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Communiquer avec l'autre, est-ce facile ?

/ Par info psy.be / Vivre ensemble

Communiquer avec l'autre, est-ce facile ?

Hier matin, sur le quai du métro, j'observe deux personnes s'animer petit à petit... Conversation à peine audible; au fur et à mesure, le non verbal s'agite, les épaules se haussent, l'index pointe, la gestuelle de l'un des protagonistes se fait plus sèche; en bref, les signes du conflit apparaissent sous mes yeux... Puis les voix se font plus fortes, les deux personnes se haranguent et se balancent maintenant des « Mais tu ne m'écoutes jamais! Tu m'énerves! Tu n'en fais qu'à ta tête! Tu m'agaces! » etc...

A première vue, il doit s'agir d'une mère et de sa fille, toutes deux habituées à ce genre de jouxte qui n'ira pas plus loin... Elles se taisent maintenant. Leurs visages expriment la frustration, le mécontentement, la colère... en fait, elles s'ignorent, ou tout du moins, font semblant de s'ignorer et restent prostrées dans une posture empreinte de négativisme...

Que se serait-il passé si elles avaient reçu des outils de communication? Comment auraient-elles communiqué si elles avaient appris à le faire en utilisant leur préfrontal, leur intuition, à développer leur facultés d'écoute, de questionnement, d'analyse de la situation? Si elles avaient su se mettre en observatrice de ce qui se joue, prendre le recul indispensable à une bonne maîtrise des événements? Comment seraient-elles arrivées à un consensus si l'une avait su gérer le stress de l'autre après s'être occupée d'elle-même?

Tout d'abord, cette discussion colérique, empreinte d'un vécu de longue date, n'aurait jamais eu lieu... Mère et fille auraient depuis longtemps trouvé les moyens de s'exprimer, de s'écouter, d'arriver à un consensus, de comprendre la réalité de l'autre... Car, c'est un fait, la communication commence tout d'abord par s'intéresser à l'autre... Qui dit communication dit aller/retour; ce qui implique d'office d'accepter le retour de l'autre, de s'intéresser à lui, de comprendre ses besoins, sa vision du monde.

Il y a plusieurs étapes dans une communication qui réussit; examinons-les ensemble:

1/ Lorsque j'initie le dialogue, j'ai tout intérêt à être détendu, lucide, et à visualiser d'entrée de jeu le but de ma communication, le message que je veux faire passer. En rapport à mon article précédent (physique quantique, neurosciences et développement personnel), je reviens sur la notion de préfrontal, siège de notre intelligence supérieure, de notre intuition et de notre créativité. Le meilleur moyen de rester à la fois participant et parfait observateur de la communication est d'activer ce cerveau préfrontal. Il y a des techniques pour cela; elles permettent d'identifier notre  stresseur et de faire baisser notre niveau de stressabilité – l'importance que nous accordons au stresseur, selon le modèle Transurfing. Voici donc une première constatation: une bonne communication se prépare jusqu'à ce que vos capacités d'improvisation préfrontale soient devenues une nouvelle habitude...

2/ Si je veux bien communiquer, je dois être authentique et à l'écoute des besoins de l'autre. Être authentique, cela signifie être capable d'exprimer mon ressenti, même si celui-ci pourrait apparaître comme une faiblesse. Les grands leaders charismatiques n'ont pas peur de dévoiler leur faiblesses et n'en sont perçus que plus humains aux yeux des autres. Être à l'écoute des besoins de l'autre, c'est aussi le respecter, l'inclure dans le processus de communication et tenir compte de sa réalité pour arriver au consensus final. En d'autres termes, il s'agit d'être assertif, position win/win en analyse transactionnelle, fondement de la communication non violente.

3/ Si je souhaite pouvoir amener l'autre dans un dialogue constructif, je dois être capable de reconnaître son stress, de l'identifier le plus vite possible au travers de son comportement. Est-il en stress de fuite, de lutte ou d'inhibition? Il y a des signes comportementaux très clairs qui permettent de diagnostiquer très rapidement le type de stress chez l'autre et d'adapter immédiatement ma communication pour faire baisser son stress. Car tant qu'il y a stress, il ne peut y avoir d'issue favorable et durable à toute communication. Tout au plus un compromis précaire...

4/ Plus délicat à gérer, et plus rare aussi, l'autre peut être inconsciemment dans un rapport de force. Est-il dominant lorsqu'il me regarde de haut, avec un air narquois et moqueur? Je me tourne maintenant vers les parents: reconnaissez-vous là votre enfant lorsqu'il vous résiste? Cet enfant que vous avez du mal à gérer? Qui n'en fait qu'à sa tête et qui vous énerve d'autant plus que toutes les punitions n'y font rien? J'étais moi-même un enfant dominant. Tous les coups que j'ai reçus de mes parents n'ont fait qu'attiser ma dominance, et, sincèrement, j'étais infernal, à la maison comme à l'école. A 14 ans, j'ai pris ma dominance sur mon père; je me suis affirmé, les poings tendus prêt à frapper et il a compris... Sans un mot, il a souri et ne m'a plus jamais 'soumis', et je suis devenu adolescent responsable, déterminé et raisonnable à la fois. Tout ce processus était alors inconscient, tant chez lui que chez moi...

Alors, chers parents, rassurez-vous, il existe de puissants outils pour gérer un enfant dominant; on ne vous les a jamais appris, tout simplement... Ces outils fonctionnent aussi bien avec l'adulte dans son positionnement extrême, voire dans sa mauvaise foi... Les connaître permet de gérer dans la paix les personnalités difficiles au lieu de s'y confronter avec toute la souffrance que cela peut trop souvent engendrer.

5/ Une fois que mon interlocuteur est sorti du stress ou de sa dominance, je peux alors l’amener au raisonnement, mais pas n'importe quel raisonnement... Par mes questions ouvertes, je vais activer chez lui son préfrontal. Au lieu d'affirmer mon point de vue, je lui pose des questions, il se sent écouté, et nous pouvons explorer la palette de nos diverses opinions pour nous enrichir mutuellement d'une compréhension réciproque. Quand une solution ne me convient pas, je l'écarte délicatement et lui propose de me donner d'autres solutions et ainsi, nous nous dirigeons ensemble vers le consensus...

6/ Il peut arriver que nous ayons du mal à trouver ce consensus... que nous soyons dans une impasse...Dans ce cas, je l'invite à prendre de la hauteur, à nous mettre conjointement en observateurs de nous deux par rapport au système, à tous ces éléments extérieurs qui nous donnent responsabilités et contraintes, et dont nous devons absolument tenir compte pour trouver une solution qui soit 'écologique', en adéquation avec notre environnement. Cette position d'Observateur telle qu'évoquée dans l'article précédent sollicite instantanément notre cerveau préfrontal.

7/ Tout au long de notre échange, je veille à ce que mon interlocuteur puisse 'intégrer' ce que je lui ai dit. Pour cela, je fais des liens avec son vécu, que ce soit son milieu familial, social ou professionnel. J'utilise aussi la métaphore - outil favori du coach, et n'hésite pas non plus à lui donner sommairement deux ou trois notions théoriques pour éclairer sa lanterne.

8/ Dernière étape de ce processus, la motivation. J'ai eu tout loisir durant notre échange de mieux connaître mon vis à vis, et de fait, je peux le motiver à s'engager dans notre prise de décision en faisant à nouveau des liens avec ce qu'il aime, les informations dont il a besoin, les éléments présents autour de lui qui vont l'amener à passer à l'action, à respecter son engagement, que ce soit envers lui-même ou envers les autres...

La question qui revient souvent lorsque j'enseigne ces outils est la suivante: « N'êtes-vous pas en train de manipuler votre interlocuteur? » Regardons ensemble le sens étymologique de 'manipulation': conduire par la main. Voyons-nous une connotation négative dans ces mots? Non... J'ai envie de vous partager ce que me disait mon professeur de coaching: « Toute relation humaine est une forme de manipulation... » La question qui se pose est ailleurs: quelle est l'intention de celui qui manipule? Dans une communication entre deux individus, il y a forcément deux manipulateurs.

Par contre, quelle est notre intention quand nous maîtrisons des outils qui, jusqu'à présent, étaient l'apanage des grands communicateurs? Pour qu'une relation soit durable, pour que l'investissement que nous aurons consacré à nous intéresser à l'autre puisse nous enrichir, notre intention doit être d'initier une relation gagnant/gagnant... Avec une telle intention, nous permettons à l'autre de se réaliser puisque nous aurons pris en compte ses besoins dans la décision finale conjointe.

Il m'est aussi arrivé de couper court à une relation où l'autre avait manifestement une intention négative à mon égard, ne pensant qu'à son propre intérêt au détriment du mien. Je m'en suis toujours senti mieux, libéré, à l'abri des tracas que l'autre n'hésitait pas à me balancer à la figure, et j'en ai aussi tiré l'avantage d'être de fait beaucoup plus actif à m'occuper de mes propres objectifs...

Certains d'entre nous ont du mal à mettre ainsi fin à une relation, et pourtant... En lieu et place des croyances héritées de notre culture judéo-chrétienne qui brandissent la pancarte de l'égoïsme à tout va, je vous invite à réfléchir à la différence sensible qu'il y a entre 'penser à soi', et 'ne penser qu'à soi'...

Prendre conscience de tout ceci s'apprend. C'est par ces prises de conscience que nous pouvons mettre en place de nouveaux mécanismes créateurs de notre réalité. Nous pouvons changer nos relations avec nos enfants, notre conjoint, nos collègues, nos amis, notre voisin, et tous ceux avec lesquels nous allons nous enrichir par le biais de la communication. Si vous souhaitez en savoir plus, n'hésitez pas à me contacter sur mon adresse olivier.coach@gmail.com . Je me ferais un plaisir de... communiquer avec vous!

Olivier Masselot

 

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