07.04.2020 / Par Dimitri Haikin / Etre soi

Les bienfaits psychologiques du confinement !

Hier, au Journal télévisé, j'entendais qu'un belge sur deux vivait très mal cette période de confinement et développera des problèmes de santé mentale. Et si on parlait un peu des 50 autres % de gens qui eux, voient dans l'expérience du confinement, une opportunité pour réinventer leur quotidien et leur manière de vivre ?
 
Ce matin, en séance, une patiente me disait : "Je ne me suis jamais sentie aussi libre que depuis que je suis confinée".. 

Alors qu'on évoque surtout les problèmes psychiques liés au confinement: la montée de l'anxiété, la surconsommation d'alcool ou de tranquillisants, les problèmes de sommeil ou de stress aigu, j'entends dans l'intimité de mes consultations, de plus en plus de personnes ressentir et conscientiser de nombreux bien-faits à cet épisode de confinement.

Depuis trois semaines, pour beaucoup, l'étreinte ritualisée du temps s'est en effet arrêtée brutalement pour rouvrir comme par miracle les fenêtres d'un sentiment de liberté retrouvée... 

Voici quelques phrases entendues depuis quelques jours ;

"Je me rends compte aujourd'hui à quel point, je n'avais pas le temps de m'occuper correctement des besoins de mes enfants." 

"Je prends conscience que mon salaire perçu est beaucoup trop faible par rapport au temps que j'y consacre. Je n'ai vraiment pas envie de retourner au travail. Pourvu que ce confinement dure encore quelques semaines."

"Je prends le temps de cuisiner, plus sainement et en plus, je dépense deux fois moins d'argent car mes achats alimentaires sont beaucoup plus rationnels qu'avant. Aujourd'hui, j'envisage de vivre avec moins, mais mieux, plus en harmonie."

"Je mesure le bonheur de pouvoir décider quand j'ai envie de faire les choses et je ne culpabilise plus."

"Aujourd'hui, je fais beaucoup plus attention à ce qui me donne de l'énergie et ce qui au contraire est énergivore pour moi."

"J'avais tellement besoin de me reposer car j'approchais d'un état d'épuisement total. Aujourd'hui, je fais même des siestes et j'en profite."

"Je fais les choses juste quand j'ai envie de les faire et plus par obligation morale."

"Quel bonheur de ne plus perdre 1h15 par jour dans les transports en commun".

"Vivre en dépensant beaucoup moins d'argent me fait vraiment réfléchir à ma consommation."

"J'observe les mésanges, les rouges gorger et les merles et cela me fait un bien fou."

"Enfin, je fais un vrai nettoyage de printemps et du jardinage".

"Je marche au moins 1h30 par jour dans la nature et cela m'aère les pensées et me détend complètement"

"Avec mon compagnon, nous prenons le temps de faire l'amour et de se redécouvrir!".

Un des grands paradoxes de ce premier mois de confinement est que de nombreuses personnes prennent conscience, à travers cette expérience, de tout ce qui dans leur vie, asphyxient leur bien-être. Une pause salvatrice, un retour inattendu vers ses essentiels et la simplicité. Une opportunité, un peu tombée du ciel pour nous échapper de toutes nos prisons intérieures. Pour elles, il y aura l'avant et l'après confinement car elles semblent bien décidées à faire sauter tous les verrous qui entravent leur liberté d'être.

Il est indéniable qu'il est bien évidemment beaucoup plus compliqué de ressentir les bienfaits du confinement si on se retrouve confronté à la maladie, dans une grande promiscuité dans un logement ou en pleine insécurité financière et que l'on risque de perdre ce qu'on a construit...  Mes pensées vont de tout coeur vers ces personnes vis à vis desquelles la solidarité est plus nécessaire que jamais.