/ Par Dimitri Haikin / Enfants
Le jeu du foulard. Peux-t-on protéger nos enfants ?
Que sont ces jeux dangereux ?
Le plus connu est « le jeu du foulard ». Il consiste à étrangler volontairement quelqu’un (ou se le faire soi-même) jusqu’à la suffocation afin de ressentir une sensation étrange, celle que l’on vit juste avant de s’évanouir.
La plupart du temps, les enfants découvrent le jeu du foulard à travers leurs discussions dans la cour de récréation. Ils en parlent naïvement et ils sont toujours prêts à découvrir de nouveaux jeux, de nouvelles expériences.
Oui, l’enfant est un être curieux de découvrir les multiples facettes de la réalité, surtout quand il s’agit de jeux... C’est sa nature.
Pour lui, jouer rime avec plaisir et il ne fait pas de lien avec une quelconque dangerosité. Et c’est bien là, que le piège mortel peut se refermer sur lui.
D’autant que l’expérimentation sensori-motrice des jeux est pour lui, un processus habituel depuis son plus jeune âge. C’est à travers les sensations corporelles qu’il découvre de nombreux jeux. Il n’y pressent aucune intention de faire quelque chose de mal et encore moins de mettre sa santé en danger. L’idée que ce type de jeu puisse être mortel ne lui effleure même pas l’esprit.
Et, il explore. Avec un foulard ou une ceinture, les sensations liées à ce jeu d’étranglement. Le jeu du foulard se termine trop souvent tragiquement : un évanouissement se produit, les jambes lâchent et l’enfant perd connaissance. Il se retrouve en état de syncope qui mène trop souvent jusqu’à sa mort.
Chez l’adolescent, ce phénomène se pratique parfois en groupe, par mimétisme. Le jeune essaye parfois alors chez lui quand il est tout seul et s’il ne retrouve pas les sensations «de plaisir» qu’il a ressenti initialement avec les autres, il utilise d’autres liens, serre plus fort jusqu’à un moment où tout bascule. Même les adolescents témoignent qu’ils n’y perçoivent aucun danger de mort ! L’insouciance de l’enfance alliée au sentiment de toute puissance propre à l’adolescence peut devenir tragique.
Faut-il en parler à nos enfants et à nos adolescents ?
Oui. Quand ce type d’accident survient, les parents et les éducateurs d’enfants expriment presque toujours un profond sentiment de culpabilité de ne pas en avoir parlé à leur enfant. Ils en éprouvent alors le regret et souhaitent en parler par la suite pour éviter d’autres drames.
Ils n’en peuvent rien bien évidement. Ils ne sont nullement responsables.
On ne peut pas tout prévenir, on ne peut pas parler de tout et encore moins de jeux stupides dont on ne soupçonne bien souvent même pas l’existence !
Alors en parler, oui mais comment ?
En tant que parent
Je pense qu’il faut leur en parler quand on sent que c’est le bon moment. Il n’y a pas de règles. Personnellement, j’en ai parlé à mon fils de 9 ans suite à l’annonce d’un décès consécutif au jeu du foulard lors d’un journal télévisé. 10 jours plus tard, j’ai dû lui annoncer qu’un de ses petits copains, avec qui il jouait de temps à autres est décédé suite au même jeu...
Que lui ai-je dit en tant que papa ?
Que parfois les enfants pouvaient parler ensemble du jeu du foulard ou de la ceinture et qu’il fallait toujours prévenir un adulte dans ces cas là. Pour dénoncer me demanda-t-il ? Non, pour prévenir l’enfant que ce genre de jeu est dangereux car il prive le corps d’oxygène et que du coup il devient même mortel. C’est donc pour l’aider à prendre les bonnes décisions pour lui et à toujours dire «Non» fermement à telles de propositions.
Il s’agit-il donc de conscientiser l’enfant face au danger et de...lui faire confiance. En parler avec un ton juste et modéré. Sans menacer son enfant, si je te vois un jour avec... Non, informer et faire confiance car il est de toute façon impossible et malsain de vouloir surveiller systématiquement la vie de nos enfants.
A l’école
Oui, à l’école aussi, il est important de conscientiser nos jeunes.
C’est aussi la responsabilité de l’école d’apprendre aux enfants à ne pas jouer à se serrer des liens autour du cou. N’attendons pas qu’un accident survienne pour en parler. Il ne doit pas avoir de tabou à ce sujet.
Cela doit devenir un interdit clairement énoncé et expliqué aux enfants par des personnes qualifiées pour leur parler. Cela se prépare ce genre de communication préventive. Cela ne se fait pas sous le coup de l’émotion. Les psychologues des centres PMS et ceux des plannings familiaux sont des acteurs qui peuvent aider l’école, sur ce chemin.
Dimitri Haikin, Psychologue, Psychothérapeute
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Dimitri Haikin
Avenue Oscar de Burbure, 151 - 1950 Kraainem
Articles publiés : 107
Type :
Psychologue , Psychologue clinicien(ne) , Psychologue conventionné (INAMI) , Psychothérapeute
Spécialités :
Cohérence cardiaque , EMDR , Psychologie positive , Relaxation , Thérapie en marchant
Problématiques :
Problèmes d’éducation , Problèmes liés au travail , Stress , Traumatismes , Problèmes de couple , Phobie , Mésusages de l'alcool , Dépression , Angoisse d'abandon , Angoisses , Anxiété , Assertivité , Burn-out , Confiance en soi , Deuil , Pervers narcissiques , Emotion , Estime de soi , Jalousie pathologique , Manipulation mentale
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