26.09.2007 / Par info psy.be / Sexualité

L'éjaculation prématurée

« La sexualité est parfaitement naturelle mais elle n’est pas naturellement parfaite ! » ronchonne Florence, déçue. Cela fait trois mois qu’elle connaît David, qui se confond en excuses une fois de plus pour avoir éjaculé vite, beaucoup trop vite pour que le plaisir leur arrive, à eux deux.
Elle n’a que faire de savoir que 27 % des hommes présentent cette dysfonction sexuelle. La plus fréquente dans la population masculine !
David n’a pas de phimosis, de frein du prépuce trop court, de prostatite, ne consomme pas de drogues, ou encore ne débute pas une sclérose en plaques, fort heureusement ! Pas d’origine organique à ce qui fait sa souffrance, qui pourrait le rendre, à terme, anxieux et agressif, comme 30% des éjaculateurs prématurés.

Et pourtant, lorsqu’elle est prise à temps, l’éjaculation prématurée (EP) est l’un des troubles sexuels les plus faciles à soigner. Pour qu’enfin les deux partenaires soient satisfaits de la durée ! Souvent cela signifie, selon les études, tenir le coup plus de 4 minutes avec 15 mouvements intravaginaux au minimum. La thérapie sexo-fonctionnelle : "créée par F. de Carufel" sera dans ce cas, d’une redoutable efficacité en apprenant à moduler le niveau d’excitation via, entre autres, le contrôle de la respiration et le contrôle musculaire etc… au maximum en une petite quinzaine de séances de 30 à 45 min.

Les sous-entendus, sourires cyniques, yeux levés au ciel de Sylvie stressent tellement Yves quant à sa performance sexuelle qu’il éjacule sans plaisir endéans la minute. Il faut dire que Sylvie souffre d’anorgasmie et, sans se l’avouer, c’est un bon truc pour garder son homme chez elle ! Traiter l’EP en première intention est évidemment ici voué à l’échec.

Denis, 52 ans, parcourt les sites hard et magazines pornos. Il a tellement peur de ne pas pouvoir bander qu’il s’excite terriblement avant de rencontrer Christine, sa nouvelle compagne. Connaissant de légers problèmes vasculaires, son érection n’est pas toujours fiable. L’enthousiasme réciproque et patatras ! Avant de prendre en main, si l’on peut dire, l’éjaculation précoce, il faudra d’abord traiter l’érection de notre ami ! Lui qui fonctionnait bien dans le passé.
Avec les années, les troubles psychosomatiques apparaissent et traduisent la frustration d’Annie résignée ou même dégoutée de Pierre. Pierre lui-même reste plus longtemps en bas le soir pour éviter la « confrontation ». Il s’alcoolise légèrement pour s’endormir rapidement. En pleurs, Annie « avoue » à son médecin généraliste, fort empathique, le caractère un « peu rapide » et la fréquence trop réduite de ses rapports conjugaux… L’EP est ici origine de la conjugopathie.

Depuis 1 an, Jean éjacule, vite, trop vite. « Et de toute façon, je m’en fous » ! Clame-t-il intérieurement, dépité quand même. Ça fait pas mal de temps que son couple bat de l’aile. Avant le sexe ne posait pas de problème même si ce n’était pas le nirvana. Et une routine insidieuse s’est invitée dans ce couple ronron boulot-métro-dodo. Plus de dialogue, plus de projets, pas de temps pour le couple, amertumes, non-dits, frustrations et vengeance via le sexe : plus envie de donner à l’autre. Inconsciemment. L’EP est là une arme !

On le voit au travers de ces quelques exemples non exhaustifs : l’EP correspond à des réalités cliniques bien différentes, et le plus souvent à une souffrance de chacun des partenaires. L’aide thérapeutique suivra le diagnostic : thérapie conjugale, thérapie sexologique, médication antidépressive…
L’hypnose éricksonnienne, thérapie brève, est également, un support précieux soit comme technique thérapeutique complémentaire aux précédentes, soit comme moyen majeur de traitement, tant en individuel qu’en couple… Dans un état de relaxation, accompagné par l’hypnothérapeute l’imaginaire vagabonde et par exemple expérimente la problématique résolue et la manière d’y arriver.