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Conseils de psy

/ Par Sally Das / Mal-être

"Je ne bois pas, j'aime juste le goût de l'alcool"

Qui n'a pas jamais entendu ce genre de phrases: "Je ne suis pas alcoolique, j'aime juste le goût de la bière" ou "Je ne suis pas alcoolique, j'aime juste boire un verre" ou encore "Si je ne bois pas, je ne pourrai ni me lâcher ni m'amuser" ou une dernière: "Allez, c'est pas pour une fois hein!".

Toutes ces phrases résonnent souvent d'un point de vue extérieur, via les personnes qui fréquentent les patients présentant un souci avec l'alcool. On peut tomber dans l'alcoolisme d'une manière très rapide et très perverse.

Certes, l'alcool social reste habituel dans notre société, même peut-être un peu trop. Qui imagine une coupe du monde où les gens boivent un soft, un carnaval ou un doudou sans alcool? Il y a des événements où les personnes ne s'interrogent même pas sur ce qu'elles vont consommer, elles savent d'avance qu'elles vont boire, beaucoup boire et que cela est validé par l'événement par lui-même! 

Or, quand vous allez bien, que vous n'avez pas de problématiques, d'antécédents avec l'alcool, cela peut rester une consommation "sociale" avec des personnes que vous cotoyez. Le souci arrive quand vous n'irez pas bien et que ce verre de vin occasionnel appelera à un second verre, à une bouteille voir même à une seconde bouteille. Vous pourrez alors vous dire qu'il s'agit d'une exception, d'un mal-être passager, d'un "excès".
Or, cet excès se répétera encore et encore, jusqu'au jour où vous vous direz ou les autres vous diront qu'il semblerait que vous ayez un souci avec l'alcool.

Y a t'il des prédispositions? Quoi qu'on en dise et même si l'addiction n'est pas inscrite dans nos gênes, grandir avec des parents alcooliques peut créer deux choses : le dégoût par rapport à l'alcool ou au contraire un certain attrait pour celui-ci. N'oublions pas que la première consommation d'alcool chez un adolescent se déroule dans la famille ou en famille! Cela indique bien que l'environnement familial va initier le jeune à boire son premier verre. Pas dans un but d'alcoolisme entendons-nous bien, pour lui faire goûter, pour savoir ce que ça fait, pour éviter parfois qu'il consomme en dehors de la maison de manière excessive.

Il y aura toujours une bonne raison pour noyer ses soucis dans l'alcool: un déces, une rupture, un licenciement, un mal-être, une blessure et j'en passe!

La première étape est de reconnaître que vous avez un problème avec l'alcool. Comment s'en rendre compte justement? Quand l'alcool devient trop présent dans votre vie, que sa consommation est régulière en quantité importante, que vous ne pouvez pas vous en passer sans qu'un manque se créé ou que vous ne pouvez gérer l'événement compliqué sans un verre à la main.

La seconde étape est de se faire aider. Alors, aller voir un psychologue ne diminue pas magiquement la consommation. Il est déjà arrivé que certains patients consomment avant ou après leur séance, en se déculpabilisant par le fait que le rendez-vous psychologique est fixé et que c'est moins grave de le faire ce jour-là qu'un autre. Il faut une réelle motivation car le chemin est long, pénible et les rechutes sont possibles.


Nous savons en temps que psychologue que vous risquez de rechuter et qu'il est compliqué que votre sevrage se réalise en ligne droite. Néanmoins, différencions bien le pas de côté et un pas de côté chaque semaine qui induirait une non motivation de votre part ou le fait que vous ne soyez pas prêt à arrêter maintenant et à réaliser ce travail sur vous-même.

Un élément important est aussi d'arrêter cette consommation pour vous et non pour satisfaire autrui. Arrêter pour son partenaire, parce que le médecin l'exige, parce que vous avez eu un procès verbal pour alcoolémie, parce que c'est la tournée minérale ou autre ne sera pas productif. Vous risquez d'en vouloir aux personnes ayant initié ce changement et vous risquez de rechuter si votre demande ne vient pas d'une profonde envie d'arrêter, initiée par vous-même.

Demander de l'aide n'est jamais facile. Votre psychologue ne vous jugera pas et vous aidera au mieux! Plus tôt vous commencez votre sevrage et plus vite vous guérirez! Une aide médicale peut aussi être utile: via un addictologue ou votre médecin traitant car il existe des médicaments permettant de vous aider dans l'arrêt et de neutraliser votre envie de boire. 
L'hypnose peut également vous aider. Attention, l'hypnose n'est pas magique car faire de l'hypnose sans un travail de fond reviendra à mettre un sparadras sur une plaie non soignée.

Alors, on commence quand ce sevrage?