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Quel genre de psychothérapie choisir ?

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Quel genre de psychothérapie choisir ?

Introduction
Au moment de vous diriger vers un « psy » pour prendre un premier rendez-vous, votre démarche personnelle est déjà bien avancée. L'idée vous est venue de consulter suite à une discussion avec un proche ou avec un professionnel comme votre médecin, après une période de réflexion. Vous êtes alors en recherche de qui peut le mieux vous aider. Bien souvent , vous demandez conseil, sachant ce que vous souhaitez en terme de dépenses, des plages horaires disponibles et de l'investissement en temps que vous voulez y consacrer. Un nom vous est alors proposé mais quant à connaître le type de thérapie qui vous convient, avec laquelle vous risquez d'accrocher, vous n'en avez souvent aucune idée.
C'est dans le but d'éclairer ce choix, que nous décrirons ici les courants psychothérapeutiques les plus importants. Cette information vous permettra de poser les questions pertinentes au moment de prendre rendez-vous ou lors de la première séance avec le professionnel contacté.

Sachez tout d'abord que si le titre de psychologue, de médecin psychiatre est reconnu et protégé, il n'en est pas de même pour celui de psychothérapeute, qui n'est pas toujours synonyme d'une formation de base sérieuse.
Alors que le médecin est destiné à guérir, donc à identifier la maladie qu'elle soit mentale ou pas (diagnostic) et la traiter grâce aux médicaments entre autres démarches thérapeutiques, le psychologue, lui, aide à vivre et ne s'inscrit pas nécessairement dans le champ de la santé. Il peut être pédagogue, conseiller conjugal ou à l'embauche, s'occuper du sportif pour améliorer ses performances, etc…Néanmoins, les deux peuvent être des psychothérapeutes compétents.

En fonction de leur formation en psychothérapie et de leur pratique, ils se distinguent d'abord par les prémisses théoriques qui sous tendent pour eux le fonctionnement de la personne. Nous commencerons donc par aborder deux courants essentiels en psychothérapie.

Le psychanalyste ou le thérapeute d'orientation analytique se donne « pour objectif de découvrir au plus profond de notre inconscient la source de nos souffrances psychiques et nous permet de vivre avec » . Il s'agit de décrypter l'inconscient, de travailler sur les conflits intrapsychiques, entre le ça, le moi et le surmoi.
Le thérapeute formé en thérapie familiale systémique développe une approche de la personne et de la famille comprises comme un système où le regard se dirige sur les manifestations de la communication (actes, pensées, sentiments et émotions) dans l'interaction entre les membres du système et dans le contexte qui est le leur.
Ces deux conceptions du fonctionnement psychique humain ont produit de nombreuses écoles qui chacune met l'accent sur une pratique et compréhension particulières. Pour la psychanalyse vous entendrez parler des freudiens (classiques), des lacaniens, des jungiens. Parmi les systémiciens, vous rencontrerez des thérapeutes structuralistes (Minuchin), des stratégiques (Haley, école de Palo Alto), l'école de Milan (Selvini) la thérapie contextuelle ( Nagy).

Ces courants se distinguent aussi par l'outil utilisé en thérapie.
Le psychanalyste travaille avec le langage. Il écoute l'association libre du patient sans dialoguer avec lui, sans que le patient ne le regarde, et de temps en temps fait une remarque sur un mot évoqué; il analyse et interprète le transfert (relation entre patient et thérapeute formé des attentes, craintes, fantasmes, actes) pour comprendre le fonctionnement du patient.
Travaillant avec des enfants, le psychanalyste se montre moins orthodoxe et utilise aussi le jeu, donc les manifestations corporelles. Le psychanalyste s'intéresse au passé, aux souvenirs de la petite enfance.
Le systémicien va utiliser la communication verbale et non verbale (mimiques, postures, ton de la voix) dans le système formé par la personne/la famille et lui-même. Il intervient en faisant circuler l'information, pour aider le système à opérer les changements nécessaires à un meilleur fonctionnement (avec moins de souffrances pour un de ses membres par exemple). Le systémicien s'intéresse au présent, à la répétition des modèles d'interaction qui maintiennent le problème.

L'inscription dans le temps de la thérapie, durée et espacement entre les séances, permet aussi de distinguer ces deux courants.
Alors que la thérapie d'orientation analytique et la psychanalyse se caractérisent par des séances deux à trois fois semaine et souvent durant plusieurs années, les thérapeutes systémiciens ont l'habitude classiquement de rencontrer les familles/les personnes toutes les deux ou trois semaines et ce durant un temps qui varie entre 3 à douze mois, parfois plus.

Il devient urgent d'aborder les thérapies brèves, non pas qu'elles agissent à l'instant, comme des baguettes magiques, mais elles offrent des alternatives pour atteindre le mieux être de la personne. Sans comparer l'efficacité des diverses démarches thérapeutiques nous pouvons considérer qu'en terme d'efficience, les thérapies brèves permettent un mieux être à un moindre coût économique, temporel et en un minimum de souffrance pour la personne.
Encore une fois, nous citerons ici les plus importantes et/ou celles les plus pratiquées en zone francophone.

Les thérapies centrées sur le problème.
La thérapie comportementale.
Le thérapeute ne s'intéresse ni à l'histoire du patient ni à son enfance. Il s'agit de résoudre un problème comme une peur. Après une analyse minutieuse du comportement de peur du patient, le thérapeute établit un contrat où en moins de 6 mois et en moins de 20 séances, un programme de désensibilisation à la situation anxiogène va lui être proposé. Il peut aussi proposer une exposition graduelle ou un programme d'immersion dans la réalité ou par imagination. Vous entendrez aussi les termes d'entraînement à l'assertivité, le biofeedback. Le thérapeute propose donc au patient des choses à faire pour désapprendre, pour réapprendre.
Les situations d'anxiété, de phobies, sont une bonne indication de thérapie comportementale.

La thérapie cognitive.
Pour intégrer et gérer l'information nous utilisons des « schémas cognitifs » inconscients qui sont comme des styles de traitement de l'information. Cette information est traitée par des « processus cognitifs » et produit des pensées ou images conscientes qui sont à l'origine de nos comportements. Les schémas cognitifs gouvernent la personne à son insu. Le déprimé ne retient d'une situation que les détails qui peuvent le confirmer dans son sentiment qu'il ne vaut rien et il en exclut les aspects positifs. Le thérapeute va aider le patient à dépister les pensées automatiques responsables des sentiments dépressifs et les corriger. Il va aussi découvrir le schéma à l'origine de ces pensées et le modifier. Le thérapeute expérimente avec le patient sur la base d'objectifs faciles dans un premier temps et dont la complexité s'accroît.
Les états dépressifs peuvent bien en bénéficier.

La Bioénergie
Le thérapeute en bioénergie tente « de rétablir la circulation énergétique bloquée par des conflits infantiles non résolus, gardés en mémoire par notre corps sous forme de tensions musculaires » . C'est une orientation à l'origine analytique (Wilhem Reich). Le bio énergéticien utilise le langage pour communiquer avec la personne à propos de ses sensations, ses émotions, ses conflits intérieurs mais il utilise aussi la respiration, le relâchement des raideurs musculaires pour dénouer des souffrances enfouies. Il s'agit d'un travail également corporel. Le travail en bio énergie est bien souvent hebdomadaire et peut durer des mois


Les thérapies humanistes
La pathologie mentale n'est plus conçue comme une maladie mais comme une gène momentanée au processus de croissance de la personne humaine.

L'analyse transactionnelle, l'AT de Eric Berne
Cette thérapie est basée sur l'idée de 3 états du Moi décrivant à l'intérieur de nous :
- le Parent : l'instance qui réactualise les interdictions
- l'Adulte : celui qui raisonne froidement dans la réalité
- l'Enfant : celui qui ressent et se laisse aller à ses émotions
Le thérapeute va aider la personne à construire un objectif, ensuite lui propose un contrat pour modifier une relation insatisfaisante ou un problème interne en rapport avec son scénario de vie.

La thérapie centrée sur la personne de Carl Rogers
Le thérapeute accompagne la personne dans son travail d'évolution et de changement. Il adopte pour cela des attitudes fondamentales :
- la congruence : l'accord avec lui-même, la conscience de ses sentiments et leur expression
- la compréhension empathique : se mettre dans la peau du client , dans ses sentiments tout en restant lui-même
- l'acceptation positive inconditionnelle de la personne, sans juger ni évaluer.
Tout vient du client, l'explication de son problème comme la façon de le résoudre, il est néanmoins accompagné. Il est non directif.

La Gestalt Thérapie de Perls
« Le thérapeute gestaltiste va m'apprendre à perdre la tête, à venir à mes sens, à être plus présent avec moi-même pour voir à quoi me sert « ici et maintenant » mon alcoolisme » , à descendre dans le corps, dans le ressenti et en parler à la première personne ; le monodrame.
Le thérapeute aide la personne à amplifier ses sensations pour en avoir conscience. « Les événements de la vie, en tant qu'ils suscitent en nous désir ou agressivité, nous appellent à les rencontrer, les digérer pour pouvoir passer à autre chose ; Chaque problème qui se pose en nous est comme une figure d'intérêt et les efforts que nous faisons pour le résoudre constituent une forme psychique , un gestalt. La solution la dissout. » . La pathologie se comprend comme des gestalts inachevées. Percevant un danger, le sujet s'interdit de la mener à bien. Le travail thérapeutique consiste à fournir au sujet le cadre dans lequel il pourra « terminer sa gestalt » ; Le comment est alors plus important que le pourquoi. Il faut agir les conflits dans le réel protégé de la psychothérapie.

La programmation neurolinguistique, PNL
C'est un ensemble de techniques de communication et de transformation de soi qui s'intéresse à nos réactions plutôt qu'aux origines de nos comportements.
Le patient est amené à se fixer un objectif. Le thérapeute observe le système sensoriel qu'il privilégie, qu'il soit visuel, auditif, kinesthésique. Il s'y adapte pour guider le patient dans l'exploration de ses comportements en vue de les modifier si nécessaire ; Le patient apprend à s'observer ainsi que son entourage, pour mieux entrer en communication. La PNL est indiquée pour résoudre des problèmes ponctuels, un deuil, un examen à passer, prendre la parole en public.


L'hypnose
Vous entendrez parler de nouvelle hypnose, d'hypnose Ericksonienne (Milton Erickson).
L'hypnose ne cherche pas à savoir pourquoi cela va mal mais comment faire pour aller mieux.
L'état hypnotique est un état modifié de conscience, situé entre la veille et le sommeil (être dans la lune). Le client y arrive par la suggestion du thérapeute, par des métaphores. Le récit imagé et permissif va permettre à l'inconscient (ce qui n'est pas conscient) de se reconnaître dans telle situation; il pourra alors puiser dans ses ressources pour résoudre le problème. L'hypnose peut aider à guérir des maladies psychosomatiques, certaines dépressions, elle peut traiter l'asthme, la douleur.

La thérapie centrée sur les solutions de Steve de Shazer, Bill O'Hanlon, Luc Isebaert en Belgique.
Il s'agit d'une thérapie brève, entre 1 et 6 séances, qui se base sur une compréhension systémique du fonctionnement humain. De plus elle se caractérise par l'idée que la réalité ne se découvre pas, elle se crée grâce à l'interaction. Il n'y a pas de norme de bon fonctionnement d'une personne ou d'une famille. C'est la personne/famille qui possède les ressources qui vont l'aider à résoudre son problème.
Par des techniques de conversation, le thérapeute va aider le client à clarifier sa demande d'aide, définir des objectifs concrets de mieux être et à découvrir ce qu'il fait déjà dans ce sens (exceptions). L'aider à passer à une histoire saturée par le problème à une réalité qui engendre des solutions. C'est en amplifiant ses capacités, en redevenant maître de celles-ci, que le client se situe dans un futur positif, jalonné par des étapes intermédiaires accessibles et concrètes.
Les plaintes vagues, les états dépressifs et anxieux, les conflits interpersonnels, bénéficient de ce type d'approche thérapeutique. En articulation avec des techniques d'auto-hypnose, cette approche offre une aide substantielle aux personnes ayant souffert de traumatismes sexuels notamment. (Yvonne Dolan).

L'Intégration Neuro Emotionnelle par les mouvements oculaires (EMDR) Eye Movement Desensitization and Reprocesing.
Vulgarisée par David Servan-Schreiber dans son livre Guérir , l'EMDR est une technique qui fait réaliser au patient des mouvements oculaires rapides. Ceux-ci aident à déconnecter les souffrances liées au souvenir du traumatisme. Ces mouvements provoquent une orientation de l'attention et permettent de réorganiser des souvenirs dans le cerveau en induisant une réponse de relaxation obligatoire. Sans connaître exactement son mécanisme, cela laisse penser que la stimulation de l'EMDR renforce l'activité du système nerveux parasympathique. Cette technique est particulièrement efficace pour les symptômes du stress post traumatique. Il s'agit d'un outil complémentaire à situer dans le cadre d'une psychothérapie.

 

Anne-Françoise Martens

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