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Les maltraitances psychologiques à l'égard des enfants

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Les maltraitances psychologiques à l'égard des enfants

Les indicateurs d'abus émotionnels
Les indicateurs symptomatiques d'abus émotionnels sont beaucoup plus difficiles à identifier que ceux observés dans les situations de maltraitance physiques, les abus sexuels ou les négligences. Ces maltraitances engendrent des troubles caractéristiques plus visibles alors que les abus émotionnels laissent des traces parfois indélébiles qui se manifestent de manière très divergeante et fluctuante. S'il existe des points communs avec les autres formes de maltraitance, qui incluent toutes une part d'abus émotionnel, les symptômes associés à des abus émotionnels répétés sur le fonctionnement psychologique de l'enfant ne s'inscrivent pas suivant les mêmes schémas psychodynamiques et comportementaux. La maltraitance psychologique affecte l'enfant de manière plus subtile et atteint tout en profondeur et en nuance son organisation psychique. Néanmoins, un observateur avisé peut détecter quelques indicateurs significatifs chez un enfant psychiquement perturbé présentant une faible estime de lui ou un manque de confiance en lui, par exemples. Son image personnelle est souvent délabrée, ses défenses psychologiques en mauvais état et son comportement particulier.

C'est en observant les attitudes et les conduites de l'enfant qu'un intervenant peut relever quelques indicateurs plus ou moins pertinents. Tel enfant confronté à de la maltraitance psychologique adoptera des réponses passives, un autre aura plutôt tendance à montrer de l'agressivité (Roméo, 2000). Ces effets peuvent s'aggraver à l'adolescence et rester actifs jusque l'âge adulte.

Les principaux symptômes liés aux abus émotionnels chez l'enfant développant des réactions passives :
 

  • difficulté de construire et d'établir des relations sociales;
  • inapte à nouer des liens avec les autres enfants;
  • manque de confiance en soi et absence d'émotions;
  • timidité maladive;
  • victimisé et exploité par les autres enfants;
  • fatigué et apathique;
  • amorphe et désespéré;
  • sentiments d'infériorité;
  • pessimiste et préoccupé;
  • difficultés de concentration pendant les activités scolaires et baisse du rendement intellectuel;
  • auto-dévalorisation et dénigrement de soi;
  • incapacité à éprouver du plaisir ou à s'engager dans des activités ludiques;
  • auto-mutilations, cheveux arrachés, tricotilomanie, ronge ses ongles, mordille ses doigts, enclin aux accidents;
  • manque d'amour propre et perte de l'estime de soi, au point de se faire des remarques telles que : « je suis stupide », « je suis mauvais », « je suis laid et gros! », etc.


Les indicateurs comportementaux d'abus émotionnels chez l'enfant répondant par de l'agressivité :
 

  • brutalise et agresse les autres;
  • intimidation et terrorisme;
  • provocations et défiance;
  • ridiculise les autres enfants;
  • cruel envers les autres enfants et les animaux;
  • détruire le bien d'autrui et mettre le feu;
  • reproduit des actes délictueux, rackette et traîne le soir;
  • rentre chez lui à contre coeur;
  • susceptible, soucieux, sur le qui-vive, méfiant et hyperactif, etc.


La dynamique des symptômes à l'adolescence :

L'enfant victime de mauvais traitements psychologiques et qui n'a bénéficié d'aucune intervention protectionnelle et d'aucun soutien thérapeutique affronte la période de l'adolescence avec un manque extrême d'estime de soi et une image dégradée de sa personne. Dès lors que les parents continuent leurs agissements pendant cette période, l'enfant reste bloqué dans son épanouissement personnel et connaît de nombreux problèmes que sa famille ne tarde pas à reporter sur la crise d'adolescence. S'il a été bafoué émotionnellement depuis l'enfance, cette situation consolide davantage ses conduites autopunitives et destructrices à l'adolescence. Toutes ses décisions sont alors conditionnées par l'influence chronique de la maltraitance psychologique. L'adolescent s'engage dans des relations abusives avec les autres et s'intéresse de plus en plus aux activités illicites telles que la consommation de drogue, l'alcool, la prostitution, les fugues, et les actes délictueux ou criminels. Cette maintenance ou résurgence de problèmes à l'adolescence sont ainsi directement symptomatiques d'abus émotionnels intra-familiaux subis au cours de l'enfance (parfois même pendant la prime enfance).

Les répercussions à l'âge adulte :

Les abus émotionnels laissent également des traces à l'âge adulte. De nombreuses victimes ayant subi des maltraitances psychologiques durant l'enfance sont souvent victimisées sur le plan émotionnel pendant leur vie d'adulte. Elles continuent à entretenir des relations abusives et font l'objet d'exploitation et d'abus par les autres. Leur mépris pour elles-mêmes les confirme dans ce rôle de victime « au service » des autres. Parmi ces victimes d'abus émotionnel durant l'enfance, certaines se transforment en adultes irascibles, hostiles et agressifs. Rongés par la rage et la haine, ces adultes perturbés transmettent à leurs propres enfants cette violence psychologique qu'ils ont subis de leurs parents. La maltraitance psychologique se transmet ainsi d'une génération à l'autre.

Un système familial abusif et aliénant
Un environnement familial abusif et aliénant altère chez l'enfant ses processus de développement tant au niveau de son image que de son amour propre. Dans ce contexte pathologique, l'enfant se sent mal aimé et non désiré, voire encombrant et désapprouvé jusque dans sa chair. Son identité, sa personnalité, son affectivité, sa pensée et sa filiation sont généralement compromises par des attitudes parentales particulièrement hostiles. L'enfant est dévalorisé en tant que membre de la famille. Le(s) parent(s) abusif(s) peu(en)t également encourager les autres à rejeter et à ridiculiser l'enfant désigné comme porteur de tous les maux. Ses repères sont alors brouillés et son degré d'appartenance au groupe familial réduit à néant. Il doit continuellement mendier de la reconnaissance et négocier sa place au sein du groupe familial. L'ambiance émotionnelle est froide. Les parents ne démontrent aucune affection à l'égard de l'enfant et ne lui accordent ni attention, ni soutien. Privé de toute nourriture affective, l'enfant dépérit et son développement reste bloqué. L'abus émotionnel n'est pas un événement isolé mais correspond à une série d'attitudes systématiques qui le diminuent. Ce sont les conduites abusives répétées et continues qui réduisent l'enfant et lui font penser qu'il ne vaut rien, au point de croire qu'il ne mérite pas d'être respecté, ni même d'être pris en considération, et encore moins de recevoir de l'amitié, de l'amour et de l'affection (Romeo, 2000).

Les principales transactions parentales psychologiquement abusives correspondent à :

  • des attentes irréelles et démesurées concernant le comportement de l'enfant (dans les domaines scolaires, sportifs, culturels, intellectuels, scientifiques, artistiques, etc);
  • des qualifications erronées et/ou déplacées (stupide, affreux, mauvais, fou, bête, pourri, etc.);
  • des humiliations répétées en présence des autres (enseignants, pairs, amis, voisins, proches, etc.);
  • des perceptions déformées et/ou délirantes (inversion des rôles, relations perverses, persécution, méfiance, suspicion, etc.)

Indépendamment de leur environnement familial, tous les enfants investissent et aiment leurs parents, et se plaignent rarement de mauvais traitements émotionnels de leur part. Les enfants abusés manquent souvent de recul et ne sont pas confrontés à une autre réalité existentielle que celle de leur famille. Ils ne possèdent pas les habiletés nécessaires pour reconnaître les attaques que leurs parents infligent à leur amour propre. Ils peuvent aussi penser que c'est la vie normale. Parce qu'ils se perçoivent comme mauvais, ces enfants pensent que leurs parents ont raison et acceptent leurs attitudes. Conditionnés par ces mécanismes d'aliénation systémiques, les enfants émotionnellement maltraités perdent l'estime d'eux et se construisent une image négative qu'ils vont cultiver tout au long de leur existence.

Des comportements cruels et des transactions sadiques
En continuum avec d'autres formes de sévices tels que les brimades, les punitions corporelles ou les négligences affectives, la cruauté mentale est probablement la plus extrême et apparaît comme une aberration dans les relations enfants-adultes. Ces attitudes délibérées consistent à ne pas reconnaître l'existence de l'enfant pour lui-même, à le dénigrer de manière systématique, à lui reprocher de vivre et d'être un fardeau. Ne jamais soutenir les efforts de l'enfant, ne jamais l'encourager lorsqu'il éprouve des difficultés, l'insulter, le terroriser, le menacer, l'exclure, l'isoler, l'enfermer, l'immobiliser pendant de long moments, le punir de manière absurde, lui faire subir un climat d'insécurité continu, le priver de contacts sociaux, le rendre responsable des problèmes familiaux, le ridiculiser au regard des autres membres de la famille, sont autant d'actes cruels qui réduisent l'enfant à l'état de bouc émissaire. L'enfant est ainsi sacrifié au risque de sa propre santé. Cette dialectique relationnelle pathologique implique que ceux qui font de l'enfant l'objet de leur sadisme et de leur hostilité en retirent une certaine jouissance. Face à une telle agression émotionnelle de sa personne, sa survie psychique va dépendre autant de ses capacités de reliance que de son niveau de résilience. A ce degré d'agression émotionnelle, l'enfant doit compter sur les réactions du corps social pour s'en sortir.

L'influence du discours abusif sur la fonction infantile
Les discours abusifs qui accompagnent les maltraitances psychologiques constitutent un contexte existentiel particulier qui va entretenir l'isolement social de la famille et conditionner l'enfant. Comparable à une institution totalitaire, la famille abusive fonctionne suivant des principes rigides où l'individuation de l'enfant est impossible et inacceptable. Tout ce qui concerne l'enfant est contrôlé jusque dans ses jeux. Considérées comme dangereuses, la liberté d'expression et la créativité sont volontairement discréditées. Confronté à cette expérience particulièrement dénaturante et traumatisante, l'enfant est obligé de développer des mécanismes d'adaptation à la situation. Recevant sans cesse et exclusivement les mêmes messages, l'enfant reste enfermé dans l'univers que lui imposent ses parents. Le contenu traumatique de ces expériences finit par déteindre sur sa personnalité sous forme de sentiments d'infériorité, de faible estime de soi, d'angoisse, d'insécurité relationnelle, de frustration et d'inadéquation. La tristesse et l'anxiété dépressive conduisent certains enfants à se réfugier dans leur propre monde fantasmatique où ils s'imaginent être un super héros solitaire qui n'a besoin de personne. L'enfant qui se sent incompris et mal aimé, non seulement nourrit une mauvaise image de lui mais se construit une vision de l'existence menaçante. Les personnes les plus importantes à ses yeux sont perçues comme rejetantes et peu impliquées affectivement dans sa vie.

Dans ces contextes familiaux, de nombreux cas de dépression infantile s'originent à partir de troubles de l'attachement, des discours abusifs et des mécanismes de survie. L'enfant dépense plus d'énergie à colmater sa souffrance et à s'accommoder, qu'à profiter pleinement de son entourage. Très dépendant de ses parents et « accroché » à l'affection des autres, il ressent une énorme souffrance qui fragilise ses possibilités relationnelles et l'isole encore plus. Il peut se retrouver dans des situations de risque en implorant l'attention affective d'un adulte un peu fragile et peu scrupuleux. Dans son contexte social habituel (crèche, école), il devient très exigeant, possessif et avide de contacts, parfois de nourriture. En testant maladroitement les réactions des autres, il recherche les contacts physiques, l'approbation, l'affection et les confrontations, au point de se montrer insupportable et de susciter à nouveau le rejet. Cette dépendance entraîne l'enfant dans un cercle vicieux qui l'amène à battre en retraite et à s'isoler. La souffrance liée à la déception et à ses difficultés relationnelles s'ajoute à ses mauvaises expériences familiales. Incapable de nouer des relations durables et agréables, il s'isole affectivement et masque ses émotions au risque de devenir apathique et superficiel.

La destructivité des abus émotionnels et des discours abusifs chroniques conditionnent donc le fonctionnement psychique en renforçant les mécanismes de survie. Organisés comme la charpente narcissique du futur adulte, ces mécanismes adaptatifs s'installent au détriment de sa personnalité. Au risque qu'il devienne à son tour un abuseur, impulsif ou carençant.

Des conduites éducative abérrantes comme modèles
Souvent héritées de modèles parentaux précédants, certaines conduites éducatives comprennent toute sortes de brimades, humiliations, exigences démesurées et punitions excessives parfois difficiles à expliquer et à comprendre. La violence psychologique et éducative peut correspondre chez certains parents à une volonté éperdue de bien faire et de perfectionnement, plaçant l'enfant sur un piédestal à double tranchant. L'enfant doit réussir là où ils ont échoué. Parce qu'ils n'ont pas eu de chance, ni une enfance heureuse, ils offrent à leur enfant un pont en or le menant à la réussite scolaire et professionnelle. Il doit faire des études universitaires ou devenir un grand sportif. Il n'a pas le choix et tous les moyens sont utilisés pour mettre la pression sur lui afin qu'il y parvienne.

Assimilé psychiquement, comme phagocyté, l'enfant est captif du désir narcissique violent de ses parents. Il représente leur double narcissique qui doit réussir à leur place, les sauver ou réussir à les guérir de leurs propres blessures d'enfance, leurs frustrations et/ou de leur médiocrité existentielle actuelle. L'enfant en situation permanente de déséquilibre devient le challenge de ses parents qui attendent de lui abnégation, obéissance, perfection et réparation. Face à leur faiblesse et à leurs sentiments d'infériorité, l'enfant doit montrer des capacités et développer une invulnérabilité à toute épreuve. Dans la réalité, l'impuissance de l'enfant à remplir ce contrat de dupe renforce alors leur pouvoir de coercition psychologique. En situation d'échec, il va contribuer à nourrir les peurs infantiles de ses parents et à renforcer leurs exigences. L'enfant souffre ainsi de l'hostilité affective de ses parents qui par ailleurs se disent bien intentionnés.

De telle attitudes ne respectent ni le rythme, ni le développement de l'enfant et enfreignent son épanouissement personnel jusqu'à l'anéantissement psychique absolu. A moyen et long terme, cette violence psychologique, qui prend appui sur des principes éducatifs intransigeants, peut mener à des cas extrêmes de conduites suicidaires, de dépression chronique ou de psychose réactionnelle avec délire de persécution.

Peu détectables, parce que propices au huit clos familial, ces conduites sont particulièrement pernicieuses par leur impact sur la structuration de la personnalité. Cette violence psychologique atteint l'enfant au plus profond de lui, d'autant que ses parents agissent pour son bien. Décevant ainsi ses géniteurs, il en ressort coupable ou malade malgré lui.


Le rôle des intervenants: De l'observation au soutien
En relation avec le degré de sévérité, d'intentionnalité et de nuisibilité, ces situations abusives doivent faire l'objet d'un traitement particulier tant sur le plan judiciaire que thérapeutique. Les professionnels qui encadrent les enfants et s'occupent de leur éducation et de leur santé devraient pouvoir reconnaître les signes correspondant aux différents types de maltraitance psychologique afin de les signaler aux équipes spécialisées et/ou aux autorités compétentes. Selon les formations dont ils bénéficient, les informations qu'ils reçoivent et leur sensibilité, ces intervenants reconnaissent plus facilement les indicateurs de sévices physiques, d'abus sexuels ou de négligence et semblent moins bien préparés à détecter ceux liés aux abus émotionnels. Même les spécialistes de l'enfance maltraitée et de la santé mentale sont moins sensibilisés à cette forme particulière de maltraitance. L'approche médicale s'est essentiellement focalisée sur les indicateurs objectifs de la négligence et des abus sexuels et/ou physiques (lésions visibles, fractures, MST, plaintes somatiques, troubles comportementaux, etc.), délaissant la symptomatologie aspécifique aux spéculateurs de tout bord. Tout aussi nuisible à l'épanouissement de l'enfant que les autres formes d'abus, la maltraitance psychologique provoque des troubles désastreux qui affectent à long terme la victime au cours de son existence. La maltraitance psychologique laisse cependant des traces moins perceptibles surtout chez les enfants qui réagissent de manière passive aux abus émotionnels. Plus incrustés sur le plan psychique, les symptômes sont souterrains, et donc plus difficiles à interpréter.

Parmi les intervenants, les enseignants et les éducateurs sont en première ligne pour observer de manière continue les enfants. Observateurs privilégiés, ces professionnels sont donc plus susceptibles de remarquer des attitudes spécifiques chez un enfant victime d'abus émotionnel. Parce qu'il se trouve sous l'emprise de son abuseur, l'enfant victime a besoin d'un tiers qui puisse l'aider à verbaliser ses problèmes. Pour cette raison, les enseignants et les éducateurs peuvent jouer un rôle vital dans le processus d'identification des signes d'abus émotionnel et de dévoilement de la suspicion. Ils peuvent également orienter l'enfant et ses parents vers des services d'aide spécialisés (diagnostic et traitement adapté).

Après évaluation de la situation par des spécialistes, l'intervention thérapeutique auprès de l'enfant peut restaurer ses fonctions d'estime de soi et de confiance. Suivant des capacités d'empathie et de considération, le rôle du thérapeute est de soutenir l'enfant à retrouver ses repères, à construire des relations de confiance avec les autres (adultes, parents ou pairs) et à réapprendre à vivre dans une ambiance où sa sécurité affective n'est plus compromise. L'enfant découvre aussi une autre d'image de lui même, plus positive, et parvient à se percevoir comme une personne respectable, digne d'intérêt et d'affection. Certains centres spécialisés propose différentes sessions thérapeutiques comprenant également la prise en charge des parents, des séances de thérapie familiale, individuelle, des groupes d'évolution émotionnelle pour enfants et adultes.

Conclusion: De l'étayage clinique à la protection
La gravité de certaines situations d'abus émotionnels amènent les autorités compétentes à éloigner provisoirement l'enfant de son milieu naturel et à le placer dans un foyer d'accueil. Cette décision ne se prend pas à la légère et exige différents niveaux d'analyse : diagnostic significatif, étude sociale, examen médico-psychologique de l'enfant, expertise psychiatrique des parents, indications de guidance et de thérapie, etc. Dans le cadre d'un placement, les premiers contacts avec les parents se déroulent sous la supervision d'un éducateur référent qui observe les transactions familiales. Parallèlement au maintien des contacts parents-enfant, un thérapeute familial les aide à prendre conscience de leurs difficultés communicationnelles et des troubles psychologiques de l'enfant engendrés par leurs attitudes abusives. Après avoir maltraité psychologiquement leur enfant, la plupart des parents ressentent beaucoup de culpabilité mais ne parviennent pas à l'exprimer. L'approche thérapeutique apprend aux parents à mieux gérer leurs émotions, leurs colères, leurs angoisses, leurs déceptions et leurs frustrations. Ils apprennent également à découvrir leur enfant sous un autre angle et à entretenir avec lui une relation d'empathie basée sur la reconnaissance, l'affection, la confiance, l'éthique et l'équité. Au cours de ces séances de thérapie familiale, ils conçoivent progressivement quelques changements dans leurs attitudes et élaborent de meilleures interactions avec l'enfant.

La complexité et la fréquence des maltraitances psychologiques, ainsi que la destructivité psychique pour l'enfant justifient que les professionnels s'en préoccupent davantage, affinent leurs instruments d'évaluation et améliorent les prises en charge spécifiques. Ces situations sont aussi difficiles à analyser que des affaires criminelles impliquant des abus physiques ou de l'exploitation sexuelle sur mineurs. Une intervention thérapeutique (guidance, thérapie familiale, groupale et/ou individuelle) et/ou judiciaire (enquête, mesures, poursuites, sanctions) ne peut se justifier qu'à partir de constatations étayées.

Malgré les nombreuses difficultés à reconnaître un cas d'abus émotionnel, il importe que les intervenants se concentrent sur plusieurs indicateurs cliniques telles que l'évaluation de la gravité des abus, leur impact sur l'enfant, l'analyse des facteurs de risque présents dans l'anamnèse familiale et leur récurrence, les aptitudes parentales, la personnalité des parents, les perturbations spécifiques de l'histoire de l'enfant, l'observation continue des transactions et de l'ambiance familiale.

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