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Conseils de psy

Dans l’ engrenage infernal du mensonge. L' affaire Jérôme Cahuzac.

/ Par Dimitri Haikin / Mal-être

Dans l’ engrenage infernal du mensonge. L' affaire Jérôme Cahuzac.

Dans un passé récent, Clinton, DSK et Armstrong, ce sont également enferrés très longtemps dans les méandres de mensonges qui n’attendaient finalement que leur dévoilement public.

Ceci nous démontre une fois de plus qu’un homme politique n’est pas un être parfait, plus blanc que blanc et qu'il a aussi ses zones d’ombre. Juste...un homme quoi !

Qu’est que le mensonge ?
Le mensonge se bâtit en règle générale à partir d’un désir particulièrement égocentrique et sur la particularité de son interdit moral ou social.
Il vise à dissimuler la réalité pour éviter une punition et préserver ainsi son image ou/et son honneur.

Dès l'enfance, tous les êtres humains ont ou pratiquent encore régulièrement le mensonge aujourd'hui (et même deux fois par jour selon certains auteurs !). Certains, plus que d'autres, car ils ont été punis après avoir oser dire la vérité après avoir menti...


Ici dans le cas de Jérôme Cahuzac, on parle d’une fraude de plusieurs centaines de milliers d’euros ; il s’agit donc bien d’un vol à l'égard du Trésor français.

Pourquoi n’a t’il pas révélé la vérité plus tôt ?
Parce que rares sont les menteurs ou les voleurs qui se dénoncent pour soulager leur conscience. Une fois qu’on rentre dans l’engrenage du mensonge, c’est fini ! Plus de marche arrière possible ! Par ailleurs, c’est souvent pareil également dans les questions d’infidélités conjugales, il vaut mieux réfléchir avant de franchir la ligne rouge et s'enfermer dans des mensonges dont on ne mesure certainement pas le poids à porter.

Que vit psychologiquement celui qui ment ?
Durant les premiers temps, le menteur est victime de son sentiment de toute puissance. Comme l’enfant, il a la croyance qu’il ne se fera pas avoir et qu’il passera entre les mailles du filet.

Petit à petit, l’ enfermement dans le mensonge engendre :

- un profond sentiment de solitude

- une perte de sa liberté d’être

- de la honte par rapport son image sociale et au parjure

- un sentiment de la culpabilité liée à la faute commise et à ses conséquences potentielles

- la peur d'être découvert ne cesse de grandir. Il craint pour son avenir mais aussi par rapport aux conséquences vis à vis des autres personnes qui risquent d’être inexorablement entraînées dans sa chute.

- une sensation d'angoissante grandissante

Ensuite, le dévoilement et la chute... 
Traqué face aux preuves accablantes, le menteur prend conscience que son mécanisme de défense habituel, le déni, ne fonctionnera plus. C'est là le temps de l'aveu.

Il ne lui reste plus alors que la solution d’un parler-vrai tardif qui soulagera peut-être légèrement sa conscience et qui lui permettra néanmoins de sortir d’un enfermement psychique pesant et propre à l’engrenage dans le mensonge. Probablement donc une délivrance psychique !

Il risque ensuite de vivre un pénible basculement de son identité et les pensées suicidaires peuvent devenir bien réelles.

En conclusion, n’oublions pas ce vieux proverbe arabe qui dit que : « La corde du mensonge est courte ». Qui donne la leçon, doit l’exemple !

Bon courage, Monsieur Cahuzac... Si l'on peut vous aidez...

Dimitri Haikin
Psychologue
Directeur de www.psy.be

 

(Re)Voir l'interview de Dimitri Haikin dans la JT de 19h30 de la RTBF du 3 avril 2013.

Le sujet : "Pris dans la spirale du mensonge commence après la pub.