19.11.2012 / Par Dimitri Haikin / Etre soi

Le témoignage de Kate après notre stage dans le désert en Mauritanie !

Tantôt triste par le manque que ce voyage me laisse mais le goût n’en est que plus délicieux tant il s’associe à des images magnifiques entremêlées d’une palette d’émotions toutes aussi surprenantes les unes que les autres.

Tantôt rêveuse à me projeter le temps d’une photo dans le souvenir de la beauté des paysages traversés, dans le souvenir d’une dynamique de groupe extraordinairement nourrissante, dans le souvenir des épices agrémentant les plats quotidiens le soir autour du feu,  dans le souvenir de la préparation quotidienne du pain, dans le souvenir du partage de fous rires mais aussi de témoignages douloureux….

J’ai longtemps entendu l’adage suivant : « les voyages forment la jeunesse », et peut-être qu’il est des voyages dont on rentre un peu différent sans savoir exactement ce qui a pu se passer dans un premier temps ? aujourd’hui je me questionne : « et si certains voyages nous amenait à plus de sagesse ? « 

J’aime croire qu’au détour d’une dune, quelque part dans l’Adrar reposent certaines de mes réponses, ces dunes, témoins du bruit de mon silence tant j’ai pu être ébahie par ce qu’elles ont suscité comme réactions, gardiennes aussi des secrets que je leur ai confiées…..

Je me surprends à manquer de scènes quotidiennes telles l’harmonie des chameliers, de notre guide Ahmed, de notre cuisinier Salek, d’Adrami ainsi que de leurs frères lors de leurs prières quotidiennes formant une chorégraphie apaisante, je me suprends à manquer du rituel du thé, préparé en trois étapes bien distinctes :  âpre comme la vie, fort comme l’amour et suave comme la mort…..mais dont les goûts différents sont inscrits à jamais dans mon palais

Et puis,  je cherche….je cherche quelque part une oasis pour m’abreuver de cette expérience, à l’ombre des plus coûteux efforts pour m’acharner à compter sous un ciel étoilé éclairé par dame La Lune le nombre de nuits où d’y retourner j’en rêverai encore ; 

Il me paraît essentiel de dire également que j’ai été complètement séduite par la gentillesse des quelques personnes croisées, que c’est avec beaucoup d’émotions et de retenue que j’ai quitté nos hôtes en sachant qu’ils ne croiseraient avant un certain temps d’autres que nous prêts à côtoyer leur culture le temps d’un partage ; si j’avais hésité c’est car la situation au Mali avait inquiété mes proches, or je me suis sentie plus en sécurité dans ce pays que dans tous les autres où j’ai déjà bien voyagé ; peut-être certains profitent-ils de la situation politique, économique et sociale du Mali que pour nourrir leurs propres intérêts ?

 

Kate