24.10.2012 / Par info psy.be / Sexualité

Les troubles de l'érection

1. Définition des troubles de l'érection:

Les troubles de l'érection ou dysfonctionnement érectile sont définis comme une incapacité persistante à atteindre ou à maintenir une érection suffisante pour permettre une performance sexuelle satisfaisante. Ils résultent de facteurs multiples. 
L'âge est un facteur de risque majeur, dont l'influence s'explique par des déficits neuro-sensoriels d'installation progressive, des déficits endocriniens, en particulier androgéniques et l'apparition de co-morbidités associées: maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, diabète et usage de drogues anti-hypertensives. L'insuffisance rénale, la dyalise rénale, la chirurgie ou les traumatismes pelviens, la consommation régulière d'alcool, le tabac  les états anxio-dépressifs sont aussi des facteurs de risque des troubles érectiles.

2. Conduite diagnostic devant un trouble érectile:

Cette conduite diagnostic a pour objectif:

 - de préciser l'importance du trouble et son retentissement psycho-affectif, conjugal et socioprofessionnel.

- de rechercher les éléments anamnéstiques et cliniques en faveur d'une étiologie principale du trouble érectile.

- d'identifier et de dépister les facteurs de risque du trouble érectile par l'interrogatoire et par des examens cliniques ou biologiques.

La synthèse de ces éléments permettra d'établir le profil du patient et la stratégie thérapeutique envisagée. L'anamnèse du trouble érectile recherchera un début brutal, sans traumatisme pelvien déclenchant, qui oriente plutôt vers une origine psychogène.
La survenue d'érections spontanées nocturnes ou au réveil est en faveur de l'intégrité neurovasculaire. L'interrogatoire identifiera un trouble relationnel conjugal et/ou familial ou un conflit socioprofessionnel pouvant constituer un facteur déclenchant du trouble érectile.
L'examen physique recherchera la disparition des pouls fémoraux à la recherche d'une cause vasculaire. Des signes endocriniens (petites testicules, anomalie du champ visuel), des plaques péniennes seront également recherchés. Les explorations biologiques rechercheront une endocrinopathie pour expliquer un trouble de l'érection et étudieront les facteurs de risque cardiovasculaires.
Le bilan secondaire apportera des précisions sur les possibilités thérapeutiques en fonction du contexte psychique et somatique.

3. Causes des dysfonctionnements érectiles:

Les plus fréquentes sont les causes neurologiques par lésion traumatique des cordons médullaires, des lésions neurologiques dégénératives, la chirurgie pelvienne (en particulier prostatique), des lésions vasculaires (conséquence de l'athérosclérose et/ou de drogues anti-hypertensives, le diabète (par un mécanisme mixte neurogène et vasculaire).
Aussi, sera-t-il nécessaire de rechercher également des signes d'asthénie, une dépilation faciale, une perte de force musculaire, une hypercholestérolémie, une affection cardiaque, la prise d'anti-hypertenseurs, une consommation régulière de tabac et d'alcool.

4. Diabète et dysfonctionnement érectile:

Le diabète sucré est la première cause organique de dysfonctionnement érectile. Les troubles de la sexualité sont fréquents chez l'homme diabétique (20 à 65%).
La prévalence de trouble érectile est plus élevée dans le diabète de type 2. Les facteurs de risque qui augmentent la prévalence sont: une diabète mal équilibré, la présence de complications dégénératives, et en particulier la neuropathie, l'âge et l'ancienneté du diabète.
Un trouble de l'érection peut être le premier révélateur d'un diabète et justifie après 40 ans le dépistage du diabète par mesure de la glycémie à jeun.
L'enquête clinique recherchera chez un diabétique souffrant de troubles érectiles, un trouble endocrinien plus fréquent dans ce contexte, une maladie vasculaire, une neuropathie, un médicament iatrogène, un état dépressif. Un trouble érectile doit être considéré comme un marqueur de risque cardiovasculaire et doit après 40 ans être considéré comme un symptôme cardiovasculaire.

Djamel Benouis et Olivier Walmacq