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Conseils de psy

Compte-rendu du Congrès organisé par la Commission belge des psychologues le 4 mars 2016 à Bruxelles

/ Par Dimitri Haikin / Psychothérapies

Compte-rendu du Congrès organisé par la Commission belge des psychologues le 4 mars 2016 à Bruxelles

Tout d’abord, je tiens à souligner la parfaite organisation de ce premier congrès  qui a permis d’accueillir plus de 1000 psychologues vendredi 4 mars au Square à Bruxelles.

La Commission belge des psychologues a vraiment mis les petits plats dans les grands pour faire de cette journée, un événement fédérateur et national. Bravo, c’tait une réussite totale.

Je vais tenter de vous en résumer les grandes lignes ;

1. La Commission belge des psychologues rassemble aujourd’hui 10.500 psychologues francophones et néerlandophones et a la réelle ambition de développer ses missions d’encadrement de la profession et d’assurer une meilleure protection à nos patients, notamment en matière de respect du secret professionnel.

2. La ministre de la Santé publique, Maggie De Block, et le ministre des Classes moyennes, Willy Borsus, sont venus plaider pour un Ordre ou Institut des psychologues dont le rôle consisterait à contrôler la qualité des services psychologiques dispensés dans notre pays. Nous sommes très clairement en voie de création d’un Ordre ou Institut des psychologues. Quelle qu’en soit l’appellation définitive, sa mission sera essentiellement disciplinaire. C’est en tout cas l’accent qui a été à plusieurs reprises souligné par les différents orateurs. Elle aura le pouvoir d’analyser les plaintes à l’encontre des psychologues, de délivrer un avertissement, une suspension temporaire ou le retrait du titre de psychologue. Ce nouvel organe devrait ressembler comme deux gouttes d’eau à l’Ordre des Médecins.

 

 

3. La profession de « psychologue clinicien » sera donc dorénavant sous la tutelle du Ministère de la Santé.et le psychologue clinicien reconnu comme prestataire de soin à part entière. Ceci ouvre donc réellement la porte à un remboursement des consultations de psychologie par l’INAMI même si les débats seront certainement très longs et difficiles. En effet, comment quantifier un nombre de séances remboursables pour un trouble de la santé mentale ? Un burn-out = un traitement en 12 séances ?

4. La psychothérapie sera dorénavant  considérée comme une spécialisation pour des professions de base universitaire dans les soins de santé et sera intégrée dans l’A5 78 (ce qui ouvre la voie aux remboursements INAMI). Pour avoir le droit légal de porter le titre de « Psychothérapeute », il faudra dès le 01 septembre 2016, être titulaire d’un diplôme de  psychiatrie, de psychologie clinique ou d’orthopédagogie clinique.

 

 

Des mesures transitoires - malheureusement non définies par la Ministre Maggie De Block lors de son allocution - permettront aux psychologues qui ne sont pas cliniciens ou aux psychothérapeutes non titulaires des titres précités de poursuivre leur activité sous certaines conditions. On a évoqué par exemple la supervision. Le sujet est évidement extrêmement sensible et la Ministre s’est refusé à tout commentaire supplémentaire. La marge de manoeuvre semble très très mince voir quasi nulle…

Francis Martens, Président de l’APPSY (la Fédération des psychologues praticiens d’orientation psychanalytique s’est plaint de cette absence totale de discussion possible avec Maggie De Block.

Sa crainte est que derrière ce bel habillage du titre de psychologue, nous ne devenions « les petites mains » des médecins. Il faudra vraiment être très attentif et lutter pour que la psychologie clinique conserve sa spécificité et son autonomie !

5. En conclusion, « la loi Muylle » du 04 avril 2014 est donc largement amendée et nous n’avons que très peu d’informations quant à la formation et au devenir du métier de psychothérapeute… 

Je suis bien évidemment à votre disposition pour toute question : d.haikin@psy.be

Dimitri Haikin

Psychologue clinicien, Psychothérapeute

Directeur de www.psy.be