/ Par Sally Das / Mal-être
Burn out...Maladie du siècle! Souffrance, mal-être et culpabilité. Comment s'en sortir?
Le burn out...Maladie du siècle! Entre souffrance, mal-être et culpabilité, le patient est en bien mauvais état, tant psychique que physique. Comment s'en sortir?
Nous sommes de plus en plus sollicités pour des prises en charge de patients souffrant de burn-out.
Cette maladie, tout comme la dépression est mal perçue par la société performante, dans laquelle nous devons trouver place, et jugée comme "une faiblesse ou un laisser-aller" de l'individu à un moment donné de sa vie.
Combien de fois, n'entend-t-on pas cette phrase: "Mais reprends-toi! ne te laisse pas aller! " Cette phrase est d'une violence inouie pour celui qui en souffre. Le patient souhaiterait vraiment "se reprendre" et aller de l'avant, mais il n'y arrive pas, ne peut le faire, n'a plus l'énergie mentale ni physique pour y parvenir.
Insinuer que la dépression et/ou le burn-out ne serait qu'un laisser-aller, provoque chez l'individu qui en souffre, un mal-être extrême. La culpabilité présente dans le cadre de cette maladie est écrasante chez l'individu. Il s'en veut déjà suffisamment de ne pouvoir guérir seul, de demander de l'aide médicale et psychologique afin d'espérer un jour aller mieux, il n'a nul besoin d'une seconde couche de culpabilité pour lutter contre sa problématique.
Insidieuse, cette maladie surnoise arrive sans crier garde. Certes, des signes avant coureurs se manifestent mais ils sont très vite minimisés ou attribués à une autre cause que celle-ci. Cette fatigue extrême "Je suis fatigué, mais ça va passer, beaucoup de boulot pour l'instant", ces difficultés de concentration, ces difficultés à gérer plusieurs activités à la fois alors que cela était si simple avant "Je suis juste débordé". Ce système immunitaire qui en fait des siennes "Changement de températures, c'est normal d'être malade plus souvent, non?", ce manque d'envie de sortir, de voir du monde, parce qu'il y a d'autres choses à faire de plus important! Ce sentiment et ce besoin de devoir en faire toujours plus, toujours mieux...
Régulièrement, quand on propose au patient de s'arrêter ne fut-ce que quelques jours, une angoisse apparaît :"Je ne peux pas, on a besoin de moi", "Qu'est ce que le patron va dire?", "J'ai peur pour mon emploi". Le patient même arrêté quelques jours, se sent coupable ne pas être là où il doit être, à savoir, sur son lieu de travail. Il culpabilise de la surcharge de travail que va engendrer son absence sur ses collègues, de la mauvaise image qu'il donnera à son employeur et appréhende déjà son retour en espérant ne pas avoir à en pâtir.
Ce qu'il ignore c'est que malheureusement, son retour ne se réalisera pas la semaine suivante, ni même celle d'après...Le burn out met du temps à disparaître, cela peut prendre des mois pour en guérir et cela est très anxiogène pour le patient. Il se sent diminué, a le sentiment que plus jamais les choses ne seront les mêmes, qu'il ne sera plus jamais aussi compétent, aussi productif, tel un fardeau présent chez lui qui ne disparaîtra jamais.
Le burn-out se soigne bien sûr et heureusement! En effet, le travail psychologique prend du temps. Le temps de comprendre pourquoi ce patient en est arrivé là, pourquoi son travail prend une place si importante chez l'individu (manque à combler, besoin d'estime, de reconnaissance ou tout autre chose) et ensuite, une fois qu'il ira mieux, comment gérer l'après, le retour au travail et surtout comment ne plus revivre cela à l'avenir .
Les candidats idéaux à cette maladie sont les perfectionnistes, les boutes en train, les personnes qui prennent les choses à coeur, même parfois, trop à coeur! Que de qualités qui devraient finalement servir le patient et non le plonger dans cet état de mal-être.
Le patient va changer à l'avenir, il ne sera plus jamais comme avant, il n'attribuera plus la même importance au travail, il essayera de prendre les choses avec plus de distance et de s'accorder des moments pour lui. Sa crainte était fondée, il sera différent, oui. Mais cette différence l'aidera à voir la vie sous un autre angle, d'une manière plus positive, un focus sur ses priorités, sa santé, lui-même, sa famille, ses amis, ses activités, ... Une vie différente mais peut-être plus belle. Son corps, qui a une très bonne mémoire se manifestera régulièrement lorsqu'il tentera de reprendre le rythme effréine d'autrefois, afin de lui rappeler par où il est passé!
Un jour, une patiente m'a dit: "Le burn out a permis une renaissance chez moi". Cette phrase est très belle et montre qu'en effet, tel un phoenix, un patient peut renaître de ses cendres, cette épreuve, oh combien difficile par laquelle il va passer, peut le rendre plus fort pour affronter la suite de sa vie.
Ne désespérez-donc pas si vous en souffrez car on en guérit...Accordez-vous le temps d'aller mieux, sollicitez une aide et dîtes-vous, qu'un jour viendra où cette maladie ne sera plus qu'un mauvais souvenir.
Sally Das
Rue Enfer 42 - 7120 Estinnes au Val
Articles publiés : 52
Type :
Psychologue , Psychologue clinicien(ne) , Psychothérapeute , Coach , Coach en entreprise , Coach mental , Coach parental , Sexologue
Spécialités :
Communication non violente (CNV) , Guidance parentale , Prévention et traitement du Burn-out , Soutien , Soutien , Testing , Tests d'orientation , Thérapeute du couple , Thérapie brève , Thérapie brève systémique , Thérapie centrée sur la personne , Thérapie cognitivo-comportementale , Thérapie orientée solution
Problématiques :
Addictions , Problèmes d’éducation , Problèmes liés au travail , Problèmes scolaires , Stress , Stress post-traumatique , Tabagisme , Traumatismes , Troubles alimentaires , Troubles de l'attachement , Prise de parole en public , Troubles du sommeil , Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) , Problèmes de couple , Phobie , Dépression , Angoisse d'abandon , Angoisses , Anorexie , Anxiété , Assertivité , baby-blues , Boulimie , Burn-out , Confiance en soi , Deuil , Emotion , Estime de soi , Fatigue chronique , Harcèlement , Haut potentiel , Hypersensibilité , Infertilité
Publics :
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