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L'orgasme des femmes, à quoi ça sert?
On peut imaginer qu’un jour, quelques Homo plus Sapiens que les autres firent le lien entre ces garçonnets qui leur ressemblaient tant et leurs ébats répétés avec la mère de ceux-ci. Découverte aussi révolutionnaire que la pierre à feu, elle inaugure l’ère du contrôle des mâles sur leur femelle, réceptacle de leur semence, afin de leur garantir que la tribu qu’ils nourriraient, seraient bien leur propre descendance. La femme était comme la terre fertile au ventre de laquelle l’homme enfouissait ses graines. La terre nourrissait, la graine formait la plante, la femme n’était donc que le berceau que l’homme ensemençait.
Ce n’est qu’au 18ème siècle, l’ère des Lumières, éclosion des sciences, que nos ancêtres comprirent que les mères apportaient aussi la moitié du patrimoine génétique, mais la domination de l’homme sur la femme ne changea pas radicalement. Les femmes étaient sans aucun doute mères de leur enfant, et savaient qui en était le père. Pour les hommes, c’était moins sûr. Et cela ne l’a jamais été. Les études actuelles, utilisant la lecture de l’ADN montrent que 10 à 20% des enfants ne sont pas les enfants de leur père officiel.
Au cours de l’Histoire, tous les moyens furent bons pour tenir les femmes sous leur domination, non seulement physique, mais aussi culturelle : peu d’accès aux études, peu de droits, peu d’émancipation. Heureusement, la Nature a doté l’espèce humaine de moyens bien plus subtils pour fidéliser les femmes, renvoyant la ceinture de chasteté aux vitrines du Musée des Horreurs : le mystérieux orgasme des femmes.
Pendant des millénaires, personne ne s’en est vraiment soucié. La plupart des hommes ignoraient paraît-il, que ce « petit bouton » que dans leur nombrilisme ils pensaient n’être qu’un pénis miniature, constituait, comme la pointe de l’iceberg, la part visible d’un organe d’une sensibilité infiniment plus complexe que celle de leur attribut viril. Mais comme tout le monde pensait que le plaisir des femmes ne servait à rien, personne ne s’en préoccupait vraiment. Au contraire, il fallait éviter à tout prix qu’elles ne découvrent le plaisir qu’elles pourraient en tirer, raison pour laquelle, encore aujourd’hui, des millions de femmes se le voient ôter d’un coup de lame, à l’aube de leur vie…
Mais sous d’autres cieux, heureusement, on a étudié l’orgasme des femmes sous toutes les coutures et grâce aux progrès de l’imagerie médicale qui permet de voir les zones cérébrales activées et désactivées, on comprend beaucoup mieux le rôle que joue le cerveau. On y lit la confirmation des observations évidentes, qui montrent que les femmes ont besoin d’être détendues et en confiance pour faire l’amour, mais surtout pour atteindre l’orgasme. On comprend mieux pourquoi elles ont besoin de plus de temps que les hommes. Elles sont, comme ceux-ci, toujours soumises aux câblages ancestraux : la confiance dans leur partenaire est indispensable parce qu’elles savent qu’elles vont peut-être en porter la progéniture et que sa protection sera nécessaire. Alors que l’homme, protecteur de sa tribu, est programmé pour une sexualité rapide, afin de limiter ce temps durant lequel il est plus vulnérable !
On a découvert que les contractions de l’utérus des femmes au cours de l’orgasme aident les spermatozoïdes à avancer dans leur parcours du combattant et augmentent donc leurs chances de procréer. A elle seule cette découverte suffirait à expliquer pourquoi les femmes sont programmées pour jouir plus tard que leur partenaire ! Alors, et a fortiori en période de désir d’enfant, abandonnons le mythe de l’orgasme conjoint, il est plus souvent source de simulation de la part des femmes qu’il n’est l’apothéose tant attendue.
Plus subtil encore, les études les plus récentes sur le rôle du cerveau dans l’orgasme féminin démontrent que pour atteindre celui-ci, les zones qui correspondent à la peur et au stress se désactivent. Alors si le contexte de confiance et le partenaire attentionné offrent à la femme les conditions d’une montée lente vers un orgasme profond, c’est non seulement un gage de fécondation, mais bien plus encore, par la satisfaction et la plénitude qu’elle y trouve, un gage de fidélité.
Marie Andersen
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