11.09.2013 / Par Carole Bloch / Comprendre son ado

Mon ado quitte la maison, une page se tourne....

Personnellement, je n'y avais jamais prêté attention, jusqu'à ce jour, ou je me suis sentie concernée.

Nous voilà le 9 septembre, ma fille a 18 ans, et part faire ses études à l'étranger.

Bien sur, je ne suis pas la seule dans cette situation, mais c'est justement ce qui est intéressant d'observer. Tout ce qui se joue derrière un tel passage de vie, derrière une telle séparation et mon envie de le partager avec d'autres parents qui vivent la même chose.

Cela fait 3 ans que je sais qu'elle va partir.

Je ne savais pas très bien où, mais égoïstement et heureusement, elle ne souhaitait pas traverser l'atlantique. Je pouvais donc me considérer comme "chanceuse".

Je m'y prépare, ou plutôt, j'y pense depuis 1an, on en parle, on en plaisante, parfois on se dit même "vivement le mois de septembre".

Puis les mois passent, il ne reste plus que 6 mois, 3 mois, 15 jours, 1 semaine , et voilà  le jour "J" arrive...

Et là, vous avez beau vous y êtes préparés depuis des mois, savoir que c'est pour son bien, pour son avenir, que c'est un choix réfléchi en famille....

cela signifie quand même qu'elle quitte la maison, qu'elle ne sera plus présente chaque soir quand je rentrerai. Je ne pourrai plus vider mon stress ou ma colère sur elle, la trouvant "vautrée" dans le canapé du salon ou " hyper busy" à "tchater" avec ses copines. Je n’aurai plus non plus ces moments d’intimité et de franche rigolade avec elle.

Franchement, je ne les ai pas vues passer ces années, sa naissance c'était hier, même si elle m'en a fait voir de toutes les couleurs.

Devenir parent, c'est tellement magique!.

Alors les voir partir cela est vécu différemment selon chacun.

 "Tragique" pour certains, "fantastique" pour d'autres, mais cela peut aussi se passer sereinement, comme un passage de vie.

Il y a les parents qui attendent cela depuis longtemps, qui vont enfin se retrouver et en profiter pour vivre différemment.

La mère fusionnelle avec son fils, ou le père avec sa fille qui vont devoir se détacher...

Ceux encore qui n'expriment pas grand chose extérieurement, qui disent " ça va aller", mais dont intérieurement les boyaux se tournent dans tous les sens.

Moi, j ai de la chance, il me reste encore deux enfants à la maison, mais vous, c'était peut-être votre enfant unique, ou pire encore, vous aviez des jumeaux, et les deux sont partis en même temps!

Je plaisante un peu, mais sérieusement, cela nous renvoie vraiment à nous-mêmes et à nos émotions personnelles, à pouvoir gérer ce départ ou pas.

L'ado, lui, n'attend qu'une chose bien sûr, ce jour tant attendu, où il va enfin pouvoir se sentir libre.

Il oscille tout de même entre l'excitation et la peur de l'inconnu.

Il n'a pas encore conscience du changement de vie que va être son quotidien.

Sa mère ne sera plus là pour lui faire ses repas, ni sa lessive.

Cela va être l'occasion de voir s'il est vraiment autonome, débrouillard et responsable.

Et avec tout cela, je n'ai pas parlé des frères et sœurs qui restent, et qui pleurent de voir partir leur "acolyte", même s'ils se disputaient souvent.

La dynamique familiale va bouger, chacun va prendre une nouvelle place.

Bref, vous le constaterez on peut parler d'un tsunami qui envahit la famille.

Alors, je ne sais pas comment vous vivez cela, mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise attitude.

Nous vivons tous cette période de façon différente et très personnelle, et c'est très bien comme ça.

Vous qui me lisez vous dites peut-être, "moi j ai encore un an devant moi", avant de vivre cela, "j ai tout le temps"...

Sachez profiter et apprécier chaque bons moments passés ensemble, et ne remettez jamais à plus tard d'éventuelles occasions.

Nous pouvons exprimer face à lui/elle ce que nous ressentons sans honte, ni gêne et même si l'on se met à pleurer ce n'est pas grave. C'est également bien qu'il ait aussi la possibilité s'il le souhaite de déposer ce qu'il vit intérieurement, aussi bien comme joie, peur, tristesse, inquiétude.

C'est  aussi votre dernière chance de lui faire des compliments, et de remplir son sac à dos de qualités et de ressources.

 En tout cas, restons positifs et disons-nous que c'est un peu grâce à nous, s'il s'envole, il se sent assez en sécurité pour aller vers l'inconnu.

Dites vous aussi que vos relations vont évoluer, il n'y aura plus le quotidien, vous aurez face à vous un jeune adulte avec qui vous entretiendrez d'autres échanges.

Encore une dernière petite chose: grâce aux technologies actuelles, un sms, un skype vite fait, c'est facile, et cela permet peut-être de vivre la distance plus positivement!

Carole BLOCH