/ Par Carole Bloch / Comprendre son ado
Troubles d’apprentissage scolaires, et s’il y avait un lien avec les réflexes primitifs ?
Le moindre bruit sonore, objet visuel , vient immédiatement le perturber dans son travail. Et le soir , quand il rentre de l’ecole, il est épuisé . Il a bien sûr très régulièrement oublié des cahiers pour pouvoir apprendre ses leçons ou encore pas eu le temps de noter les devoirs dans son journal de classe. C’est alors alors un véritable cauchemar pour sa maman, car Adrien se met très difficilement à son bureau, ou refuse même parfois catégorquement de travailler.
Léa 9ans, est une petite fille incapable de recopier un mot sans le regarder lettre par lettre, la lecture est très saccadée, l’écriture très brouillon et pas du tout fluide.
Elle rencontre énormément de difficultés de mémorisation, apprendre une petite poésie de 8 lignes lui prendra au moins 1h. En mathématiques, les additions et les multiplications, un calvaire.
Loïc est « étiqueté » paresseux. Quels que soient les efforts qu’il accomplit, sur son cahier il est inscrit « peut mieux faire », « manque de motivation ». Il est lent, mais s’il « veut bien se donner la peine de travailler », il peut bien écrire, copier et se concentrer. Oui, mais combien de temps peut-il le faire ?
Ses parents sentent que leur fils est gêné par « quelque chose » qui n’a pas été identifié et qui l’oblige sans cesse à des compensations exténuantes. A la maison, ils ont remarqué que lorsqu’il était fatigué, il devenait maladroit, pouvait avoir des tendances agressives avec son frère ou sa sœur, et s’opposait à toute règle et contrainte.
Sa maman constate qu’il s’épuise, à force de compensation et qu’il se décourage. Elle se rend compte qu’il se dévalorise, car ses efforts ne sont pas reconnus puisqu’on le traite de « paresseux ».
Loïc est en fait dans un système de survie ; son cerveau primitif crie danger. Il n’a plus de capacité de recul, son corps utilise ses réflexes de survie pour continuer à fonctionner.
Ces comportements ont pourtant leur raison d’être. Pour comprendre ce que ces enfants nous disent, il est nécessaire d’avoir à l’esprit quelques éléments simples de la connaissance du système nerveux.
Ces enfants semblent incapables de soutenir leur attention, mais en réalité ils sont trop attentifs, et à trop de stimuli en même temps. Ces enfants sont hypersensibles et leurs perceptions sont plus fortes que celles des autres enfants.
L’enfant qui s’étire, se balance sur sa chaise, se met debout pour travailler, nous exprime de façon fonctionnelle quelque chose d’important. Il nous dit que les fonctions de son système vestibulaire sont trop faibles pour lui permettre à la fois de se tenir tranquille sur sa chaise et de soutenir son attention visuelle et auditive. Il choisit instinctivement de bouger afin d’être attentif. En bougeant, il donne à son système déficient les stimulations et l’énergie nécessaires pour lui permettre d’être attentif à ce qu’on lui dit et à ce qu’il fait.
Et si l’origine de ces difficultés n’étaient pas psychologique, mais bien physiologique.
Qu’y –a-t-il donc de commun chez tous ces enfants ?
Certains réflexes, soit ne se sont pas bien développés, soit ne se sont pas complètement intégrés pendant la première année de leur vie.
Si certains réflexes ne se développent pas, l'enfant va vite manquer de tonus musculaire, ce qui va retarder son développement moteur, générer un faible réseau de communication entre les parties du cerveau et entraîner des difficultés d'apprentissage.
C’est quoi les reflexes primitifs ?
Les reflexes primitifs sont des mouvements involontaires observés chez le nouveau né.
Il apparaissent à différents stades de la grossesse et pendant les premiers mois après la naissance, et se développent environ jusqu’à 1 an.
A quoi servent-ils?
Ils sont le facteur essentiel de notre système nerveux. Primordial aussi, dans la mise en place de nos comportements émotionnels, cognitifs, de nos réactions et attitudes, et de la réussite scolaire.
Que se passe t-il chez ces enfants ?
Si les reflexes primitifs ne se sont pas bien intégrés dans la petite enfance, en général dû à un manque de stimulation vestibulaire , tactile, proprioceptives, cela occasionne des mauvaises connexions neuronales entre différentes aires du cerveau, ainsi que des surcharges du système nerveux, ce qui entrainera des troubles d’apprentissage, de l’attention.
Quelles sont les solutions possibles ?
Dans un premier temps, je suggère d’avoir déjà un autre regard sur votre enfant, votre élève, ou le jeune dont vous-vous occupez. Pouvoir prendre ce recul et vous dire, « peut-être que sa difficulté est dû à des reflexes non - intégrés ! »
Aujourd’hui, on ne remet plus en question la plasticité cérébrale, et c’est grâce à cette plasticité que l’on va pouvoir intervenir sur la réintégration des reflexes, des changements sont possibles !
Des techniques ont été mises au point par des équipes de médecins et chercheurs aux USA, en Angleterre, en Suède, en Pologne.
Il s’agit de mouvements corporels très spécifiques, effectués lentement, de façon à redonner au système corps/mental des informations qui ont manqué pendant la première année de vie. Ces mouvements sont particulièrement efficaces, car ils reproduisent des séquences de mouvements rythmiques effectués spontanément par le bébé.
Après avoir effectué ces mouvements tous les jours pendant plusieurs mois avec leurs parents, Adrien peut rester assis beaucoup plus calmement, il est nettement moins dérangé par les bruits extérieurs et la lumière forte , et ne fait plus de colères au moment de se mettre à travailler.
Loïc peut rester assis tranquillement à sa chaise, il oublie beaucoup moins souvent ses cahiers à l’école. Léa fait d’énormes progrès en lecture, elle peut écrire toute une moitié de phrases sans regarder, son écriture est beaucoup plus fluide et elle est nettement moins brouillon, et remarque lorsqu’un mot n’est pas juste. Elle mémorise aussi beaucoup plus facilement.
Ils ont tous repris confiance en eux.
Tous ces exercices leur ont permis en fait de restaurer leur système nerveux.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les reflexes primitifs :
Carole Bloch
Carole Bloch
av des Aubepines 148 - 1180 Uccle
Articles publiés : 28
Type :
Psychothérapeute , Psychopraticien(ne) , Coach , Coach parental , Formateur/trice
Spécialités :
Thérapies énergétiques
Publics :
Adulte , Enfant , Famille
Du même auteur
Tous les articles de cet auteur/ Par Carole Bloch / Enfants
Comment aider les enfants anxieux avec l’EFT en cette période de confinement ?
Lire la suite/ Par Carole Bloch / Enfants
On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes
J’ai dû subir en tant qu’adolescente le système scolaire qui m’a profondément cassée et...
Lire la suite/ Par Carole Bloch / Enfants
On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes
Je ne comprends pas. Non, je ne comprends pourquoi je sens ma gorge se serrer et ces larmes couler sur...
Lire la suiteArticles sur le même sujet
Tous les articles sur le même sujetQuand la douleur efface la souffrance
/ Par info psy.be / Comprendre son ado
Il existe aujourd'hui un engouement autour des marques du corps.Contrairement à ce que certains voudraient faire croire pour classer le problème et ne pas s'y...
Lire la suiteHP, encore et toujours ? ou école LP ?
/ Par info psy.be / Comprendre son ado
Que doit -on faire de ces consonnes répétitives ? Que doit-on faire de ces gnomes, au QI aberrant voire disgracieux, ou hétérogène ?Des enclos qui leur sont réservés, des...
Lire la suiteDifficulté de concentration : comment ça se passe de l'intérieur
/ Par Michaël Devilliers / Comprendre son ado
Le piège de la concentration, c’est le dialogue interne. Il se met en route quand nous nous parlons dans notre tête. Nous n’utilisons pas nos cordes vocales mais nous...
Lire la suite