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Qui a dit que le petit garçon ne pouvait pas pleurer… ?

/ Par info psy.be / Enfants

Qui a dit que le petit garçon ne pouvait pas pleurer… ?

L'Analyse Transactionnelle a expliqué ce processus en lui donnant le terme de « sentiments rackets ». Et il s'agit bien d'une escroquerie émotionnelle !

Tout petit, nous avons appris à reconnaître les sentiments acceptables et acceptés, ceux qui ne l'étaient pas (nous étions grondés quand on les exprimait…) et ceux qui n'avaient même aucun effet sur notre entourage. Replongez-vous dans votre enfance… Devant le refus de maman de nous acheter cette merveilleuse Barbie qui nous faisait tant envie, on se mettait en colère et maman nous criait dessus : « Peux pas ! ». Alors, nous nous mettions à pleurer et là, soit on obtenait notre Barbie (« Chouette alors, ça marche !, nous disions-nous intérieurement…), soit on n'obtenait pas notre Barbie mais on avait quand même réussi à voler un doux baiser à maman. Et vous, messieurs, souvenez-vous quand vous vous mettiez à pleurer… « Un homme ne pleure pas ! Il doit être fort », répétait papa… Maman s'y mettait souvent aussi : « Regarde papa, est-ce qu'il pleure lui ? ». C'est qu'il était important de faire plaisir à papa et à maman et de surtout se faire reconnaître par eux.

L'enfant apprend très vite à exprimer les sentiments qui lui apporteront l'amour de ses parents et à la limite, une fessée vaut mieux que rien du tout. Entre la peur qui n'apporte rien et la colère qui amène immanquablement la fessée en retour, le choix est vite fait…

Et pourtant, est-ce vraiment mal de se mettre en colère, d'exprimer de la joie lorsqu'on est content, de pleurer quand on est triste et d'avoir peur lorsqu'il y a danger ? Non, bien sûr. Dans ce cas, pourquoi n'avons-nous pas été reconnus dans nos sentiments authentiques ? Probablement, parce que nos parents eux-mêmes n'avaient pas été reconnus dans les leurs et qu'ils ont reproduit ce qu'ils pensaient être bon pour nous. Bah, allons-nous leur en vouloir ? Peut-être… mais est-ce vraiment utile ? Ne pouvons-nous pas retrouver nos propres sentiments sans forcément en vouloir à nos parents ? Bien sûr que oui ! Une fois devenus adultes, nous avons tout intérêt à exprimer notre colère à notre conjoint lorsqu'il rentre avec deux heures de retard plutôt que de nous mettre à pleurer… Il est aussi d'un grand intérêt d'exprimer sa tristesse lorsqu'on a perdu un être cher plutôt que de s'en prendre à la première personne venue… Pourtant, il est possible que vos sentiments parasites vous permettent encore d'obtenir des signes de reconnaissances positifs de la part de votre entourage actuel. Eh oui, mesdames, ce bon vieux truc de bouder quand nous sommes (en réalité) fâchées sur notre conjoint continue de faire réagir Monsieur… Et hop ! Un petit bisou dans le cou muni d'un « c'est pas grave, ma chérie… » et on croit l'affaire réglée ! Ah oui, vraiment ? L'affaire serait réglée si un changement durable s'opérait. Est-ce vraiment le cas ?

Chacune des quatre émotions de base possède sa fonction résolutoire propre : La colère permet de résoudre un problème dans le présent , la tristesse permet de guérir d'un problème du passé , la peur permet de résoudre un problème que l'on voit se produire dans l'avenir et la joie, quant à elle, permet de reconnaître que tout va bien et qu'aucun changement n'est requis.

Les sentiments rackets sont, par analogie, comme des poupées russes. Le sentiment authentique finit par être camouflé par d'autres sentiments inappropriés à la situation au point que nous finissons parfois par ne plus ressentir ce sentiment… Devant une situation qui, objectivement, devrait engendrer de la colère, nous mettons tellement de poupées par-dessus, que nous finissons par dire (et réellement le penser et le « ressentir ») que nous n'avons rien ressenti ! Retrouver ses sentiments authentiques, c'est retrouver cette petite poupée enfouie dans les autres, celle que nous avons bien failli oublier…

Nous l'avons vu, exprimer nos sentiments authentiques nous permet d'évoluer et de grandir, que ce soit dans la relation à l'autre ou vis-à-vis de nous-mêmes. Ceci dit, nous sommes des adultes et rien ne sert de hurler et de virer à la couleur rouge lorsque nous exprimons nos colères…


1-Si l'on me marche sur le pied, exprimer ma colère me donnera les moyens de rétablir une situation plus confortable pour moi : que l'autre enlève son pied du mien.
2-Si je perds un être cher ou une chose importante pour moi, exprimer ma tristesse et me donner la permission de pleurer un moment et de parler de ma douleur liée à cette perte, me donnera les moyens de « tourner la page » et de m'ouvrir à ce que le présent et l'avenir peuvent m'offrir.
3-Si je traverse une rue et que je vois une voiture rouler vers moi, exprimer ma peur me permettra de faire un bond en arrière et de me sauver du danger.

Marie-Hélène Brassinne
Psychologue

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