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Les coups et les pierres briseront mes os, mais tes paroles me tueront !
J’ai parfois l’impression que chaque injonction, chaque demande faite à un congénère doit aujourd’hui s’accompagner d’un qualificatif dénigrant, d’un surnom humiliant. Et je me rends également compte que mon travail d’aide à ces jeunes doit de plus en plus souvent inclure une dimension de gestion traumatique.
L’an dernier, Martin Teicher, psychiatre et psychologue à l’école de médecine de Harvard a publié un article sur les effets des insultes entre enfants sur la santé mentale des jeunes. Malheureusement, les résultats confirment nos craintes: plus les insultes sont fortes et intenses, plus on trouve de symptômes psychiatriques chez les victimes. Teicher et ses collègues on identifié des situations de dépression, d’angoisse, de colère, d’hostilité et de dissociation.
Daniel Jay Sonkin (thérapeute de couple en Californie), écrit ceci dans un article paru sur le site américain mentalhelp.net: «Un des modèles que l’on rencontre le plus avec les personnes verbalement agressives (et une des raisons de leur difficulté à changer ce comportement) est leur tendance à blâmer leurs victimes pour leurs comportements. Elles pensent, «Si tu n’avais pas fait «X», je n’aurais pas dit «Y.» Le problème avec ce type de logique est évident; comme il est toujours possible d’expliquer pourquoi un comportement malheureux est une réponse appropriée, le comportement malheureux n’a pas de fin. Si ce n’est pas quelque chose qui a causé l’agression verbale, c’est quelque chose d’autre. L’utilisation d’un langage agressif par la plupart des gens est une habitude engrammée et une réponse réflexe apprise dans l’enfance soit en observant des parents qui s’insultent mutuellement, soit en faisant soi-même directement l’expérience de subir des insultes. Entrainés par ces expériences initiales, le cerveau se cable pour répondre de manière réflexe par des insultes. Mais avec une conscience suffisante et beaucoup de pratique (de répétition) il est possible de re-cabler le cerveau pour qu’il réagisse différemment.»
Il est essentiel de s’y prendre rapidement pour déjouer cette inscription des mauvaises habitudes dans le cerveau. Si le mode de communication basé sur l’échange d’insulte est déjà devenu la norme, c’est par une prise de conscience de ce modèle que commencera le travail thérapeutique: qu’est-ce qui se passe lorsque je réponds à l’insulte par l’insulte ? Est-ce que cela apporte une solution durable à mon problème ?
Une fois mis en évidence le fait que s’engager dans une joute d’insulte ne fait qu’augmenter les émotions négatives, on peut passer à l’apprentissage d’approches différentes. Ensemble avec le jeune, nous déterminerons une nouvelle approche efficace des situations dérangeantes. Sans trop pouvoir espérer changer les autres, bien entendu...
Enfin, si une trace traumatique des insultes reçues reste, un travail de désensibilisation (par hypnose, EMDR, HTSMA ou MATH) pourra être envisagé.
Dominique Foucart
info psy.be
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Psychologue , Psychologue clinicien(ne) , Psychothérapeute , Coach , Sexologue , Praticien(ne) bien-être
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