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Conseils de psy

La réduction d’incidents traumatiques (RIT)

/ Par Catherine Lemoine / Psychothérapies

La réduction d’incidents traumatiques (RIT)

Dans les années 80, le docteur Frank A. Gerbode a concrétisé cette approche qui trouve ses racines à la fois dans la théorie du refoulement inconscient de Freud et dans l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers.

La RIT a pour objectif de débarrasser le patient de façon stable des symptômes et sensations indésirables reliés à un trauma, même des années après que celui-ci se soit produit.

Les symptômes d’un stress post-traumatique peuvent être : l’insomnie, les cauchemars, les images obsédantes, les  flashs, la déprime, les idées noires voire suicidaires, les peurs incontrôlables, la perte de confiance en soi, etc.

Par trauma on entend, bien entendu, les viols, agressions, attentats, faits de guerre ainsi que les catastrophes naturelles c’est-à-dire tout événement dramatique au cours duquel le sujet a craint pour sa vie et a ressenti une immense détresse. On constate également que par extension, des expériences douloureuses de la vie comme le décès d’une personne aimée, la violence familiale, la rupture sentimentale, l’avortement, la perte d’un enfant, d’un travail, le déracinement, l’exil…peuvent également générer des symptômes de stress post-traumatique.

Le patient peut avoir été victime d’un trauma mais il peut aussi en avoir été l’auteur ou le témoin et en être affecté de la même façon. A un moment de l’événement, il a refoulé en partie ou entièrement le souvenir de ce qui s’est passé parce que sa confrontation était, sur le moment même, insupportable à sa conscience.

A la suite d’un trauma, certaines personnes peuvent éprouver des ressentis désagréables qui ne les affectaient pas précédemment. Dans la plupart des cas, ils disparaissent au bout de quelques mois, si le sujet a bénéficié d’un soutien familial, amical ou thérapeutique ; qu’il a pu raconter encore et encore ce qui lui est arrivé et qu’il a pu exprimer toutes les émotions, les ressentis physiques, les pensées liés à l’événement traumatique.

Dans d’autres cas, malheureusement assez nombreux, les symptômes ne semblent pas se résorber et leur répercussion peut être considérable sur la vie du sujet. L’intensité des symptômes peut varier au fil du temps et alterner avec de longues périodes de répit. La confrontation d’un événement relié au trauma par un point commun important ou non, peut causer une rechute et ramener le sujet en arrière avec des symptômes impressionnants et qui paraissent, à l’entourage, disproportionnés avec l’événement présent.

Il existe deux types de RIT : la RIT de base qui nécessite que le sujet se souvienne, au moins en partie, de l’événement traumatique et la RIT thématique qui s’intéresse à un ressenti négatif récurrent et remonte le fil des événements à partir du plus récent dont se souvient le sujet jusqu’à l’incident racine. 

Si la technique est simple et que le rôle du thérapeute, pendant ce procédé, est  d’accompagner son patient, à l’aide de quelques questions, sans évaluer ou interrompre ce qui est raconté, elle nécessite malgré tout une bonne énergie vitale du sujet car la RIT est épuisante et peut durer plusieurs heures. Il est parfois nécessaire de postposer cette approche, le temps que la personne soit prête physiquement et mentalement.

Par conséquent, il est intéressant pour le patient de s’adresser à un professionnel disposant de différents outils dans ses bagages, tels l’hypnose et la thérapie brève systémique, car c’est au cours des premières séances que le thérapeute proposera l’approche la plus adéquate et qu’il choisira la RIT s’il estime en conscience que le patient est prêt pour ce processus et que c'est celui-ci qui l'aidera le mieux.

En définitive, lorsque le patient est prêt à affronter ses souvenirs et qu’il a le courage et la force d’aller au bout du procédé, la RIT peut le libérer durablement de symptômes qu’il pensait impossibles à vaincre. C’est ce dont une patiente témoigne quelques semaines après une RIT « je crois qu’en trois heures, j’ai obtenu un soulagement que 5 ans de thérapie classique n’était pas parvenu à m’offrir ».

Catherine Lemoine

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