/ Par info psy.be / Enfants
La fessée n'est pas une nécessité.
« Une bonne fessée, cela ne peut pas faire de tort ! » entend-on souvent dans les discussions animées entre parents.
Voilà bien un sujet controversé qui fera encore longtemps débat. Et pourtant…
Depuis quelques années, la communauté internationale a décrété le 30 avril : « Journée internationale contre la fessée et les violences éducatives ». Psy.be a décidé de soutenir cette action en Belgique.
Notre but n’est certainement pas de culpabiliser les parents qui ont eu la main légère mais nous souhaitons les sensibiliser ainsi que les politiciens, à cette « douloureuse » question afin, qui sait, que la Belgique rallie les 16 pays européens qui ont déjà légiféré sur cette question.
Un non sens pédagogique.
D’un point de vue strictement pédagogique, comment comprendre qu’un enfant puisse intégrer le fait qu’on lui fasse ce qu’on lui interdit ?
« Tu ne peux pas taper… mais moi si… et même que c’est pour ton bien ! »
Frapper est un interdit majeur dans nos sociétés et doit le rester. Si nous frappons un enfant, il adoptera très certainement ce type de comportement plus tard, quand il se sentira lui aussi, coincé.
Quand donne-t-on des fessées aux enfants ?
Le plus souvent quand nous nous sentons impuissants. Nous perdons alors le contrôle de nous-même et en venons aux mains ou aux cris. Nous rentrons alors clairement dans le registre de la violence.
Françoise Dolto exprimait qu’elle ne jugeait pas un parent qui donne une fessée à son enfant, mais par contre qu’elle était beaucoup plus sévère si ce même parent ne revenait pas ensuite pour s’excuser de son passage à l’acte. L’absence de parole cristallise la violence. Dans ces cas là, l’enfant a le droit et le besoin d’entendre que nous nous sommes trompés.
Des lois pour protéger les enfants de toute forme de violence.
En 1979, la Suède Différents interdisait par une loi tous types de châtiment corporel. En septembre 2000, l'Allemagne votait une loi interdisant la fessée, la tape ou la gifle. Avant elle, les pays scandinaves (Danemark, Norvège, Finlande) avaient légiféré, tout comme l'Autriche en 1989, puis l'Italie en 1996.
Oui, une éducation sans gifle ni fessée, c’est tout à fait possible.
La fermeté dans l’éducation passe par des limites claires, exprimées avec une autorité juste.
La parole et la sanction suffisent pour conduire un enfant vers l’autonomie.
Gifler ou donner la fessée à un enfant, c’est lui faire subir des humiliations inutiles qui risquent de le marquer à vie du sceau indélébile de la honte.
La non-violence doit rester le fondement incontournable de l’éducation.
En conclusion, je cite Olivier Maurel, l’auteur de l’excellent livre : « La fessée : questions sur la violence éducative »
« On a déjà interdit aux maîtres de frapper les domestiques, aux officiers de frapper les soldats et les marins, aux policiers et aux gardiens de prison de frapper les prisonniers, aux maris de frapper leur femme, et maintenant on veut interdire aux parents de frapper les enfants ! Mais jusqu'où va-t-on aller ? Sur qui va-t-on pouvoir se défouler ?
info psy.be
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