuisinière ? » qui obligent à vérifier des dizaines de fois des actes simples de la vie quotidienne.
Des pensées de violence ou d'actes sexuels envers des proches, pensées auxquelles on craint de céder et qui font mettre en place des rituels pour ne pas y succomber.
L'obsession de l'ordre et de la précision conduisent à effectuer des opérations de rangement incessantes, par exemple ranger chaque jour pendant des heures ses ustensiles de cuisine rigoureusement à la même place.
Ces rituels incessants et compulsifs génèrent beaucoup de souffrance. Ils plongent le patient dans un terrible sentiment d'impuissance face à ses pensées obsédantes. Il se sent comme « obligé » de s'y livrer, comme si c'était plus fort que lui. Pour mettre fin à la pression engendrée par ses pensées obsédantes, il cède au rituel compulsif. Souvent, il ressent de la honte par rapport à ses agissements pathologiques.
Dans tous les cas, il convient de traiter celui qui en souffre avec le plus grand respect, sans chercher à vouloir lui faire entendre raison à tout prix car il n'en est pas capable.
Ces troubles génèrent ont des tas de peurs ! Peur de passer à l'acte, de perdre le contrôle de soi ou de faire quelque chose contre leur gré sans s'en rendre compte. La personne lutte en permanence contre ses idées et doit s'assurer en permanence de ce qu'elle vient de faire. Par exemple :
- Peur de tuer quelqu'un
- Peur d'être violent avec quelqu'un
- Peur de se suicider
- Peur d'incendier
- Peur de casser
- Peur de voler
Le diagnostic de trouble obsessionnel compulsif est probable si les pensées ou les actions de la personne répondent aux descriptions suivantes :
- Vos pensées ou vos actions se répètent et prennent beaucoup de temps,
- Vos pensées ou vos actions sont désagréables à très pénibles,
- La compulsion à agir ou la pensée obsédante vient de l'intérieur (naît dans la tête),
- Vous tentez parfois de résister à cette obsession, cette compulsion, même si vous n'y réussissez pas,
- Vos pensées ou vos actes compulsifs engendrent le stress et/ou perturbent la vie quotidienne.
La souffrance familiale est souvent très grande aussi.
Et pour guérir des TOCS ? Trois grandes orientations thérapeutiques.
Les thérapies comportementales et cognitives
S'exposer aux situations qui amènent l'anxiété reliée à des obsessions et ne pas répondre à ces obsessions par la compulsion. Par exemple, pour une personne ayant peur de se contaminer en touchant des objets, il s'agira de s'habituer graduellement à toucher des objets sans se laver les mains. L'exposition permet une habituation qui amène une diminution de l'anxiété. Cette thérapie dure de six mois à un an, parfois plus. Lorsque les troubles sont de moyenne intensité, elle peut suffire.
La cure d'orientation psychanalytique
Un travail sur les fonctions du symptôme à travers la structure de personnalité du sujet, permet aussi de remonter à l'origine du désordre et de résoudre les TOCS.
Comprendre les mécanismes sous-jacents aux vérifications compulsives et identifier les schémas de croyances peuvent redonner au patient le pouvoir de guérir.
Le soutien médicamenteux
Dans les formes les plus graves, consulter un psychiatre s'avère indispensable.
La mise en route d'un traitement médicamenteux agissant sur la sérotonine, afin de réduire l'angoisse et de traiter une éventuelle dépression sous-jacente est parfois nécessaire.
Cependant, ce traitement est presque toujours associé à un travail de psychothérapie parallèle.
Dimitri Haikin, Psychologue
Dimitri Haikin
Avenue Oscar de Burbure, 151 - 1950 Kraainem
Articles publiés : 108
Type :
Psychologue , Psychologue clinicien(ne) , Psychologue conventionné (INAMI) , Psychothérapeute
Spécialités :
Cohérence cardiaque , EMDR , Psychologie positive , Relaxation , Thérapie en marchant
Problématiques :
Problèmes d’éducation , Problèmes liés au travail , Stress , Traumatismes , Problèmes de couple , Phobie , Mésusages de l'alcool , Dépression , Angoisse d'abandon , Angoisses , Anxiété , Assertivité , Burn-out , Confiance en soi , Deuil , Pervers narcissiques , Emotion , Estime de soi , Jalousie pathologique , Manipulation mentale
Publics :
Adulte , Ado , Couple , Groupe
Du même auteur
Tous les articles de cet auteur/ Par Dimitri Haikin / Enfants
Halloween une fête crée pour faire peur aux enfants ?
Interview de Dimitri Haikin, psychologue clinicien en cette période d'Halloween...
Lire la suite/ Par Dimitri Haikin / Enfants
A l'écoute des peurs de l'enfant
« Papa, laisse la lumière allumée, j'ai peur dans le noir », « Je voudrais tant mais je...
Lire la suite/ Par Dimitri Haikin / Etre soi
Le petit garçon qui voulait devenir un Homme
Vous cherchez un beau livre de développement personnel ? Je vous conseille vivement le récit...
Lire la suiteArticles sur le même sujet
Tous les articles sur le même sujet"Je ne bois pas, j'aime juste le goût de l'alcool"
/ Par Sally Das / Mal-être
Qui n'a pas jamais entendu ce genre de phrases: "Je ne suis pas alcoolique, j'aime juste le goût de la bière" ou "Je ne suis pas alcoolique, j'aime...
Lire la suiteAccepter ses émotions
/ Par JESSICA NIKIEMA GAREL / Mal-être
Il est essentiel de comprendre que pour notre corps, la seule chose qui compte est de survivre au trauma, quels que soient les moyens à mettre en oeuvre pour viser ce résultat....
Lire la suiteAménorrhée secondaire
/ Par Juan Francisco Asueta Lorente / Mal-être
Tout d'abord, un témoignage."J'ai commencé à travailler avec Juan Asueta car je souffrais d'une aménorrhée hypothalamique fonctionnelle (perte des cycles)...
Lire la suite